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Ils ont marqué le foot allemand, de 70 à 61

Par Ali Farhat, Charles Alf Lafon, Sophie Serbini et Côme Tessier
11 minutes
Ils ont marqué le foot allemand, de 70 à 61

Chaque mois, jusqu'à l'Euro, Sofoot.com retracera les 100 joueurs qui ont marqué le football italien, espagnol, allemand, anglais et français. On continue avec l'Allemagne, avec les joueurs classés de la 70e à la 61e place.

70. Ulf Kirsten

Un peu à l’image de Gerd Müller, Ulf Kirsten aura essentiellement fait une chose pendant toute la durée de sa carrière : marquer des buts. Plein de buts. Du droit, principalement, mais aussi du gauche, de la tête, des genoux, de la hanche et ce malgré un rapport poids (81kg) / taille (1m72) pas forcément avantageux. Sur le terrain, que ce soit à Dresde ou à Leverkusen, il marquait et c’était à peu près tout. Trois fois meilleur buteur de la Bundesliga, il termine sa carrière en club avec 290 buts au compteur. Né dans la région de la Saxe, Ulf Kirsten est le seul joueur d’origine est-allemande à avoir joué quasiment autant de matchs avec la RFA (51 sélections) qu’avec sa RDA natale (49 sélections), ce qui lui confère encore aujourd’hui une très grande popularité un peu partout en Allemagne. Surnommé « der Schwatte » , en raison de ses cheveux noirs corbeaux et de sa barbe de trois jours, il a aussi fait, pendant les 90’s, les beaux jours de quelques marques de rasoirs. Certaines publicités dans lesquelles il a « joué » doivent encore hanter ses nuits.SS

69. Sebastian Deisler

Après seulement 11 apparitions en Bundesliga avec Gladbach, son entraineur, Friedel Rausch ne doute pas : « A un moment donné, il sera mentionné au même titre que Walter, Seeler et Beckenbauer » . « Basti Fantasi » avait quelque chose de plus, une faculté à toucher le ballon sans effort, à glisser, comme sur un nuage. Ses centres, délicieusement brossés, trouvaient toujours preneurs. Déjà, il part vers l’ambitieux Hertha Berlin. « J’avais 19, 20 ans et les Allemands pensaient que je pouvais sauver le football allemand. Moi seul. Il y avait aussi Michael Ballack, mais il avait quatre ans de plus et jouait dans un Kaiserslautern idyllique. Ils ne m’ont pas donné le temps de me poser » a-t-il ainsi expliqué des années plus tard à Die Zeit. Le corps de Deisler, en l’occurrence ses genoux, craque. Pourtant le Bayern le veut quand même.

Son transfert, censé être secret, fuite et son mentor Dieter Hoeness ne le protège pas de la presse. « A la place, il restait sur le côté et s’est contenté de regarder alors que je me faisais chasser de Berlin. C’est ce qui a commencé à pourrir ma vision du football. C’était le couteau dans le dos. Je sais aujourd’hui que c’est à ce moment que j’aurais dû arrêter » . Son mental bien entamé, Deisler revient pour enchanter le peuple bavarois. Deisler a droite, Ballack dans l’axe, Zé Roberto à gauche, en soutien de Pizarro et Makaay. Pas assez. Automne 2003, l’esthète est admis en HP pour une dépression. Las, il reviendra, repartira. Pour finalement mettre fin à sa carrière le 16 janvier 2007, à seulement 27 ans, 134 matchs de Bundesliga et 36 sélections au compteur. « A la fin j’étais complètement fini, j’étais vieux et fatigué. J’avais couru aussi loin que mes jambes pouvaient me porter, elles ne voulaient plus avancer » expliquera l’ex joueur à Tagesspiegel. Génie trop rare, celui qui « n’était pas du tout fait pour le business du football » est aujourd’hui gérant d’un magasin spécialisé dans l’artisanat du Népal à Fribourg. CAL

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68. Karl-Heinz Riedle

Kalle, c’est une carrière pas dégueu (Werder, Lazio, Dortmund, Liverpool, Fulham) en mettant des buts, pas trop, et un palmarès à l’avenant (des Bundesliga, une Coupe du monde en doublure, une Ligue des champions). C’est un jeu essentiellement construit sur une tête, avec le surnom – Air Riedle – qui va bien. C’est aussi un doublé contre la Suède en demi de l’Euro 92. Mais c’est surtout un autre doublé qui s’impose. Si de la finale de la Ligue des champions 1997, on a tendance à ne retenir que le pion de Lars Ricken, le véritable héros du match reste Riedle, double buteur, sur corner évidemment. La frappe opportuniste sur le ballon qui revient, le bisou au drapeau de corner, la tête au dessus de tout le monde, l’étreinte générale.

« On savait que ça allait être difficile face à la Juventus, l’une des plus grandes équipes du moment – si ce n’est la plus grande – mais on a joué notre chance. Ils ont mieux joué que nous, mais j’ai mis les deux buts qui nous ont un peu mis à l’abri. Par la suite, ils ont été meilleurs que nous, ils sont revenus au score, mais le but de Lars Ricken nous a mis définitivement à l’abri… » Kalle a toujours eu conscience de son niveau. Lorsqu’on lui préfère le tout jeune Owen à Liverpool, il ne bronche pas. Il ira même se finir à Fulham en troisième division, pour le plaisir. Reste que la première CL allemande depuis 83 et Hambourg, et la seule du BVB, c’est lui. CAL

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67. Mats Hummels

Si le FC Bayern Munich peut avoir des regrets en voyant ce qu’est devenu Mats Hummels, le numéro 15 du Borussia Dortmund, lui, peut être éternellement reconnaissant au Rekordmeister. En effet, c’est justement parce qu’il a été de mis de côté en Bavière qu’il a pu puiser dans sa rage de vaincre et montrer ce qu’il valait à l’Allemagne, puis au monde entier. Arrivé en 2008 (au départ sous la forme d’un prêt) dans la Ruhr, Mats Hummels formera avec Neven Subotic l’une des paires de défenseurs les plus jeunes et les plus solides qu’ait connu la Bundesliga. Doté d’une technique hors pair et capable d’être très propre sur l’homme, Mats Hummels sera l’un des principaux artisans de l’épopée du BVB au pays, puis en Europe. Seulement, il semblerait que par moments, le succès lui soit monté à la tête. Se remettant difficilement en cause, Hummels, fils d’un ancien footballeur et d’une journaliste sportive, manie à la perfection la langue de bois. Une attitude qu’il devra changer s’il veut continuer à exploiter le talent qui est le sien et rester dans l’histoire comme l’un des défenseurs les plus classieux qu’ait eu l’Allemagne. AF

66. Dietmar Hamann

Le joueur allemand n’est pas du genre à s’exporter. Il y en a tout de même un qui a construit sa légende davantage en Premier League qu’en Buli, la centaine de matches avec le Bayern écoulée : Dietmar Hamann. En 2000, le milieu défensif part avec ses patates vers l’Angleterre. Après un passage rapide par Newcastle, il répond à l’appel de Gérard Houllier pour s’ajouter aux multiples nationalités de l’effectif. Là, Didi Hamann se fond à merveille dans la troupe, au cœur du jeu avec Steven Gerrard et Danny Murphy. Il joue à l’ancienne, infatigable et vaillant. Tout ce qui plaît en Angleterre. Dans l’ombre la plupart du temps, Didi s’est aussi fait un nom par ses quelques moments d’éclat. Frappasses soudaines à ras de terre, reprises de volée et lucarnes nettoyées. Sans oublier son entrée en jeu à la mi-temps du miracle d’Istanbul, pour remonter le 3-0 du Milan AC et soulever la C1. Hamann a tout fait, tout connu avec les Reds. Mais, bien qu’il soit plus anglais qu’allemand, c’est surtout en italien qu’on a envie de chanter l’amour pour lui. Arriva Didi l’amorosoCT

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65 Rüdiger Abramczik

Digne successeur de Reinhard « Stan » Libuda, Rüdiger Abramczik était surnommé « der Flankengott aus dem Kohlenpott » (le dieu des centres de la Ruhr). Doué, Abramczik avait un père forgeron qui souhaitait à tout prix que ses enfants ne finissent pas à la mine comme lui. Un père qui n’a pas arrêté de le critiquer après chaque performance en équipe de jeunes, et qui l’a même laissé se démerder pour rentrer tout seul, Abramczik devant emprunter de l’argent pour rentrer chez lui. Ce sont toutes ces choses qui ont forgé le caractère du jeune « Abi » , devenu avec le temps une machine à centrer du côté du FC Schalke 04, formant dans les années un duo redoutable avec Klaus Fischer. D’ailleurs, à l’époque, l’expression d’usage du côté de Gelsenkirchen était « centre d’Abramczik, but de Fischer » .

Malheureusement, Abramczik ne connaîtra pas la carrière qu’il s’était promise. En 1979, une réponse trop crue à une critique de la part du chef de la DFB de l’époque scellera son sort en équipe nationale. Un an après, il sera vendu au grand rival qu’est le Borussia Dortmund, Schalke ayant besoin de liquidités. Pire encore, il marquera les deux buts de la victoire 2-1 du BVB au Parkstadion lors de la saison 82-83. « Je n’ai pas dormi pendant deux jours. En plus, après le match, je suis allé rendre visite à mes parents, et mon père m’a dit : ‘Mais tu aurais pu tirer à côté !’ » . Qu’Abramczik se rassure : il est pardonné depuis. La preuve : en 1999, il est choisi par les fans pour faire partie du « Onze du siècle » du FC Schalke 04. Probablement la plus belle des reconnaissances. AF

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64. Herbert Wimmer

Günter Netzer le reconnaît volontiers: sans Herbert « Hacki » Wimmer, le maître à jouer du Borussia Mönchengladbach n’aurait jamais fait la carrière qu’il a eue. Joueur collectif, Wimmer verse également dans la réciproque : « Günter et moi avons chacun profité des compétences de l’autre. Cela ne m’a jamais dérangé de courir pour lui. Il était le génie et moi le bosseur » . Coureur infatigable au milieu du terrain, Wimmer a avalé les kilomètres pour les Fohlen, remportant cinq titres de champion, une Coupe d’Allemagne ainsi que la Coupe de l’UEFA, en 1975. Son endurance a également été mise à profit en équipe nationale, avec laquelle il a réalisé le doublé Euro 72-Coupe du monde 74. A l’époque où la Nationalmannschaft comptait des stars comme Beckenbauer, Netzer, Overath ou encore Maier, Wimmer était cet homme discret, à l’ombre des projecteurs, mais tellement essentiel au bon fonctionnement d’une équipe. Bien que peu médiatisé, il est considéré comme une légende au Borussia Mönchengladbach, aux côtés des Netzer et autres Berti Vogts. Et ceux qui ne sont pas d’accord peuvent toujours courir. AF

63. Mario Basler

« Mario Basler était le plus fou. » Parmi les têtes de mules du FC Bayern époque Hollywood, Hitzfeld choisit Mario Basler. Sûrement parce que Basler est celui qui mélangeait le mieux talent et coups de dinguerie, le plus proche de flinguer sa carrière à avoir brillé quand même. « Son plus gros problème, c’était le manque de discipline » , ajoute Hitzfeld. Car Basler, c’est celui qui rechigne à faire alors qu’il peut. Il faut un Otto Rehhagel, maître ès discipline, pour façonner Basler au Werder. Insolent, « Super-Mario » s’amuse à tirer plus que de raison ses corners direct et devient incontournable.

Il suit Rehhagel au Bayern. L’Europe le découvre lors des nuits de Ligue des champions. Mais Basler connaît d’autres nuits : des nuits de folie dans la petite ville de Ratisbonne, avec des commandes de Schnaps à hauteur de 700 Marks, qui lui coûtent sa place au FCB. Sa carrière se termine dans un relatif calme, à Lautern et au Qatar. Avant que Mario fasse encore un choix surprenant vu son profil : devenir un entraîneur. « Pendant son temps libre, un joueur doit pouvoir faire ce qu’il veut. » Basler, et la science du sans contrôle, sur le terrain comme en-dehors. CT

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62. Lothar Emmerich

Membre éminent du grand Borussia Dortmund des années 60, Lothar Emmerich est encore aujourd’hui l’icône de tout un peuple. Parce qu’il a marqué beaucoup de buts, déjà, qu’il a gagné beaucoup de titres, ensuite, mais surtout parce qu’il a incarné l’image du club mieux que personne. Né à Dorstfled, un quartier périphérique de Dortmund, Lothar Emmerich a grandi dans la Ruhr vraie, celle de l’après-guerre et n’a jamais renié ses origines, même lors de ses années d’exil en Belgique et en Autriche, où il continuait de marquer buts sur buts. En 2005, lorsque le BvB décide d’adopter une mascotte, le club la nomme évidemment « Emma » , surnom de Lothar Emmerich, en l’honneur du plus grand des Dortmunder Jungs.

Et en 2009, lorsque le Südtribune rend hommage au club pour son centenaire, Lothar Emmerich trouve une place de choix sur le grand tifo déployé pour l’occasion. A l’étranger, le buteur au deuxième meilleur ratio matchs joués / buts marqués en Bundesliga, est surtout connu pour son superbe but face à l’Espagne lors de la Coupe du monde 1966. Un pion qui sera le dernier, et surtout le seul, en compétition officielle pour « Emma » au sein de la NM. Lui qui ne fut, étrangement, sélectionné que cinq fois. SS

61. Jens Jeremies

5 décembre 2000. Match de poule de la Ligue des champions entre Arsenal et le Bayern. Les Gunners mènent 2-0 et mettent une pression dingue sur les Bavarois. Le moment choisi par Jens Jeremies pour découper Patrick Vieira, puis de lui jeter : « Tu vois la ligne médiane là ? Si tu la franchis, ça va faire mal ! De ce côté là souffrance, de ce côté là bien. » Au final, le Bayern égalisera, alors que JJ ne prendra son jaune qu’à la 88e minute. Quelques mois plus tard, le Rekordmeister sera sacré une fois de plus. Son rêve à lui. Maintes fois blessé au genou, il a plus que de raison joué blessé, sous infiltrations : « Pour réaliser mon rêve de gagner la Ligue des champions, j’étais prêt à beaucoup risquer pour n’avoir rien à regretter. » Jens, fan absolu de « Die Toten Hosen » , n’était tout simplement pas un gentil, un vrai dur. On parle aussi d’un type qui s’est frité à l’entrainement avec Sammy Kuffour. Lorsque le Bayern s’incline face à Chelsea en 2012, Uli Hoeneß se désole : « Je n’ai pas vu de joueur comme Jens Jeremies qui mord les mollets à peine arrivé dans ses jambes. » CAL

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