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Ils ont marqué le foot espagnol, de 40 à 31

Par Antoine Donnarieix, Robin Delorme et Ruben Curiel
11 minutes
Ils ont marqué le foot espagnol, de 40 à 31

Chaque mois, jusqu'à l'Euro, Sofoot.com retracera les 100 joueurs qui ont marqué le football italien, espagnol, allemand, anglais et français. On continue avec l'Espagne, et les joueurs classés de la 40e à la 31e place.

40. Juan Carlos Valerón

Si Piqué se fait huer dans tous les stades du pays, Juan Carlos Valerón est le seul à sortir ovationné partout. Un joueur différent, « qui pesait cinquante kilos tout mouillé » à ses débuts selon Pacuco Rosales, qui l’a lancé à Las Palmas. « El Mago » , « El Maestro » , les surnoms résument parfaitement l’artiste. Un homme qui donne les dernières passes, ne s’énerve jamais et joue encore à quarante balais. Surtout, il est revenu d’une rupture des ligaments croisés alors qu’il « pensait arrêter le football » comme il le déclarait dans Marca. Si l’histoire ne retient que les vainqueurs, elle fera volontiers une exception pour ce monstre du football ibérique qui n’a rien gagné avec la Roja, qui n’a dans son armoire à trophées que des reliques de deux Coupes du Roi et d’une Supercoupe d’Espagne. Aujourd’hui, il donne un coup de main au coach de Las Palmas, entre pour quelques bouts de match, et fait une tournée d’adieu avant de tourner une page du football espagnol. En attendant, on profitera d’un homme « qui se lève chaque matin avec la même illusion qu’un gamin de 18 ans » . La classe. RC

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39. Luis Enrique

Qu’ils le veuillent ou non, le Real Madrid et le FC Barcelone sont unis par une rivalité éternelle en Espagne. Chaque citoyen est ainsi obligé de choisir. Madrid ou Barça ? Capitale ou Catalogne ? Le choix est cornélien, la décision définitive, sous peine de passer pour un traître devant ses amis et, a fortiori, devant ses supporters. Depuis le 28 mai 1996, aucun Espagnol n’a eu l’audace de se faire transférer directement chez l’ennemi. Ce fameux jour, Luis Enrique décide de quitter la capitale, après quatre saisons passées chez les Blancos, avec une coupe nationale et une Liga dans la besace. Sa destination est connue de tous, car l’affaire prenait une ampleur nationale depuis les premières rumeurs. Conseillé par Johan Cruyff en personne, Joan Gaspart se rapproche du joueur en délicatesse avec son club pour l’enrôler pour cinq ans. « C’était un secret de polichinelle, avoue le joueur encore sous contrat à Madrid pendant un mois. Je ne connais pas l’entraîneur Robson, mais je signe avant tout pour l’institution du Barça. » Hué lors de son retour à Madrid, Luis Enrique trouvera dans le Barça un père adoptif. Meilleur joueur espagnol de l’année 1997, Lucho devient le couteau suisse de Van Gaal et apporte son savoir-faire à tous les postes possibles, gardien et défense centrale exclus. Le Culé prend une revanche définitive lors du Clásico de 98/99 au Nou Camp, la saison des 100 ans d’existence du Barça (3-0). Dès lors, entraîner le Barça devient logique. AD

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38. Rafael Martín Vázquez

« J’ai débuté très jeune au Real Madrid, dès mes 17 ans. À l’époque (en 1983, ndlr), le Real n’allait pas très bien. À cause d’un concours de circonstances, Alfredo Di Stéfano, qui était alors entraîneur, a décidé de me donner une chance, mais également à Manolo Sanchis et Pardeza, puis ensuite Butragueño. C’est une chance d’avoir fait partie de cette Quinta del Buitre, mais pour moi, nous n’étions pas que cinq dedans. Cette Quinta englobe toute une génération du football espagnol qui a profondément changé les mentalités. Et puis dans ce Real, il y avait Hierro, Hugo Sánchez, Buyo… Que des grands joueurs dont tout le monde se rappelle. Après ma meilleure saison, j’ai dû quitter le club. Ce n’était pas forcément ce que je voulais au début, mais la présidence m’a bien fait sentir que je n’étais plus« chez moi ». En cinq minutes, le président avait réussi à déchirer mon contrat de prolongation qui était prêt. Alors j’ai décidé de partir pour le Torino qui venait tout juste de monter. En deux ans au Torino, j’ai ressenti plus d’amour que lors de mes dix années au Real. Mais j’y suis revenu, encore et toujours. Si bien que lors de la saison de mon retour, j’ai joué une demi-finale européenne contre le Torino. Lors de ma dernière saison au club, j’ai pris un plaisir fou aux côtés de Jorge Valdano, avec les débuts de Raúl… J’étais vraiment très content de finir là-dessus. Je suis assez fier de mes années merengues. » RD

La Quinta del Buitre

37. Hector Rial

Alfredo demanda : « Je veux un coéquipier qui, lorsque je lui donne le ballon, me la remet. » Et Alfredo reçut de la part de Santiago Bernabéu un certain Hector Rial. En substance, l’arrivée de cet Hispano-Argentin se caractérise par la volonté de son compatriote, tant européen que sud-américain, de trouver un acolyte sur le flan gauche de l’attaque merengue. Un pari gagnant, malgré des débuts contrastés par les blessures, et contestés par une frange du public déjà pourri-gâté de l’ancien Chamartin. Débarqué en 1954 au club à la suite d’un début de carrière passé entre l’Argentine, la Colombie et l’Uruguay, il se met la nébuleuse madridista dans la poche grâce à une technique très largement au-dessus de la moyenne. L’arrivée de Puskás le déplaçant sur le côté droit, il perd en importance dans la belle mécanique blanche jusqu’à rentrer au Chili en 1961 en qualité d’international espagnol. Et le cuir, il ne le remettra plus jamais à Alfredo. RD

Festin merengue face au Barça estampillé Rial

36. Juanito

Pour tout habitué du Santiago Bernabéu, le refrain relève de l’habitude. Dès que le chronomètre entre dans la septième minute de chaque rencontre, le Fondo Sur reprend en cœur le nom de Juanito au rythme de « illa, illa, illa, Juanito maravilla » . Une tradition qui court dans l’ancien Chamartin depuis le 2 avril 1992, date du décès tragique de Juan Gómez Gonzalez, détenteur du numéro 7 avant sa seigneurie Raúl, lors d’un accident de la route. Car pour tout bon aficionado blanc, cet attaquant aux 161 pions au Real reste le joueur le plus proche du public. Un amoureux du blanc meringue qui n’hésite ainsi pas à dire à la fin de sa carrière, à seulement 32 ans, qu’avec « quinze ans de moins, je serais un Ultrasur » . Une saillie médiatique parmi tant d’autres qui restera gravée à jamais dans les têtes madridistas. Idem, son engagement sur les prés et son participation lors de fins de match épiques, symbole de l’esprit du Bernabéu, lui valent les remerciements éternels du peuple blanc. RD

La remontada folle du Real Madrid face au Celtic Glasgow

35. Luis del Sol

Un patronyme de roi pour un précurseur de l’époque. Un temps travailleur dans une industrie de construction aéronautique, Luis del Sol Cascajares intègre le Real Betis Balompié en 1953. Passé pro chez les Blanquiverdes, Cepillito (petite brosse, en VF) passera sept saisons en Andalousie avant que le Real Madrid ne se décide à l’acheter pour 8 millions de pesetas. Pour sa première saison à Madrid, Del Sol gagne une C1 avec les Blancos. Malgré cette capacité à gagner des titres, son palmarès est en réalité secondaire. En effet, El Siete Pulmones sera surtout lié au football espagnol pour avoir prouvé sa capacité à s’exporter. Second joueur espagnol de renom transféré vers l’étranger après Luis Suárez Miramontes, l’autre grand Luis arrive à la Juventus en 1963 et continue d’écrire sa légende. Vainqueur de l’Euro 1964 avec l’Espagne après sa première année en Italie, le néo-Bianconero devient l’une des grandes figures de la Vecchia Signora des années 60, adulée par les supporters turinois. Le milieu offensif gauche terminera sa carrière de la meilleure des manières, avec un retour en grâce pour une dernière saison dans son Betis Séville. Aujourd’hui encore, l’homme de 81 ans voit le centre d’entraînement du Betis porter son nom et fait partie des 50 plus grands joueurs de la Juventus en 2011. Une expatriation réussie. AD

34. Miguel Bernardo « Tarzan » Bianquetti

Avant Carles Puyol, il y avait Miguel Bernardo Bianquetti. Même poste, même surnom, même chevelure proéminente, mais une moustache pour dissocier les deux guerriers. Arrivé depuis Cadiz au FC Barcelone lors de la saison 73/74, Migueli prend à la lettre les conseils d’Ángel Mur, son préparateur physique de l’époque : « Un homme avec une moustache, cela fait toujours plus viril. » Mais le physique ne fait pas tout. Le stoppeur ne jouera qu’un seul match lors de sa première saison chez les Culés, service militaire oblige. Embarqué par les autorités militaires après son match à Saragosse joué de façon illégale, le joueur passera même un mois au trou. Robuste et puissant sur terre comme dans les airs, « Tarzan » , premier du nom, se rattrapera bien par la suite. En quinze saisons, Migueli joue un total de 549 matchs sous les couleurs du FC Barcelone. Un record détenu jusqu’à l’année 2011, où Xavi Hernández puis son descendant Puyol viendront dépasser le mythe. Migueli, c’était la marque du Barça pré-Cruyff, prêt à tout donner sur le terrain. Pour la finale de Coupe des coupes gagnée contre Düsseldorf en 1979, l’homme jouera une grande partie de la rencontre avec la clavicule cassée. Coéquipier et même joueur du Cruyff entraîneur, Migueli stoppera son immense carrière barcelonaise en 1989. La chute du mur. AD

33. Carles Rexach

Un mec fidèle. Carles Rexach est un symbole du Barça. Débarqué au club à l’âge de douze piges, l’ancien ailier espagnol détient un record au club catalan : il est resté plus de 44 ans sous contrat avec les Blaugrana (22 ans en tant que joueur et 22 ans avec le costard de dirigeant). Souvent raillé pour son irrégularité, il répondait par des récompenses individuelles et des titres avec les Culés. Pichichi de la Liga 70-71, il a notamment remporté un championnat d’Espagne et quatres Coupes du Roi. Pour sa retraite, le 1er septembre 1981, le board barcelonais organise un match contre l’Argentine et toutes ses étoiles, dont Diego Maradona, récent champion du monde. C’est dire le poids du gars. L’auteur espagnol Paco Martínez dévoile dans son livre Las mejores anecdotas del Barça un style de vie assez jouissif chez Rexach. En 77, il s’échappe de l’hôtel avec Marcial et Neeskens pour boire un verre dans un bar connu de Madrid. Rexach a été photographié aux côtés de Barbara Rey, actrice espagnole. Une présence de paparazzi qui n’a pas plu au joueur catalan qui a agressé le photographe en question et s’est retrouvé au commissariat. Quelques jours plus tard, quand l’entraîneur apprend l’escapade de ses trois joueurs, il sanctionne les deux Espagnols d’une lourde amende. Mais Neeskens, indiscutable à l’époque, et Rexach, devenu idole du public, s’en sortent sans plus de dégâts. Marcial est, lui, lourdé à l’Atlético de Madrid. Devenu entraîneur du Barça après sa retraite (souvent intérimaire ou chez les jeunes), il travaille toujours pour le club. Et peut se permettre de critiquer Messi en affirmant « qu’il mange trop de pizzas » . Normal. RC

32. José Maria Zarraga

Zarraga, ou le nec plus ultra du Real Madrid. Un nom atypique pour celui qui, avant de remporter les cinq premières Coupes d’Europe de l’histoire aux côtés d’Alfredo Di Stéfano, s’est aguerri, deux ans durant, au haut niveau au sein de l’Agrupacion Deportiva Plus Ultra. Autrement dit, l’équipe réserve madridista aujourd’hui connue sous le nom de Castilla. Milieu tout terrain natif du Pays basque, il fait partie des légendes merengues au même titre que ses anciens partenaires Puskás, Gento ou Kopa. Une légende qui, à la différence près de ses illustres coéquipiers, a été titulaire lors des cinq finales de C1 qu’il a disputées. Et gagnées, à l’instar de six Liga et d’une Coupe intercontinentale. Une fois sa retraite effective à seulement 32 ans, il devient illico entraîneur. Une expérience sur les bancs de touche ratée dans les grandes largeurs qui ne l’a pas empêché d’entrer au panthéon merengue lorsqu’il décède en 2012. Descanse en paz. RD

31. Amancio Amaro Varela

Le Depor l’a formé, le Real l’a sublimé. Amancio Amaro Varela est une idole de la Maison-Blanche. Aux côtés de Paco Gento, il mène l’incroyable équipe « yé-yé » , qui a notamment raflé la sixième Coupe d’Europe de l’histoire du club. C’est Santiago Bernabéu en personne, qui a d’ailleurs insisté pour le recruter en 1962. Surtout, Amancio Amara est entré dans l’histoire du football espagnol un soir de juin 1964, offrant à l’Espagne le championnat d’Europe, avec le but en or en finale contre l’Union soviétique. Il est aussi le dixième meilleur buteur de l’histoire du Real Madrid et a remporté neuf Ligas, une C1 et trois Coupes d’Espagne. Un homme qui a tout de même mis Puskás sur le banc en 64, perdant sa place en fin de saison pour une blessure. Un magicien du dribble, avec son numéro 7 sur le dos. Les crampons raccrochés, Amancio choisit la reconversion toute tracée. Il devient d’abord entraîneur de la Castilla puis de l’équipe première, en 1985. Sans succès. RC

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