- En route vers l'Euro 2016
- Top 100 Angleterre
Ils ont marqué le foot anglais, de 90 à 81
Chaque mois, jusqu'à l'Euro, Sofoot.com retracera les 100 joueurs qui ont marqué le football italien, espagnol, allemand, anglais et français. On enchaîne avec l'Angleterre, et les joueurs classés de la 90e à la 81e place.
90. David Rocastle
On joue la 7e minute, le 3 avril dernier, d’un anonyme Arsenal-Watford, lorsque le public de l’Emirates se met à applaudir durant une bonne minute. Sur le pré, pourtant, rien à signaler. Mais c’est le quinzième anniversaire du décès de David « Rocky » Rocastle, que les fans commémorent. Le numéro 7 de légende des Gunners, mis K.O. par un cancer à seulement de 33 ans, faisait l’unanimité, autant chez ses coéquipiers que parmi les supporters. Aussi virevoltant sur son aile droite que sympathique en dehors du terrain, Rocky représentait à lui seul le type de joueur que tout fan de foot rêve d’avoir dans son équipe : ultra talentueux, spectaculaire, combatif et abordable. ME
89. Mark Hateley
191 centimètres entourés d’épaules de déménageur, sur lesquels retombe un mulet spectaculaire. Mark Hateley est le pavillon-témoin de l’attaquant anglais pré-Premier League. Celui sur lequel on balance de longs ballons avec l’assurance qu’ils arriveront à bonne destination. Un plan de jeu basique dans lequel l’homme à la bouche de cheval excellait, au point d’exporter sa carcasse au Milan AC, puis à Monaco, avant de devenir l’idole des Rangers. Avec les Écossais, Hateley marque 111 buts en 214 matchs, et remporte cinq titres de champion en autant de saisons. Suffisant pour être victime d’une tentative de corruption de la part de l’OM de Bernard Tapie, en 1993. Une sorte de consécration. ME
88. Scott Parker
C’est la plus belle gueule du début de siècle. Une mèche sur le côté posée sur le milieu de terrain le plus esthétique de sa génération. Scott Parker était la grâce entourée de crevures. Un homme simple, espoir éternel balancé dans une publicité McDonald’s pour la Coupe du monde 94, et qui a traversé les années 2000 avec un échec à Chelsea, les coups à Newcastle, la douceur à West Ham et l’apogée dans le Tottenham de Redknapp. Sur un terrain, avant de glisser sur le banc, Parker était le calme, l’orientation, l’œil et le brassard. Souvent brossé, une fois reconnu en 2011 comme meilleur joueur de Premier League. L’année de son sommet, un 12 février où West Ham, mené 3-0 à West Bromwich Albion, reviendra arracher un nul inespéré (3-3). Carlton Cole raconta : « Si vous aviez entendu le discours de Scott à la pause, des larmes seraient tombées de vos yeux. » MB
87. Jackie Milburn
Le souvenir a marqué sa vie. Ce n’était qu’un adolescent. Un jour où Jackie Milburn remporta lors d’une compétition le sprint, le relais, le saut en longueur et le saut en hauteur avant de s’imposer sur 400 mètres. Une victoire qui le fera tomber au sol, devant son père et marquera à jamais sa carrière. Car après cette chute, Milburn développa un complexe d’infériorité malgré la dimension qu’il prendra à Newcastle où il est encore à ce jour le deuxième meilleur buteur de l’histoire des Magpies (200 buts en 397 matchs). Milburn était une légende, un homme statufié à St James’ Park et qui donna trois FA Cup au club. Big Jack. MB
86. David Bentley
David Bentley, c’est une carrière et une certaine vision de l’Angleterre. Formé à Arsenal, dont il intègre le centre dès ses 13 ans, il joue son premier match de Premier League en 2004, dans l’ombre des « Invincibles » . Après un prêt à Norwich, il signe à Blackburn. Et là, boum, hat-trick contre United quelques jours plus tard à peine. Bentley est lancé. Sa technique et sa qualité de centre font rêver l’Angleterre, et le reste. Valence ou l’Atlético se placent sur son cas, il prolonge à Blackburn où il est élu joueur de l’année par les supporters. David rejoint alors Tottenham et Juande Ramos. Sa classe devrait faire l’affaire au poste de milieu droit, mais rien ne va. Malgré quelques coups d’éclat, car David, ex-nouveau Beckham, a vraiment un talent fou, les blessures s’enchaînent. Il perd peu à peu du temps de jeu, mais aussi la confiance. En finale de la Coupe de la Ligue 2009, il rate son penalty et permet à United de l’emporter. Encore quelques éclairs, mais son départ est inéluctable. Il est d’abord prêté six mois à Birmingham. Puis c’est le départ pour West Ham, alors en D2. Où il ne joue que 5 matchs, avant qu’une lésion au genou ne mette fin à sa saison. Il est ensuite prêté au FK Rostov, en Russie, puis à nouveau à Blackburn. En juin 2014, las, il annonce sa retraite, à 30 ans à peine. Il demeurera dans l’histoire comme le premier Anglais à marquer dans le nouveau Wembley, lors d’un match avec les Espoirs en mars 2007 ; il lui restera toujours ça, et pas mal de regret. SCW
85. Jamie Vardy
28 novembre 2015. Vardy réclame la balle d’un petit geste de la main dans le dos de la défense de Manchester United. Ce même MU qui avait vu Van Nistelrooy inscrire un but lors de dix journées d’affilée. Sans réfléchir, Jamie frappe, Jamie marque, Jamie célèbre. Et Jamie bat le record du Hollandais, grâce à ces onze journées durant lesquelles il a à chaque fois fait trembler les filets. Mai 2016. Vardy applaudit son capitaine. Ce même capitaine qui tient dans ses mains le plus beau cadeau de sa carrière. Sans réfléchir, Jamie s’avance, Jamie s’empare du trophée, Jamie célèbre. Grace à sa vingtaine de buts, Leicester remporte contre toute attente la Premier League de son histoire. Un véritable exploit. Tout ça pour un peu plus de deux millions d’euros, le montant de son transfert. FC
84. Billy Wright
À Wolverhampton, il y a eu deux Billy Wright. Mais un seul a sa statue. Pas gagné pour celui qui est devenu le premier à atteindre les cent sélections et qui est encore aujourd’hui le joueur qui a le plus porté le brassard autour du biceps. Car à l’origine, William Ambrose Wright était… un jardinier du Molineux Stadium. En 1939, il a 15 ans quand le défenseur profite du piston et intègre l’équipe première. Obligé de quitter le club pendant la Seconde Guerre mondiale, il y retourne pour remporter trois championnats et une Coupe. Pilier de l’équipe nationale avec laquelle il joue trois Coupes du monde en tant que capitaine, il chope la deuxième place du Ballon d’or remporté par Di Stéfano. Décédé d’un cancer, il fut l’un des premiers à se maquer avec une pop star, Joy Berveley des Beverley Sisters, considérées comme les Spice Girls de l’époque. Le premier David Beckham. FC
83. Stan Mortensen
En février 2010, ses chaussures furent vendues aux enchères pour 40 000 livres. Quatre ans plus tard, ce sera sa médaille pour six fois plus. La finale de la FA Cup 1953 restera à jamais the Matthews final. Celle du grand Stanley Matthews qui permit ce jour-là à Blackpool d’arracher la victoire contre Bolton (4-3) après avoir été mené 3-1 à vingt minutes de la fin. Reste que tout le monde se souviendra aussi de cette journée comme la seule fois de l’histoire où un joueur inscrit un triplé en finale de la Coupe d’Angleterre. Cet homme : Stan Mortensen. Un mec qui fit la guerre pour son pays et inscrira quelques années plus tard le premier but de l’histoire de l’Angleterre en phase finale de la Coupe du monde contre le Chili, au Maracanã, en 1950. Un acteur, aussi, du match miracle contre les États-Unis. Une légende, une vraie. MB
82. Alan Smith
Avant l’arrivée et l’avènement de l’iconique Ian Wright, il était l’homme qui portait à bout de bras l’attaque d’Arsenal. Alan Smith a conquis les cœurs des Gunners parce qu’il a su se distinguer lors des moments décisifs : le match du titre à Anfield en mai 1989 et la finale de Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupe en 1994 face à Parme. Un mariage réussi qui a toutefois demandé un peu de patience. Débarqué en provenance de Leicester après quatre saisons prometteuses dans l’élite, « Smudger » a d’abord connu une première année d’acclimatation à Londres. Mais celui qui a terminé deux fois meilleur buteur du championnat est ensuite parvenu à s’imposer naturellement grâce à son habile jeu de tête, une première touche de balle élégante ainsi qu’une faculté à bien faire jouer ses partenaires. Auteur de 115 pions en 347 apparitions sous la tunique d’Arsenal, Alan Smith était de ceux qui ne faisaient pas beaucoup de bruit, mais qui sont partis avec les honneurs et le sentiment du travail bien fait. A true unsung hero. RD
81. Harry Kane
Nom ? Harry Kane. Profession ? Chasseur de buts. Âge de la mue ? 21 ans. Il aura fallu trois ans (et quatre prêts) pour que Tottenham se persuade du talent de son surdoué. En une seule saison, l’ancien Gunner met les fans des Spurs dans sa poche en collant 21 buts, ce qui fait de lui le deuxième meilleur buteur du championnat 2014-2015. Attaquant complet, l’international marque en moyenne un but tous les deux matchs. Une statistique qui ne fait qu’augmenter. Surtout, les meilleurs clubs le veulent et les meilleurs portiers le craignent. Comme le grand Buffon, qui a reconnu avoir « regardé des vidéos sur lui » pour empêcher le garçon de le tromper avec l’Angleterre. Sûr qu’il emmènera les Trois Lions haut. Très haut. FC
Par Maxime Brigand, Florian Cadu, Romain Duchateau et Mathias Edwards