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Ils ont marqué le foot italien, de 100 à 91

Par Éric Maggiori, Eric Marinelli, Valentin Pauluzzi et Ugo Bocchi
Ils ont marqué le foot italien, de 100 à 91

Chaque mois, jusqu'à l'Euro, Sofoot.com retracera les 100 joueurs qui ont marqué le football italien, espagnol, allemand, anglais et français. On commence par l'Italie, avec les joueurs classés de la 100e à la 91e place.

100. Dario Hubner

On ne peut parler du football italien sans commencer par Dario Hubner. Que ce soit clair : Dariogol a certainement moins de talent que de nombreux joueurs « oubliés » de ce classement. Mais Hubner, c’est, à lui seul, l’Italie des 90’s que l’on aime. Un bomber qui a tourné sur ses 22 ans de carrière à une moyenne de buts folle : 348 pions en 676 rencontres. Un bomber qui n’a jamais connu le moindre gros club ni la Nazionale. Son apogée, il l’a connue à Brescia et Piacenza entre 1997 et 2003 : 113 pions en 189 rencontres, et un titre de capocannoniere. Et s’il n’a jamais gagné le moindre trophée, Hubner, ses frisettes et sa moustache peuvent au moins se targuer d’un record : être le seul joueur en compagnie d’Igor Protti à avoir été meilleur buteur de Serie C (1992), Serie B (1996) et Serie A (2002). Bison. EM

99. Felice Borel

Niçois de naissance, fils d’Ernesto, joueur de la Juve au début du XXe siècle et frère d’Aldo, son coéquipier pendant trois saisons. Un attaquant léger, tout en finesse, capable de mettre le ballon là où il le voulait, ce qui lui valut le surnom de « Farfallino » soit petit papillon. À 20 ans, il avait déjà sorti une saison à 29 buts en 28 matchs et une autre à 32 buts en 34 matchs, le tout au sein de la Juve du « Quinquennio » au milieu des années 30 (5 Scudetti d’affilée). Une précocité qu’il payera par les coups reçus, l’empêchant ainsi de maintenir cette moyenne, tandis que le sélectionneur Pozzo n’a jamais été lépidoptérophile (3 sélections, un but, suffisant toutefois pour remporter le Mondial 34). Reste encore le 6e meilleur buteur all-time des Bianconeri. VP

98. Pietro Vierchowod

« C’était un animal. Il avait des muscles sur les cils. C’était facile de le passer. Mais quand je relevais la tête, il était encore en face de moi. » Venant d’un certain Diego Maradona (El Gráfico), c’est le genre de critiques qui fait plaisir. Pietro Vierchowod, surnommé « le Tsar » pour ses origines ukrainiennes, n’était pas vraiment un rigolo. Agressif, voire même brutal, toujours le buste droit, bon relanceur et gros frappeur, il a fait partie de l’équipe championne du monde en 82, sans jouer la moindre seconde. La faute à une trop grosse concurrence. En revanche, il était sur le terrain pour les épopées de la Sampdoria à la fin des années 80 et de la Juve championne d’Europe en 96. Mais Pietro est avant tout l’un des premiers joueurs à traverser la quarantaine avec un maillot de foot sur le dos. Derrière Maldini, Zanetti, Totti, Zoff, Pagliuca et Buffon, il est le septième joueur à avoir disputé le plus de matchs en Serie A. Rien que ça… UB

97. Giuseppe Savoldi

« Beppe gol » . Le surnom en dit long. Durant toute sa carrière de 1965 à 1983, Savoldi n’a en effet vécu que pour une chose : marquer, encore et toujours. Une mission qu’il a remplie avec brio avec l’Atalanta, Bologne et le Napoli. Pour preuve, il pointe encore à la 15e place des meilleurs buteurs de l’histoire de Serie A avec 168 buts inscrits. Bomber s’il en est, Savoldi était un Vieri avant l’heure. Comme Bobo, son pied gauche et son jeu de tête faisaient des merveilles. Mais comme Bobo aussi, son palmarès est décevant, même s’il a tout de même remporté 3 Coupes d’Italie, une compétition dont il est d’ailleurs le troisième meilleur buteur all-time avec 47 buts. Seulement 4 sélections au compteur, mais au vu de la concurrence inouïe à son époque (Graziani, Pulici, Bettega, Pruzzo), ce n’est pas révélateur. À n’en pas douter, l’Italie tuerait pour avoir aujourd’hui un buteur de son niveau. EM2

96. Renzo De Vecchi

« Le fils de Dieu » , et on pourrait s’arrêter là. Le premier grand footballeur italien, défenseur évidemment. Titulaire avec le Milan à 15 ans, débutant en Nazionale à 16 (record qui ne sera probablement jamais battu) et footballistiquement élevé par Herbert Kilpin, fondateur d’un Milan qui entamait une longue période de disette. D’où le transfert au Genoa en 1913 pour ne jamais en repartir, traversant indemne la Grande Guerre. Formidable trait d’union entre le foot des pionniers et les débuts officiels de la Serie A en 1929. Trois Scudetti dans la besace et autant de participations aux J.O. Jésus a de la concurrence. VP

95. Giovanni Trapattoni

En mai 1963, Giovanni a 24 ans. Il est le chien fou au milieu de terrain du Milan. Mais aussi avec la Nazionale. Surtout qu’il en a gros sur la patate après avoir vu le Mondial 82 sur le banc. Bref, quand l’Italie reçoit le Brésil de Pelé chez lui à San Siro, le Trap’ est bouillant. Et en plus, il est désigné garde du corps officiel de la star brésilienne. Et c’est simple : durant 26 minutes, le Roi n’arrive pas à faire un pas sans sentir une présence dans son dos. Gêné, bousculé, taclé, il est finalement remplacé à la 26e minute. Depuis ce jour, Giovanni est l’homme qui a stoppé Pelé. Et puis son palmarès en tant que joueur, deux Scudetti et deux C1, même s’il est beaucoup moins impressionnant que son palmarès d’entraîneur, reste tout à fait respectable. UB

94. Bruno Giordano

Giordano Bruno est un grand philosophe italien du XVIe siècle. Bruno Giordano, lui, n’avait qu’une seule philosophie : foutre la balle au fond. Formé à la Lazio au début des années 70, il apprend le métier de bomber aux côtés de Giorgio Chinaglia. Il en devient d’ailleurs l’héritier après que celui-ci décide de partir aux États-Unis. Dans un premier temps leader de l’équipe, il est ensuite suspendu pendant deux ans suite à l’affaire du Totonero. De retour en 1982, il rattrape le temps perdu en plantant 18 buts en Serie B et en participant très largement à la remontée de la Lazio en Serie A. Mais quand les Laziali sont à nouveau relégués en 1985, il se tire à Naples. Pas très philosophique, tout ça. EM

93. Pino Wilson

Déjà, avant tout, il y a un nom. Pino Wilson. Un blase à jouer dans Pain et Chocolat ou dans n’importe quel film italien des années 60. Ça tombe bien, Pino simple flic fait justement ses débuts à cette époque-là. Il se fait un nom à l’Internapoli, puis écrit les plus belles pages de sa carrière à la Lazio. Il est le roc défensif et le capitaine de cette équipe entraînée par Maestrelli, qui remporte coup sur coup la Serie B (1972), puis le Scudetto (1974). Wilson, c’est 394 matchs avec la Lazio, et une escapade de quelques mois aux New York Cosmos, pour rejoindre son pote Chinaglia. Drôle : il ne compte que trois sélections en Nazionale : un amical et… deux matchs du Mondial 74. EM

92. Fabrizio Ravanelli

En France, c’est ce penalty provoqué contre le PSG le 8 novembre 1997. Mais en Italie, c’est avant tout son ouverture du score avec la Juve en finale de Ligue des champions 96. Un angle pas possible et un but de gros renard des surfaces. La « Penna Bianca » est née. Il est d’ailleurs le vice-capitaine de la Vieille Dame championne d’Europe cette année-là. Il figure aussi dans le top 15 du classement du Ballon d’or durant deux années de suite et finit meilleur buteur de la Nazionale durant les éliminatoires de 98. Moins blessé et plus considéré, il aurait certainement pu grimper plus haut. Quoi qu’il en soit, il est l’un des rares Italiens à s’être exporté dans au moins trois pays différents. France, Angleterre et Écosse. Et ça, c’est déjà une performance. UB

91. Ezio Loik

Pas de Valentino Mazzola sans Ezio Loik, et inversement, à tel point qu’on les surnomma « les jumeaux » . Coéquipiers à Venise où ils remportent une Coupe d’Italie, ils sont transférés en même temps à Turin pour y former la base du Grande Torino. À sa naissance, la ville de Fiume (Rijeka par la suite) est occupée par les légionnaires libertaires de Gabriele D’Annunzio (dépénalisation du nudisme, entre autres). Il en hérite un sens du combat aigu et se sacrifie pour le rôle de travailleur de l’ombre, importantissime dans l’équilibre de cette véritable machine de guerre. Une frappe de mule lui permet de soigner ses stats persos. A péri sur la maudite colline de Superga, à 30 ans. Putain de brouillard. VP

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