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Ils ont marqué le foot italien (70 à 61)

Par Éric Maggiori, Eric Marinelli, Valentin Pauluzzi et Ugo Bocchi
8 minutes
Ils ont marqué le foot italien (70 à 61)

Chaque mois, jusqu'à l'Euro, Sofoot.com retracera les 100 joueurs qui ont marqué le football italien, espagnol, allemand, anglais et français. On commence par l'Italie, avec les joueurs classés de la 70e à la 61e place.

70. Fabio Capello

Quand on lui demande son plus grand souvenir en tant que joueur, il raconte toujours la même histoire : 14 novembre 1973, l’Angleterre accueille la Nazionale à Wembley. La veille, la princesse Anne se mariait, et les joueurs britanniques lui ont promis la victoire en cadeau. C’était sans compter sur ce renard de Capello qui surgit à la 86e minute de jeu. Victoire 1-0 sur le sol anglais. La première de l’histoire. Le lendemain, les tabloïds britanniques titrent : « Les serveurs italiens marchent sur la tombe du football anglais. » Plus de trente ans plus tard, un peu avant de prendre en main la sélection anglaise, Fabio déclare à l’Independent : « À l’époque, les journaux mentionnaient la présence dans les tribunes de 20 000 serveurs de café, façon de se moquer des immigrés italiens. C’est pourquoi j’ai dédicacé mon but à tous ceux qui ont quitté la maison pour travailler à l’étranger. » Un but tout sauf anecdoctique, donc. Pour un joueur tout sauf dénué de réflexion. Que ce soit avec la Roma, la Juve ou le Milan, il a été un des premiers à faire de sa tête, et non pas son physique trop souvent faillible, son principal atout. UB

69. Roberto Pruzzo

Un homme, une moustache et des buts, beaucoup de buts. Trois titres de capocannoniere avec le maillot de la Roma dont deux dans des années Coupes du monde (1982 et 1986), pas de quoi émoustiller Bearzot qui lui préfère des éléments au caractère plus malléable. Meilleur goleador all-time des Giallorossi (138 pions), avant que Totti ne le dépasse, et formidable joueur de tête abreuvé par les centres millimétrés de Bruno Conti. Un coup de casque, il en plante justement un lors de la finale de C1 perdue aux penaltys contre Liverpool en 1984. Protagoniste du Scudetto l’année précédente au sein d’une Roma au sommet de son histoire au début des années 80. VP

68. Walter Zenga

Non, Walter Zenga n’a pas toujours été chauve et n’a pas toujours eu du bide. Il fut une époque pas si lointaine où on le surnommait même « Spiderman » pour sa capacité à bondir. Il portait même une coupe type « nuque longue » très en vogue. À cette époque, il finit trois fois meilleur gardien des années 89, 90 et 91, élu par l’IFFHS (International Federation of Football History & Statistics). Ça vaut ce que ça vaut, mais il n’empêche qu’à l’Inter, il devient incontournable au début des années 80 et tient le poste pendant douze ans. Il réalise une année de porc en 86/87 en n’encaissant que 16 buts. Il remporte le championnat en 89 et l’UEFA en 91 et en 94. Des performances qui le font passer de remplaçant de Galli au Mondial 86 à titulaire en 90 à domicile. Et c’est d’ailleurs peut-être là qu’a démarré sa calvitie. UB

67. Fabio Grosso

Fabio Grosso s’avance. Il pose son ballon sur le point de penalty, puis recule de quelques pas. Dans sa tête, les images défilent. Il revoit Marcello Lippi le désigner comme cinquième tireur, quelques minutes plus tôt à peine. Il repense aussi à ce que lui a dit le sélectionneur italien : « Tu es l’homme de la dernière minute. Tu t’es procuré un penalty, tu as marqué un but, vas-y tranquille. » Les images continuent de défiler. Fabio revoit la passe parfaite de Pirlo arriver sur son pied gauche. Il revoit son pied frapper parfaitement le ballon, puis celui-ci finir au fond des filets. Fabio ressent même à nouveau l’excitation et la joie qui l’ont envahi cinq jours plus tôt. Il se revoit aussi tomber contre l’Australie. Un regard vers le ciel lui échappe. « Y avait-il vraiment faute ? » , songe-t-il un instant. Le temps que sa réflexion soit interrompue par le coup de sifflet d’Horacio Elizondo. Fabio s’élance. Serein. Il est incapable de l’expliquer, mais il sent qu’il va marquer. Quand son pied entre en contact avec le ballon, la sensation devient une certitude. L’Italie est à nouveau championne du monde. Fabio Grosso vient, lui, de s’assurer une reconnaissance éternelle. EM2

66. Paolo Pulici

« Le numéro 11 est trop rapide pour jouer au football. Il ferait mieux de se mettre à l’athlétisme. » Le commentaire est signé Helenio Herrera, entraîneur de la Grande Inter. Testé ce jour-là par les Nerazzurri, Pulici, alors âgé d’une quinzaine d’années, est recalé. Comme quoi, même les plus grands peuvent se tromper, et pas qu’un peu. Car même si Herrera n’a pas cru en lui, ce fameux numéro 11 a marqué l’histoire du football italien. Pulici a même fait mieux, il est devenu une bandiera du Torino où il a passé 15 saisons de 1967 à 1982. Il est d’ailleurs encore aujourd’hui le meilleur buteur de l’histoire du club avec 172 buts au compteur. Pulici, c’est aussi un duo de rêve avec Francesco « Ciccio » Graziani : les premiers « Gemelli (jumeaux) del gol » . C’est aussi un lob de folie sur un certain Dino Zoff en 1972 lors d’un derby face à la Juve. Enfin, c’est aussi un Scudetto décroché en 1976 avec le Torino, le dernier en date du Toro. Appelé pour 2 Coupes du monde (74 et 78), Pulici ne dispute pas la moindre minute, la faute à une concurrence ahurissante (Chinaglia, Riva, Anastasi, Paolo Rossi, Bettega, Boninsegna, Graziani). Ne reste plus qu’à trouver le moyen de les aligner tous ensemble grâce aux équipes classiques PES. Après les avoir renommé évidemment. EM2

Vidéo

65. Umberto Caligaris

37 ans, c’est le nombre d’années qu’a tenu son record de joueur italien le plus capé (battu par Facchetti en 1971), lui l’enfant de Casale Monferrato où il évolue avec le club de sa ville jusqu’en 1928 avant de rejoindre la Juve. Il y fait la connaissance de Virginio Rosseta et forme le premier grand duo de défenseurs italiens. C’est parti pour une razzia de cinq Scudetti consécutifs et une Coupe du monde 1934, durant laquelle il ne dispute pas le moindre match. Caligaris décède seulement six années plus tard d’une rupture d’anévrisme, lors d’un match avec les vieilles gloires bianconere, alors qu’il était justement entraîneur de la Vieille Dame. VP

64. Giampiero Combi

Père fondateur d’une longue et fructueuse tradition de gardien de but. Surnommé « Fusetta » (pétard en patois piémontais), il culminait à… 1m71 et a fini plusieurs rencontres avec de graves fractures à une époque où tous les coups étaient permis sur les portiers. À deux doigts de stopper sa carrière pour un poste de représentant de la distillerie familiale de l’autre côté de l’Atlantique, il obtient finalement un contrat pro et garde les cages de la Juve pendant douze ans. Cinq Scudetti plus tard, il est le titulaire de la sélection italienne lors du victorieux Mondial 1934 et prend sa retraite au lendemain de la finale contre la Tchécoslovaquie, comme les plus grands. VP

63. Gianfranco Zola

Gianfranco, c’est une histoire de coup franc. Au Napoli, au début de sa carrière, où il remporte son premier Scudetto, il raconte à la Repubblica : « J’ai tout appris de Diego. Je l’espionnais à chaque fois qu’il s’entraînait et c’est là que j’ai appris à enrouler les ballons. » À Parme où, malgré ses douze coups francs et ses 49 buts, il a du mal à se faire une place à la fin des années 90 aux côtés de Stoichkov et dans le 4-4-2 d’Ancelotti. À Chelsea, où il est devenu une légende. On y a notamment retiré son numéro 25. En tout, il en marque quatorze directement et en fait marquer tant d’autres indirectement, dont celui en finale de FA Cup contre Aston Villa que Di Matteo était bien content de mettre au fond. Et enfin à Cagliari où il finit sa carrière sur quelques merveilles. Une histoire de coup franc, oui. Mais sans oublier qu’il était à l’époque considéré comme l’un des joueurs les plus créatifs du Calcio avec Baggio et Del Piero. UB

Vidéo

62. Gabriele Oriali

« Una vita da mediano » , chantait et chante encore l’Interiste Ligabue. Peu nombreux sont les joueurs qui peuvent se targuer d’avoir une chanson entièrement dédiée, surtout lorsqu’on est un porteur d’eau. À l’Inter, il a incarné ce rôle à la perfection au service de Mazzola, Beccalossi et Altobelli, mais aussi en sélection. Quand Rossi renarde dans la surface, Conti régale sur le côté droit, Antognoni distribue les caviars, et Cabrini et Tardelli se projettent vers l’avant, Oriali ratisse durant la victorieuse expédition espagnole de 1982. « Une vie passée milieu, en travaillant comme Oriali, des années de fatigue et de coups, pour gagner un Mondial. » Bon là, ça ne rime pas hein. VP

61. Mauro Tassotti

Pendant 20 ans, il a dû subir la vanne lourdingue de Berlusconi à chaque visite de ce dernier à Milanello : « Alors Mauro, avec tout l’argent que je vous donne, vous ne vous êtes pas encore refait le nez ? » C’est vrai que le tarin est de tout respect, mais la carrière aussi. Arrivé dans un petit Milan en 1980 en provenance de la Lazio, il occupe le côté droit de la mythique défense des années Sacchi/Capello. Probablement celui qui a le plus surpris, puisque considéré comme un simple gregario avant que son pied ne s’affûte au fil des saisons. En revanche, il dut patienter jusqu’à l’arrivée d’Arrigo pour faire ses débuts en sélection, à seulement 32 ans et planter son coude dans la tronche de Luis Enrique lors de la World Cup 94. VP

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