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Ils ont marqué le foot allemand, de 90 à 81

Par Ali Farhat, Charles Alf Lafon, Sophie Serbini et Côme Tessier
Ils ont marqué le foot allemand, de 90 à 81

Chaque mois, jusqu'à l'Euro, Sofoot.com retracera les 100 joueurs qui ont marqué le football italien, espagnol, allemand, anglais et français. On continue avec l'Allemagne, avec les joueurs classés de la 90e à la 81e place.

90. Julius Hirsch

Au départ, l’histoire de Julius Hirsch est celle d’un ailier gauche doué balle au pied, qui fait les beaux jours du Karlsruher Fußball Verein début XXe. À 18 ans, il est la troisième pointe du trident, formé avec Gottfried Fuchs et Fritz Förderer, qui remporte le titre national en 1910. Mais rapidement, l’histoire de Julius Hirsch se mélange avec celle de sa patrie, l’Allemagne. Julius revêt d’abord les couleurs nationales pour la Mannschaft. Il en est le deuxième joueur juif, après son camarade Fuchs. Puis il prend les couleurs de l’armée, en 1914. Le conflit terminé, Julius reste proche des terrains. Il assiste ainsi à la purge qui commence dans les associations sportives en 1933. Il adresse un courrier à son KFV de cœur pour s’indigner et remet son statut de membre d’honneur. Écarté par la DFB, il joue alors pour un petit club juif de Karlsruhe. Et continue de gagner des titres mineurs, à 42 ans. Il part en exil à Paris. Et revient en 1939 chez lui, grâce à son « Mischehe » . Avant d’être embarqué avec les derniers juifs de Karlsruhe, en 1943, en direction du camp d’Auschwitz. C’est la dernière trace laissée par Julius Hirsch, déclaré mort en 1950. CT

89. Max Morlock

Champion du monde 1954, Max Morlock aura, comme tous ses coéquipiers présents lors du « Miracle de Berne » , donné du baume au cœur à l’Allemagne de l’après-guerre. Aujourd’hui, plus de 60 ans après ce titre surprise, c’est plutôt pour sa carrière en club au sein du 1. FC Nuremberg qu’on se souvienne de lui. Champion d’Allemagne à deux reprises en 1948 et en 1961, Maximillian Morlock, de son nom complet, a joué la bagatelle de 900 matchs avec le club franconien et a inscrit plus de 700 buts. Dans sa ville natale, sa légende perdure. En 1994, lors de sa mort, des milliers de citoyens se retrouvent au cimetière St. Leonhard pour lui rendre un dernier hommage. Et pour mesurer sa popularité, il suffit de se rappeler l’ « incident » de 2006, lorsque la ville de Nuremberg décide de renommer le Frankenstadion « Easy-Credit Stadion » contre l’avis des supporters qui avait choisi, lors d’un vote officiel, le nom de Max-Morlock-Stadion. Depuis 10 ans, les ultras de la Nordkurve se battent sans relâche pour que leur stade porte enfin le nom du Weltmeister – qui selon la légende n’aurait jamais raté un match à domicile de son équipe durant sa retraite – et n’hésitent pas à inscrire le nom « Max-Morlock-Stadion » sur leurs écharpes et à multiplier les actions au sein même de la ville. SS

88. Gerald Asamoah

À défaut d’être le plus doué, Asamoah a souvent été le plus courageux. Né à Mampong au Ghana, il arrive en Allemagne à 12 ans. Dix ans plus tard, il dispute son premier match avec la Nationalmannschaft face à la Slovaquie, y allant même de son but, devenant au passage le premier joueur noir de l’histoire de l’Allemagne réunifiée. Si deux fils de soldats américains l’avaient précédé dans les années 1970 sous le maillot de la RFA, eux étaient nés en Allemagne. Et n’avaient pas que des fans, loin de là. Lui représente l’Afrique. Et lorsque Rudi Völler le sort, il a le droit à une standing-ovation du Weserstadion. Malgré les appels du pied des Black Stars, Asamoah avait fait son choix : « L’idée de faire une différence et de montrer que l’on peut jouer pour l’Allemagne quelque soit l’endroit où on est né a motivé ma décision, a-t-il récemment explique à FIFA.com. Ce n’était pas une décision facile de suivre ce chemin, parce que je savais que ce serait difficile. Je suivais simplement mon instinct parce que je me sentais tellement chez moi dans ce pays. Et quand on voit les gens qui évoluent avec l’Allemagne aujourd’hui et les différentes cultures qu’ils ont, ca montre peut-être que j’ai joué un rôle – et ca me rend très fier » . Présent aux éditions 2002 et 2006 de la Coupe du monde, légende à Schalke, Asamoah a ouvert la porte à la Multi-Kulti-NM. Au moment de son jubilé, le 14 novembre dernier, Gerald est arrivé sur la pelouse de la Veltins Arena des airs, brandissant un drapeau français. Le combat n’est pas fini. CAL

87. Bernd Schneider

Discret dans la vie, l’enfant de Iéna régalait sur le terrain à base de dribbles et de feintes. Normal pour un type surnommé « Schnix » (du verbe « schnixeln » , qui signifie dribbler, se jouer de quelqu’un) dès sa plus tendre enfance. Après avoir fait ses classes au FC Carl-Zeiss, Schneider passera à l’ouest, du côté de l’Eintracht Francfort, permettant aux Adler de se maintenir lors de la dernière journée de la saison 98/99, grâce à une victoire 5-1 sur Kaiserslautern. Une de ses plus grandes victoires, noyée dans le flot de ses plus grandes défaites : en effet, Bernd Schneider a fait partie de cette fameuse escouade du Bayer Leverkusen qui a trébuché sur toutes les dernières marches en 2002 (championnat, coupe, Ligue des champions). « Pire » encore, Schneider était titulaire lors de la finale de la Coupe du monde en Asie, au même titre que son coéquipier, l’emblématique Carsten Ramelow. Et s’il était également surnommé le « Brésilien Blanc » , force est de constater que son talent n’a pas suffi face aux vrais Auriverde… AF

86. Stefan Reuter

Stefan Reuter était un joueur rapide, impatient. À seize ans, il rejoint les jeunes du FC Nuremberg. À vingt ans, il est international et signe au Bayern Munich. La Coupe du monde 1990 approche. Reuter en est, évidemment, pour courir le long de la ligne de touche depuis son poste de latéral droit. Et quand il fonce dans un mur, une saison mitigée sous les couleurs de la Juve, Reuter sait changer de cap et accélérer encore. En 1992, il file au BvB pour une idylle qui dure 12 ans, le temps de trois Meisterschale et une C1. Tout du long, Reuter conserve la même constance : une rapidité hors norme pour un latéral qui court, court, court toujours. Car avant d’être un joueur rapide, Reuter est un athlète rapide, qui fait les 100 m sous les 11 secondes. D’où son surnom : « Turbo » . Un turbo pas très diesel mais endurant, qui termine sa carrière après 20 ans de service et un des plus beaux palmarès de sa génération. CT

85. Reinhard Libuda

Dans les années 60, un gars qui dribblait comme peu de joueurs allemands l’avaient fait avant lui, a fait les beaux jours de Schalke 04, son club formateur. Mais comme la vie n’est jamais tendre avec le club de Gelsenkirchen, c’est avec le Borussia Dortmund que Reinhard « Stan » Libuda – surnommé ainsi en référence à un autre dribbleur fou, Sir Stanley Matthews – connu sa plus belle heure de gloire. En 1966, lors de la finale de la Coupe des Vainqueurs de Coupes, l’ailier inscrit le but de la victoire pour les Borussen, lors de la prolongation face à Liverpool, et permet au club de remporter sa première coupe européenne. Revenu à Schalke deux ans après cet exploit, il ne tardera pas à redevenir une icône pour tout le peuple bleu-roi, et ce malgré son incartade en jaune et noir. Une preuve de plus qu’on pardonne tout aux génies. Car il ne faut jamais oublier que selon la devise introduite par des supporters du Null-Vier dans les 60’s : « Nobody is able to evade Jesus – except Stan Libuda » . SS

Vidéo

84. Markus Babbel

Pour Markus Babbel, il y a eu un avant, et un après. Solide défenseur, membre éminent du Bayern des années 1990, champion d’Europe en 1996, Gérard Houllier l’attire en Angleterre en juin 2000. Sa première saison avec les Reds est celle de toutes les Coupes (FA, League, UEFA). Et puis il y a l’après. Alors que Liverpool se défait de United lors du Charity Shield, Babbel a du mal à se tenir debout, à respirer. Peut-être est-ce parce que le toit du Millenium est fermé. Non. « Après chaque match, j’étais mort, explique-t-il au Guardian. Normalement je peux jouer 90 minutes sans problème, mais j’avais du mal avec même 20 minutes. Je ne pouvais pas courir, je ne pouvais même pas respirer. Je disais au coach : ‘Je ne sais pas du tout ce qui ne va pas chez moi, mais c’est insupportable, je ne peux pas jouer’ » . Babbel souffre du virus d’Epstein-Barr, qui se transforme en syndrome de Guillain-Barre, une maladie auto-immune qui s’attaque au système nerveux. Le joueur se retrouve en soins intensifs, ne sent plus rien en dessous des genoux et ses mains, la moitié de son visage. Ses muscles respiratoires peuvent lâcher à tout moment. Pourtant, au bout d’un an, il s’en sort. Rejoue au foot. Et ira même gagner une ultime Bundesliga avec Stuttgart en 2007. Aujourd’hui, Markus Babbel est entraîneur, du côté de Lucerne. Il profite de sa vie d’après. CAL

83. Mario Gómez

Mario Gómez est un buteur romantique. Les deux pieds, la tête, la puissance, l’instinct, tout pour surgir au bon moment et la mettre au fond. Un Bomber, un vrai, un Super Mario des plus mérités. Le titre en Buli de Stuttgart porte son empreinte de minot de 21 ans. Mr. Zuverlässig (Mr Fiable) ne peut que marquer. Suffisamment pour que le Bayern fasse de lui le transfert le plus onéreux de l’histoire du championnat 2009. Lorsque Klose s’en va, la transition est assurée. Malheureusement, Gómez ne sait que marquer, et un peu se blesser. Le Bayern pêche Mario Mandžukić, qui devient le nouveau Super Mario bavarois. Comme Klose et tant d’autres avant lui, l’Allemand-Espagnol tente bien d’aller se réveiller en Italie, à Florence ; la mode est depuis longtemps passée. À la Fio, le délicieux attelage Gómez-Rossi ne sera qu’un mirage, trop fragile pour ce monde de brutes. Mario rate même Rio, alors que Klose prend le record. Injuste. Dans les années 90, Mario Gómez aurait peut-être été Ballon d’or. Qu’importe, il revit à Beşiktaş. Et si la mode n’est plus au Bomber, plutôt au Raumdeuter, on aimerait beaucoup le voir cet été, recollant sa mèche en France. Il n’a jamais que 30 ans. CAL

82. Harald Schumacher

Les Français ne sont pas les seuls à avoir un jour ressenti de la haine pour Harald Schumacher. En 1987, la parution de son livre « Anpfiff » (coup d’envoi) avait créé un énorme scandale outre-Rhin. Dans son bouquin, Schumacher racontait que le dopage était monnaie courante en Allemagne, et que lui-même avait déjà pris du captagon à l’entraînement. Sans les nommer, il allumera également certains joueurs de la Mannschaft ayant pris part au Mondial 82 en raison de leurs penchants pour la bouteille et les parties de poker. Des révélations qui ont signifié la fin de son aventure avec le 1.FC Cologne et l’équipe nationale. Il faut dire que le lauréat 1984 et 1986 du titre de « joueur de l’année en Allemagne » était une grande gueule, un statut qu’il a assumé jusqu’au bout. Lors de son jubilé, une panne d’électricité viendra gâcher la fête. À l’issue de la rencontre, celui qui a notamment gardé les bois du Fenerbahçe lâchera une phrase devenue culte depuis : « Cela aurait pu se passer en Turquie, mais pas ici, dans le monde civilisé » . AF

81. Dieter Müller

Le premier des Müller de ce top 100 détient un record qu’aucun autre Müller n’a. Le 17 août 1977, Dieter Müller inscrit 6 buts lors de la victoire 7-2 de Cologne contre Brême. Avec le Effzeh, ce Müller-là s’impose ainsi comme le futur des grands buteurs allemands. Il termine d’abord vice-meilleur buteur derrière Heynckes en 76, avant de claquer 34 buts en 77, et remporte enfin la Bundesliga l’année suivante. Mais le Mundial 78 se passe mal. Dieter peine avec la Mannschaft. Son rythme de buteur s’essouffle. Son passage à Stuttgart est un (petit) bide d’une saison. C’est l’heure de l’exil, vers la France. Avec les Girondins, Dieter Müller repart de plus belle grâce à deux titres de champion de France. Il contribue surtout à la formidable épopée européenne de 1985, stoppée de justesse par la Juventus malgré un match retour de folie. Car oui, dans les années 80, les Tigana, Giresse et Battiston ont aussi joué avec un allemand. CT

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