- En route vers l'Euro 2016
- Top 100 France
Ils ont marqué le foot français, de 10 à 6
Chaque mois, jusqu'à l'Euro, Sofoot.com retracera les 100 joueurs qui ont marqué le football italien, espagnol, allemand, anglais et français. On termine donc avec la France, et les joueurs classés de la 10e à la 6e place.
10. Alain Giresse
Il est l’une des figures de proue de la grande équipe de France des années 80, l’un des quatre membres du carré magique. Sa démonstration de joie après son but en demi-finale de Coupe du monde 1982 contre l’Allemagne de l’Ouest reste l’une des images les plus fortes de l’histoire du football français. Mais la postérité ne retiendra pas Alain Giresse comme un perdant magnifique grâce à l’Euro 1984, dont il est l’un des joueurs clés de Michel Hidalgo et participe – contre la Belgique – à l’une des plus belles actions collectives du tournoi. Son histoire avec les Bleus, c’est deux demi-finales de Coupe du monde et un titre continental, de quoi faire des jaloux. Tout comme son parcours en club, où il passe 16 saisons à Bordeaux – 520 matchs et 159 buts en Première Division, deux championnats, une Coupe de France – avant de finir sa carrière à l’OM pour lancer le début de l’ère Tapie. Le second au Ballon d’or 1982 raccroche en 1988 et se lance dans une reconversion comme dirigeant puis entraîneur. Sans connaître les mêmes succès sur le banc que sur la pelouse, même si ses bons débuts à Toulouse lui valent une nomination au PSG en 1998, pour la courte et catastrophique période Charles Biétry. Depuis 2003, il a choisi de faire un tour d’Afrique comme sélectionneur et a déjà eu sous ses ordres le Gabon, le Sénégal et le Mali, qu’il a emmené en demi-finale de la CAN 2012. Un choix de carrière et de vie bien éloigné de celui de son compère Michel Platini. NJ
9. Fabien Barthez
Parmi tous les exploits qu’ont réalisés Fabien Barthez et Laurent Blanc, il en est un qui restera plus grand que les autres : avoir réussi à rendre érotique un baiser sur un crane chauve. Fabulous Fab’, alias le Divin chauve ne rassurait pas seulement les siens en étant un solide rempart sur sa ligne, mais en étant ce goal déconneur, décontracté en toute circonstance et capable d’aborder les plus gros matchs avec une vanne à la bouche. Les Guignols ne s’y sont pas trompés, et son « Ho putain, j’ai fait une connerie » est devenu l’un des gimmicks les plus connus des années 2000. Dans ses cages, Barthez n’a pas attendu bien longtemps avant de se faire un CV. Vainqueur de la Ligue des champions avec l’OM à 22 ans – il avait même des cheveux à l’époque -, il récupère deux championnats de France avec Monaco avant de filer à l’anglaise à Manchester United, tout juste auréolé de l’Euro 2000. Le retour en France quatre ans plus tard sera plus délicat, même s’il excelle sur le terrain pour son retour à l’OM. Une embrouille avec un arbitre entache la fin de son parcours marseillais, avant que sa carrière ne se termine tristement sur le parking du stade de la Beaujoire à Nantes, son dernier club, lors d’une engueulade avec les supporters. Il annonce son départ dans la foulée, puis sa retraite quelques mois plus tard. Nous, on préfère se souvenir de ce gardien qui arrête une bourre de Ronaldo à bout portant en finale de Coupe du monde, qui s’amusait à dribbler les attaquants adverses, et qui urinait parfois dans sa surface. AD
8. Marius Trésor
Il a été le premier Antillais capitaine des Bleus, composé la « garde noire » avec Jean-Pierre Adams, et été l’un des premiers tauliers de la génération Platini. Pénalisé par des blessures au dos, il ne sera pas de l’Euro 84, mais aura eu l’honneur de vivre le brillant parcours du Mondial 1982 avec un but entré dans la légende en demi-finale contre les Allemands de l’Ouest. Cinq ans plus tôt, il avait déjà trouvé le chemin des filets dans un match de prestige, face au Brésil au Maracanã de Rio de Janeiro. Lancé à la Juventus… de Sainte-Anne en Guadeloupe avant d’être formé à l’AC Ajaccio, Marius Trésor porte les couleurs de l’OM dans les années 70, club avec lequel il remporte une Coupe de France, joue le haut du tableau, puis subi une relégation en fin de saison 1979-1980. Claude Bez profite de la situation pour intégrer le défenseur central international à son effectif bordelais. Une collaboration de quatre années qui débouche sur un titre de champion et plusieurs campagnes européennes, mais que le joueur ne peut savourer pleinement à cause d’un physique qui dit stop. Depuis 2003, il partage son savoir avec les joueurs de la réserve des Girondins de Bordeaux, aux côtés de son ancien compère chez les Bleus Patrick Battiston. NJ
7. Thierry Henry
Rarement un mouvement de poignet aura autant fait parler. Ce 18 novembre 2009, alors que l’EDF se fait malmener dans son stade par la surprenante Irlande en barrages du Mondial 2010, Thierry Henry endosse le costume de sauveur. Une fois de plus. Sauf que là, le meilleur buteur de l’histoire des Bleus (51 caramels) le fait de manière beaucoup moins classe en utilisant grossièrement sa main. L’ensemble de la presse, locale comme internationale, lui tombe alors dessus en raison de ce fait de jeu regrettable. Mais y avait-il vraiment de quoi autant gueuler au scandale ? En réalisant ce geste, l’attaquant a avant tout voulu faire gagner son équipe, son pays. La majorité du peuple a pourtant passé ses nerfs sur l’un des seuls qui n’a jamais déçu en sélection dans une période où le football national allait très mal. Quelques mois après, Henry, dégoûté de cette fin en eau de boudin, se vengera en restant silencieux dans le bus de Knysna. Dommage. Car, même si c’est peut-être un constat exagéré, Titi aura tout donné à la France durant sa carrière. Son talent, ses buts, ses passes décisives, ses courses, ses appels, son sens du collectif, ses exploits personnels, son leadership, son expérience, sa jeunesse, son insouciance, ses dribbles, ses enroulés. Son arrogance aussi, son égoïsme de buteur, sa personnalité bien tranchée, son caractère de cochon. Ce qui a donné naissance à l’un des meilleurs attaquants que le sport ait jamais connus : vainqueur de l’Euro, de la Coupe du monde et de la Ligue des champions, deuxième plus grande nombre d’apparitions en A, deux fois sur le podium du Ballon d’or, plus grand buteur français de l’histoire à l’étranger, triple champion d’Angleterre ou encore champion d’Espagne. L’aventure avec l’EDF s’est terminée par vingt tristes minutes contre l’Afrique du Sud dans une partie qui acheva un Mondial raté. Titi méritait une meilleure fin. FC
6. Marcel Desailly
Marcel a beau être un gagneur, un compétiteur et un leader, sa force mentale, il ne la doit pas qu’à lui-même. Sa force mentale légendaire, il se l’est construite en rencontrant des gens, des modèles, des amis. En 1972, il n’a que quatre ans, habite encore à Accra au Ghana, et il s’appelle Odenkey Abbey. Sa mère décide alors de tout plaquer pour aller vivre en France à Nantes avec son nouveau mari : Marcel Desailly, fonctionnaire français aux ministère des Affaires étrangères. Le petit Odenkey est renommé Marcel Desailly Jr, intègre une école privée et cherche un sport pour se dépenser. En 1976, l’autre personne indispensable à sa vie, son demi-frère Seth Adonkor, lui fait découvrir les terrains d’entraînement du FC Nantes. C’est le déclic, Marcel se met au foot et intègre bientôt le même centre de formation que son demi-frère. Mais le 18 décembre 1984, Seth Adonkor décède dans un accident de voiture avec un autre joueur nantais. C’est la troisième rencontre déterminante de sa vie qui prend la responsabilité de le lui annoncer. Didier Deschamps, son pote de chambrée depuis deux ans chez les jeunes, joue ce rôle si délicat. À partir de ce moment-là, plus rien ne pourra les arrêter. Ils gravissent les échelons à Nantes, se rejoignent à Marseille pour gagner la Ligue des champions, se retrouvent comme adversaires en Italie et s’offrent une dernière année ensemble à Chelsea, sans oublier de s’unir en équipe de France pour mener la sélection au succès. Mais justement, le binôme parfait de Desailly en EdF, ce n’est pas DD, mais un autre homme. Encore une rencontre. Laurent Blanc. La pieuvre noire, Marcello ou The Rock, appelez-le comme vous voulez, est associé au Président, pour former la charnière centrale la plus complémentaire de l’histoire du foot français. Une histoire de rencontres, on vous dit. KC
Par Florian Cadu, Kevin Charnay, Alexandre Doskov et Nicolas Jucha