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Ils ont marqué le foot français, de 60 à 51

Par Florian Cadu, Kevin Charnay, Alexandre Doskov et Nicolas Jucha
Ils ont marqué le foot français, de 60 à 51

Chaque mois, jusqu'à l'Euro, Sofoot.com retracera les 100 joueurs qui ont marqué le football italien, espagnol, allemand, anglais et français. On termine donc avec la France, et les joueurs classés de la 60e à la 51e place.

60. Vikash Dhorasoo

Dans le rond central, il s’empare du ballon. En fait sa chose. Accélère. Oublie ses partenaires à droite, à gauche, alors que le triangle marseillais se referme. Déclenche la frappe. Et prend un pied absolu, en même temps que sa revanche sur le football. Le trophée, il s’en tape. « Ce jour-là, je n’ai pas marqué pour les fans de mon club, mais bien pour moi, pour ma famille et pour Guy – « stache’mou » – Lacombe qui cherchait à m’humilier depuis plusieurs mois. J’aurais pu(…)aller traîner du côté du banc de touche en tirant la langue avec l’envie de lui mettre un coup de boule, histoire de faire savoir à tout le monde que j’étais(…)inc(l)assable. Le foot professionnel a fait de moi un individualiste acharné. » Cet univers n’était pas fait pour lui, et lui n’en voulait pas. Ses pieds en ont décidé autrement. Jusqu’à ce qu’il s’écarte définitivement de ce monde qui ne l’a jamais compris. Et qu’il n’a jamais vraiment cherché à intégrer. FC

59. Lucien Müller

Aujourd’hui encore, il est le seul français de l’histoire à avoir entraîné le FC Barcelone. Et pour avoir ce privilège, autant dire que Don Luciano a d’abord dû faire ses preuves en tant que joueur. Après quatre saisons à Strasbourg, le brillant meneur de jeu se fait connaître au grand Stade de Reims. En 1962, c’est le grand départ pour le Real Madrid. Il y reste trois ans, avant de passer à l’ennemi, au FC Barcelone, et de finir tranquillement sa carrière au bercail, à Reims. Surnommé « Le Petit Kopa » à son arrivée en Espagne, Müller était censé reprendre le flambeau de Raymond en équipe de France. Mais jamais il ne parviendra à égaler son illustre prédécesseur, avec qui il a pourtant eu l’occasion d’apprendre pendant trois ans à Reims. Le premier « futur quelqu’un » à échouer en sélection. KC

58 – Florent Malouda

Quand s’arrêtera-t-il ? L’inusable Florent Malouda est toujours là, et use désormais ses crampons en Égypte, où il fait encore des merveilles à bientôt 36 ans. Le Guyanais a des bons restes, et il n’y a rien d’étonnant à cela. Victorieux presque partout où il est passé, Malouda a récolté des titres en veux-tu en voilà, d’abord en France avec Lyon, puis en Angleterre à Chelsea. Le tout en restant impeccable sur le terrain et en dehors, sauf lors de sa violente altercation contre Vahid Halilhodžić à Trabzonspor. Malouda était ressorti du vestiaire du club turc avec les vêtements déchirés, et avait fait ses bagages dans la foulée. L’occasion pour lui d’écrire la dernière page de ses aventures françaises en signant à Metz, avant d’aller se dégourdir les jambes en Indian Super League, puis au pays des pharaons. AD

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57 – Jean Vincent

Quand il débarque à Reims en 1956 en provenance de Lille, Jean Vincent connaît sa mission : animer assez l’attaque rémoise pour faire oublier le départ de Raymond Kopa. Rien que ça. Bien épaulé par Just Fontaine et Roger Piantoni, deux autres sacrés joueurs de ballon, il remporte trois championnats de France et grimpe même jusqu’en finale de Coupe d’Europe en 1959. Face à Reims, lors de cette finale surprise, le Real Madrid de Raymond Kopa s’impose logiquement 2-0. Et ce, malgré le mauvais coup au genou de Jean Vincent. Également troisième du Mondial 58 avec les Bleus, il écrira la suite de sa légende sur les bancs de touche et notamment à Nantes où il reste vénéré. « Le FCN est l’œuvre de grands hommes, merci Jean Vincent » , pouvait-on lire sur l’immense tifo déployé dans la tribune Loire à la Beaujoire après son décès en 2013. La classe. AD

56. Bernard Lacombe

Avant d’être la caution sportive de Jean-Michel Aulas – un mec capable d’adouber la dernière grosse recrue avant de la démonter publiquement quand elle ne répond pas aux attentes – Bernard Lacombe a été un buteur sans pitié. À Lyon bien-sûr, à Saint-Étienne un peu – il se trompe de vestiaire pour son premier derby côté stéphanois – et surtout à Bordeaux. C’est en Gironde qu’il étoffe son palmarès de trois championnats et de deux coupes de France. Avec des saisons sous les ordres d’Aimé Jacquet à plus de 15 buts et des parcours européens plutôt consistants. En équipe de France, il établit le record du but le plus rapide en Coupe du monde – 38 secondes de jeu – un jour de défaite contre l’Italie au Mondial 78 en Argentine. De ses 12 buts en 38 sélections, aucun n’est claqué lors des épopées du Mondial 1982 ou de l’Euro 84, comme une annonce quatorze ans en amont que la France a besoin d’un Guivarc’h pour être championne du monde. Lacombe, c’est aussi la classe d’un joueur qui annonce sa retraite internationale après la finale du championnat d’Europe gagné contre l’Espagne, et qui consacre sa reconversion à son premier club, l’Olympique lyonnais, où il fait désormais partie des meubles, si ce n’est du patrimoine. NJ

55 – Jean-Luc Ettori

Quand on aime, on ne quitte pas. Voila à quoi pourrait ressembler la devise de Jean-Luc Ettori, l’éternel gardien de Monaco, où il a joué 755 matchs entre 1975 et 1994. « À Monaco, j’ai tout eu » , affirme-t-il une fois retraité, sans que personne n’ait envie de le contredire. Portier au gabarit modeste – les mesures diffèrent, mais tournent en moyenne autour d’1m75 -, Ettori compensait par une détente phénoménale et des réflexes venus d’ailleurs. Et malgré ses 9 petits matchs avec l’équipe de France, il n’a pas oublié de rentrer dans la légende des Bleus, puisque c’est lui qui gardait les buts français à la Coupe du monde 82, et donc lors de la dramatique demi-finale face à l’Allemagne. Il met un terme à sa carrière après 602 matchs joués en D1, un record qui ne sera battu que deux décennies plus tard par un autre gardien iconique, Mickaël Landreau. AD

54. Willy Sagnol

Qu’il est difficile de se remémorer le talent de Willy Sagnol. C’est bien simple : depuis sa retraite internationale en 2008, il n’a jamais été remplacé. Munichois d’adoption, le latéral droit a passé huit ans en Bavière, où il a tout gagné après avoir remporté le championnat de France avec Monaco. Né trop tard pour faire partie de la génération 98 comme son pote Lizarazu, il n’en restait pas moins l’un des meilleurs de la planète à son poste. N’essayez pas de comparer ses qualités de centres avec ceux de Bacary Sagna avant l’Euro, vous vous feriez du mal. Contentez-vous de demander à une personne comprenant l’allemand ce que signifie « Flankengott » , son surnom outre-Rhin. FC

53. Nicolas Anelka

Avec Nico, on gardera toujours un terrible goût d’inachevé, surtout en Bleu. Tous ses anciens coéquipiers, formateurs et entraîneurs sont unanimes. Avec son talent brut, il aurait dû être le meilleur attaquant français que l’on ait jamais eu, devant Thierry Henry ou David Trezeguet. Et d’ailleurs, son début de carrière laissait rêver à ce genre de brillant avenir, avec le PSG à 17 ans, Arsenal à 18, et le Real Madrid à 20. Mais la machine s’est très vite enrayée, à cause d’un caractère trop trempé, une propension à ne jamais vouloir faire de concessions et des choix plus ou moins douteux. En club, il a toujours réussi à se rattraper et à rebondir, comme à Chelsea. Mais en équipe de France, la mayonnaise n’a jamais pris. Notamment à la Coupe du monde 2010. Sans commentaire. KC

52. Basile Boli

Basile Boli, c’est avant tout la tête qui restera dans l’histoire de l’OM. Un coup de boule catapulté dans les filets milanais sur un service d’Abedi Pelé, un soir d’octobre 1993 à Munich, en finale de Ligue des champions. On oubliera l’absence de titre avec les Bleus, la Légion d’honneur, les passages ratés à Monaco ou au Japon, les blessures et la fin à l’OM, les larmes de Bari, le poste à l’UMP, le soutien à Sarkozy, la responsabilité de la fin de carrière de Van Basten, les affaires chelou avec son association ERA, les disputes avec Michel… Mais ce pion-là, lui, restera photographié dans les cerveaux. Juste à côté du cliché montrant le grand Basile soulever le trophée. FC

51. Fleury Di Nallo

Oui, l’OL avait une histoire avant 2002, Sonny Anderson, Juninho, Sydney Govou et les premiers titres de champion. Et cette histoire a été en grand partie écrite par Fleury Di Nallo. Né à Lyon, l’attaquant des Gones passe quatorze ans à l’Olympique lyonnais. Avec 222 buts, il est encore aujourd’hui le meilleur buteur de l’histoire du club. Le « petit Prince de Gerland » , comme il est surnommé, permet aux siens de décrocher trois coupes de France et obtient sa place en équipe de France, dans les années 60. Malgré dix petites sélections, il inscrit huit buts. À seulement 32 ans, il souhaite marquer un autre club. Alors il part à Montpellier, en DH, pour aider son ami Loulou Nicollin. Avec 21 buts en 23 matchs dès la première saison, il permet à la Paillade de monter en D3, et élimine Marseille l’année suivante en 32e de Coupe de France. Un homme de club. KC

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