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Ils se sont tant détestés
Et ils se détestent toujours autant. Ce soir, c'est Juve-Inter, deux équipes qui se souhaitent du mal, mais malheureusement, il n'y aura qu'un perdant...
Celui qui perdra cette rencontre fera bien pire que perdre trois points : il verra son ennemi le mettre dans une belle mouise. Si elle perd, la Juve pourrait sans doute dire définitivement adieu à ses espoirs de disputer la Champion’s League l’an prochain. Et si les Intéristes disputeront sans doute l’épreuve dont ils sont encore tenants du titre, ils feraient bien de ne pas perdre de points dans leur remontée pour conserver leur autre titre, celui de Champion de Serie A. Une défaite, et ceux de la Juve pourront se dire qu’ils auront au moins mis de sacrés bâtons dans les roues des hommes de Leonardo sur la route du scudetto.
Comme d’habitude, ce Juve-Inter mérite bien son titre de derby d’Italie. Selon son vainqueur, la face du championnat en sera changée. Et s’il y a match nul, on dira que la bonne opération est pour l’Inter, étant donné que le match a lieu à Turin. D’ailleurs, si une chose est certaine, c’est que la Vieille Dame sait recevoir. Pour la venue de son ennemie de toujours, elle se mettra sur son 11 type, et devrait aligner ses recrues. A savoir Barzagli derrière (soit à la place de Bonucci, soit associé avec ce dernier et Chiellini arrière gauche, comme avec la Nazionale) et Matri devant.
Enter the Matri(x)
Avec la venue de l’ancien de Cagliari, la Juve a trouvé le joueur qui lui manquait. Pour pallier la blessure de Quagliarella, et éviter de faire jouer Iaquinta, c’est certain, mais peut-être aussi pour le futur. 26 ans, une bonne gueule, les deux pieds, un certain sens du but et une bonne élocution, le nouvel attaquant de la Juve a surtout l’avantage d’être complémentaire à la fois des attaquants de type Del Piero comme de ceux de type Luca Toni. Contre l’Inter, il sera associé à l’un des deux (sans doute Alex), dans le traditionnel 442 de Gigi Del Neri. Enfin ces derniers temps, son 442 penche tellement à gauche qu’on pourrait tout aussi bien le qualifier de 433, tant tout est fait pour mettre Krasic dans les meilleures conditions. Si le Serbe n’est sans doute pas son élément le plus talentueux, il demeure le plus dangereux, même s’il est moins flamboyant qu’en début de saison, où tout lui réussissait et surtout les contres favorables. Toutefois, ce schéma est donc un peu déséquilibré, avec un Marchisio qui sur la gauche a le cul entre deux chaises. D’un côté, il est obligé de combler dans l’axe, mais de l’autre pas trop non plus, parce que sinon Grosso doit se démerder seul à gauche, ce qui n’est jamais une très bonne idée. D’autant qu’à droite, comme Krasic ne fait pas forcément tous les efforts pour aider son latéral, les milieux défensifs de la Juve se retrouvent souvent obligés de choisir entre couvrir les flancs ou l’axe, et dépassés par les événements. Surtout quand l’adversaire joue avec trois milieux axiaux…
Ce qui est justement le cas de l’Inter depuis l’arrivée de Leonardo. Donc on devrait vite voir le 4312 de l’Inter prendre le dessus sur le milieu piémontais. Une fois encore, Marchisio sera au four et au moulin. Il devra surveiller sa gauche pour bloquer les montées de Maicon, mais aussi venir soutenir son milieu pour compenser l’infériorité numérique (Melo et Aquilani face à Zanetti, Cambiasso et Motta). Restera ensuite pour la Juve à contrôler Sneijder, qui ne manquera pas alors de se balader dans les zones laissées libres, voire carrément d’attaquer plein axe, pour provoquer une nouvelle situation de surnombre et profiter d’une configuration à trois (Sneijder, Eto’o, Pazzini ou Milito) contre deux (les centraux de la Juve).
Avantage Inter donc ? Pas forcément, si Krasic gagne ses un contre un et que les latéraux profitent de l’espace devant eux, la faiblesse de l’Inter sur les flancs pourrait lui être fatale. Et au pire, il y a toujours les coups francs de Del Piero. Plus que jamais, Del Neri cherchera à passer sur les côtés, quand l’Inter aura tout intérêt à insister dans l’axe. Comme si ses deux équipes-là ne pouvaient décidément rien faire de la même manière…
Inter/Juventus, 20h45
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