- En route vers l'Euro 2016
- Top 100 Italie
Ils ont marqué le foot italien (80 à 71)
Chaque mois, jusqu'à l'Euro, Sofoot.com retracera les 100 joueurs qui ont marqué le football italien, espagnol, allemand, anglais et français. On commence par l'Italie, avec les joueurs classés de la 80e à la 71e place.
80. Pierino Prati
La « peste » peut se targuer d’un joli record : être le dernier avant-centre à avoir inscrit un triplé en finale de Coupe d’Europe des clubs champions (après Di Stéfano et Puskás), et le seul Italien. C’était en 1969 pour une victoire 4-1 du Milan face à un Ajax encore trop acerbe. Pur produit du centre de formation rossonero, Prati avait été sacré « canonnier en chef » avec 15 pions, un an plus tôt, lors du 9e Scudetto du club lombard. Ailier gracile, il était l’un des coéquipiers préférés de Rivera, avec qui l’entente était parfaite. Après avoir tout remporté chez les Rossoneri, il file à la Roma. Barré par Riva et d’autres monstres en sélection, il récupère tout de même un titre de champion d’Europe en 1968, histoire de soigner un palmarès éclectique (8 titres, 6 différents). VP
79. Cesare Maldini
19 septembre 1954, le premier d’une série de 1 314 matchs de Maldini au Milan. Comme un symbole, Cesare débute face à la Triestina, son précédent club, celui de sa ville de naissance, la même que son coach et mentor Nereo Rocco, « El Paron » , et des discussions en patois. Latéral, stoppeur et puis libero, pas le plus infaillible, puisque ses cagades seront surnommées les « maldinate » , mais une classe qui contraste avec les bûcherons de l’époque. Premier Italien à lever au ciel une Coupe d’Europe des clubs champions, c’était en 1963. Capitaine italien au Mondial 1962. Après une dernière pige au Toro, il s’arrête et occupe tous les postes possibles au Milan, mais surtout, a la bonne idée d’emmener son fiston faire un essai chez les jeunes. VP
78. Gianluca Zambrotta
Après sa femme Valentina, sa plus belle victoire, c’est la Coupe du monde 2006. Sans aucun doute. Blessé, expulsé ou impuissant, il rate quelques grands rendez-vous au début de sa carrière. L’Euro 2000 avec la sélection et le Scudetto la même année, ou encore la finale de C1 2003 avec la Juve. Mais son courage et surtout sa polyvalence en feront toujours un titulaire indiscutable, que ce soit au milieu de terrain ou en latéral gauche et droit. Au moins sous Carlo Ancelotti et Marcello Lippi. Et donc la revanche en 2006 contre les Français sera la consécration pour Jean-Lucas. Après ça, le Barça et son titre avec le Milan ne valent plus grand-chose. Même pas sa merveille de lob contre l’Atlético. Il n’y a que sa femme qui soit un peu à la hauteur. UB
77. Armando Picchi
Toute génération marquante possède son valeureux capitaine. Pour la grande Inter (deux Coupes d’Europe des clubs champions et une finale dans les 60’s), ce fut ce Livournais qui découvre la Serie A sur le tard, 24 ans avec la SPAL. Un an plus tard, le voilà à l’Inter où il quitte son poste de latéral pour celui de libéro et devenir un des plus grands interprètes de ce rôle essentiel à l’époque. Une carrière au courage basée sur de solides valeurs, souvent en désaccord avec Helenio Herrera son entraîneur, mais prêt à appliquer ses consignes. Aura tout stoppé sur son chemin, sauf l’amylose, maladie rare qui le fauche à 35 ans, à l’aube d’une prometteuse carrière d’entraîneur à la Juve. À Livourne, le stade et le second club de la ville portent son nom. VP
76. Christian Panucci
17 juillet 1996, Christian Panucci, en séjour à New-York, réserve une place sur le vol 800 de la Trans World Airlines qui doit le ramener à Rome. Mais à cause d’un souci de bagage, il est obligé de se rabattre sur un autre voyage. Douze minutes après le décollage, le Boeing 747 explose en vol. Aucun survivant. Depuis ce jour, Christian rend hommage à Corneille (oui, le chanteur) et profite de chaque jour comme le dernier. Il va notamment s’éclater du côté du Real où il gagnera sa deuxième Ligue des champions après celle remportée en 94 avec le Milan. De retour en Italie, à l’Inter, il se ramasse et puis file à Monaco, pour guère plus de réussite. Mais rien de bien grave pour un homme que la mort a épargné. Et c’est finalement à la Roma qu’il rebondira. Avec, pour summum, la Coppa 2007 et cette finale gagnée 6-2 contre l’Inter durant laquelle il inscrit un doublé. Et dire qu’on aurait pu ne jamais le voir serrer le poing sur des vieux buts de renard et dans un maillot beaucoup trop moulant… UB
75. Aldo Serena
Ils ne sont que cinq légendes à pouvoir s’en vanter. Et aucune de ces cinq légendes n’est née après 1970. Autant dire que c’est un record qui sent le vieux et qui semble aujourd’hui bien difficile à aller chercher. Aldo est un des rares joueurs à avoir gagner trois Scudetti avec autant d’équipes différentes. D’abord avec la Juve en 86, où il arrive à se faire une petite place autour de Platini et de Laudrup. Il marque tout de même neuf buts en Serie A. Et puis avec l’Inter en 89, année durant laquelle il se gave en tous points. Meilleur buteur avec 22 buts devant un certain Van Basten et un certain Careca. Et enfin avec le Milan AC, deux fois d’affilée en 92 et 93. Aldo Serena représente cette époque où tout était possible. Les records improbables en passant de l’Inter au Milan AC, mais aussi les shorts trop courts, les célébrations simplistes et les tacles aux genoux. UB
74. Guglielmo Gabetto
Avant tout, l’homme d’une ville : Turin. Avec le gardien Alfredo Bodoira, Gabetto est un des deux seuls joueurs à avoir gagné un championnat aussi bien avec la Juventus que le Torino. En 1934, à l’âge de 18 ans, ce Turinois pur-sang fait ses débuts professionnels avec la Juve. Attaquant racé, il y inscrit la bagatelle de 102 buts en 191 apparitions et y remporte 1 Scudetto et 1 Coupe d’Italie. Rapide et technique, son élégance et sa coupe de cheveux parfaitement soignée lui valent le surnom de « Baron » . En 1941, le Torino casse sa tirelire pour le faire venir en compagnie de deux autres Juventini, Felice Borel et Bodoira. Ezio Loik et Valentino Mazzola arrivent eux un an plus tard. Le « Grande Torino » est né et rafle tout ou presque sur son passage. 5 Scudetti et 1 Coupe d’Italie tombent ainsi dans l’escarcelle de Gabetto et de ses potes. Avec 127 buts en 225 apparitions au Toro, il est le 4e meilleur buteur de l’histoire granata. La grande classe. EM2
73. Gianluca Pagliuca
On est à la 71e minute de jeu. Gianluca Pagliuca est immobile sur sa ligne de but. Face à lui, Lothar Matthäus, simplement Ballon d’or l’année précédente. Saison 90/91, l’Inter est deuxième au classement. La Sampdoria, première. Quelques minutes plus tôt, Dossena a ouvert le score pour les Génois, et ce penalty pour les Nerazzurri peut complètement relancer la partie. Surtout que les deux équipes sont à dix après l’expulsion de Bergomi et de Mancini. L’Allemand s’avance, accélère. L’Italien se penche en avant, choisit un côté et arrête le parpaing avec son entrejambe. La Sampdoria l’emportera finalement 2-0 grâce au break de Vialli et soulèvera le seul et unique Scudetto de son histoire quelques semaines plus tard. Cette rencontre face à l’Inter marquera également le début d’une longue carrière pour Gianluca Pagliuca, vainqueur de la C2 90 et finaliste de la C1 92 avec la même Sampdoria, finaliste également du Mondial 94 ou encore vainqueur de la C3 98 avec l’Inter. Propre. UB
72. Gennaro Gattuso
Marcello Lippi lui doit quelques cheveux en moins. Carlo Ancelotti en a mangé une cigarette. Leonardo a toujours les oreilles qui sifflent. Joe Jordan (l’entraîneur adjoint de Redknapp à Tottenham) a senti son haleine de très près. Christian Poulsen a eu droit à sa plus belle démonstration de joie. Les supporters du Milan AC pleurent encore ses courses folles pour aller célébrer un but sous la Curva Sud. Voici un petit aperçu de ce qu’était Gennaro Gattuso sur un terrain de football : un vrai chien fou qui vivait les rencontres avec une passion inouïe. « Ringhio » était tout ce que les tifosi adoraient : un concentré de grinta, une énorme personnalité, un leader naturel, un charisme fou. Tout sauf une surprise pour un pur Calabrais comme Gattuso. « Mon Ballon d’or est de récupérer le plus de ballons possibles » , confiait-il à l’époque, quand il n’était pas occupé à protéger les arrières de Pirlo. Entres autres 2 Scudetti et 2 Ligues des champions avec le Milan. Champion du monde 2006 en ayant disputé 6 des 7 rencontres en intégralité. Un mythe. EM2
71. Luca Toni
Luca, c’est avant tout une célébration. Cette main agitée autour de l’oreille et ce sourire d’enfant à chacun de ses buts qui resteront à jamais associés à ce joueur certainement arrivé trop tard au haut niveau. À 25 ans exactement à Palerme. Un retard qui ne l’empêchera pas de finir une première fois capocannoniere de Serie A en 2006 avec la Fiorentina. Un retard qui ne l’empêchera pas non plus d’être un des seuls Italiens à s’imposer à l’étranger, au Bayern. Un retard qui ne l’empêchera pas non plus de faire partie de l’équipe championne du monde en 2006, dont sa principale contribution restera ce doublé en quarts de finale contre l’Ukraine. Un retard qui ne l’empêche pas non plus de finir co-meilleur buteur du championnat en 2014/2015 avec le Hellas Vérone pourtant treizième du championnat. Luca, c’est avant tout de l’émotion. UB
Par Éric Maggiori, Eric Marinelli, Valentin Pauluzzi et Ugo Bocchi