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Ils ont marqué le foot allemand, de 50 à 41

Par Ali Farhat, Charles Alf Lafon, Sophie Serbini et Côme Tessier
9 minutes
Ils ont marqué le foot allemand, de 50 à 41

Chaque mois, jusqu'à l'Euro, Sofoot.com retracera les 100 joueurs qui ont marqué le football italien, espagnol, allemand, anglais et français. On continue avec l'Allemagne, avec les joueurs classés de la 50e à la 41e place.

50. Klaus Fischer

Deuxième meilleur buteur de l’histoire de la Bundesliga avec 182 réalisations, Klaus Fischer aimait marquer si possible de façon spectaculaire. En 20 ans de carrière, passées majoritairement à Schalke 04, l’attaquant aura mis sa dose de beaux buts. Son geste préféré ? La bicyclette. Il est l’un des footballeurs à l’avoir le mieux maîtrisé, et les Français le savent mieux que personne. En 1982, lors de la tragédie de Séville, il marqua dans les arrêts de jeu de cette manière. Mais c’est un autre retourné qui aura valu à Klaus Fischer le prix du plus beau but allemand du XXe siècle, celui inscrit lors d’un match amical entre l’Allemagne et la Suisse en 1977. Le musée du football allemand, récemment ouvert à Dortmund, rend d’ailleurs hommage à ce fameux but. Les visiteurs peuvent s’allonger sur un meuble, mettre leurs jambes en ciseaux et se faire prendre en photo dans cette position. Klaus Fischer s’est lui-même déplacé de Gelsenkirchen, où il vit encore aujourd’hui avec sa femme, pour inaugurer l’installation. Tout sourire, l’ancien joueur s’est même prêté à une séance photo prouvant qu’à bientôt 70 ans, il n’avait rien perdu de sa souplesse. SS

49. Lukas Podolski

Lukas Podolski et Cologne, c’est l’amour véritable. Rarement un joueur aura autant été identifié à une ville, et vice-versa. Durant sa carrière, « Prinz Poldi » aura connu Munich, Londres et Istanbul, ce qui ne l’a jamais empêché de retourner dès qu’il le pouvait dans la cité rhénane. Certains parleront d’attachement fort, d’autres de mal du pays. Quoi qu’il en soit, Poldi est un homme qui marche à l’affectif. Donnez-lui de l’amour, il vous le rendra au centuple. Et ça, Joachim Löw l’a bien compris. Bien qu’auteur de statistiques plus que correctes en équipe nationale (48 buts en 126 sélections à l’heure actuelle), voilà un moment que Lukas Podolski n’est que l’ombre de lui-même avec la Nationalmannschaft. Pas grave, sa bonne humeur et son abnégation restent essentielles à un groupe. Tant qu’il jouera au ballon, Podolski sera appelé pour défendre sa patrie. À moins qu’il décide d’arrêter la sélection pour se consacrer à un ultime baroud d’honneur en faveur de « son » 1.FC Cologne. Car pour « Wukasch » , entendre le public du RheinEnergieSTADION scander « LU-LU-LU, LU-KAS PODOLSKI » , ça n’a pas de prix… AF

Vidéo

48. Thomas Häßler

Du haut de son mètre 66, Thomas Häßler n’a jamais été très à l’aise dans les grands ensembles, du moins en club. Pas de Bayern pour lui, un passage tronqué au Borussia Dortmund, barré par Möller, et en pleine période « dolce vita » post Mondial 90, il n’a tenu qu’un an à la Juve ; mais trois à la Roma. Son truc à lui, c’était de jouer à David contre Goliath : Köln, Karlsruher, Munich 1860, se battre pour exister. Du coup, Icke – surnommé ainsi à cause de son « ich » avec l’accent berlinois – n’a gagné aucun titre en club. Heureusement, il a été sauvé par la NM, pour prendre une Coupe du monde, un Euro, ainsi qu’une place dans le XI type de l’Euro 1992, finissant dans le cercle très fermé des hommes à plus de 100 sélections. Meneur de poche redoutable sur coup franc, Thomas a toujours été le plus malin, sauf quand il a découvert que sa femme couchait avec le directeur sportif de Munich. En revanche, on se souviendra toujours de ses trois coups francs face au FC Metz de Pirès et compagnie. CAL

47. Jérôme Boateng

Avant 2013, lorsqu’on évoquait le nom de Boateng, c’était à Kevin-Prince que l’on faisait référence, que ce soit pour son talent ou pour ses multiples frasques. Mais à mesure que la carrière du Ghanéen piqua du nez, celle de son demi-frère allemand prit une tournure plutôt sympathique. En l’espace de deux ans, le défenseur central, longtemps jugé trop rugueux ou encore trop lent, est devenu non seulement l’un des stoppeurs les plus propres de la planète, mais aussi l’un des rouages essentiels du jeu de possession instauré par Pep Guardiola au Bayern. En équipe nationale, il est tout simplement devenu indispensable – la question étant désormais de savoir qui va devoir jouer à ses côtés. Depuis 2012, « Boa » enfile les titres comme les perles qu’il porte autour du cou et il ne compte pas s’arrêter là. Alors oui, il a eu le malheur de chuter devant Messi lors d’une certaine demi-finale de Ligue des champions. La vidéo a fait le tour du monde. Mais le natif de Berlin – dont il est actuellement un des seuls représentants au sein de la NM – n’en a rien à faire. Il sait que si l’Allemagne est championne du monde au Brésil, c’est en partie parce que lors de la finale, ce même Lionel Messi n’a pas vu le jour face à lui. Dans 40 ans, lorsqu’on évoquera le nom de Boateng, c’est bien le prénom Jérôme qui viendra en tête à chacun. SS

46. Felix Magath

Si Felix Magath est aussi strict avec les joueurs qu’il entraîne, c’est parce que – selon ses propres dires – c’est grâce à la discipline et à l’effort qu’il a réussi à atteindre les sommets. Sous Branko Zebec, Felix a par exemple appris à courir pendant trois heures de suite, puis à enchaîner avec 20 minutes d’haltères. Le tout sans boire, bien entendu. Si ces exercices ne lui ont pas immédiatement plu, Magath a fini par comprendre que c’était ça, la clé du succès. Et petit à petit, il a fini par devenir le leader d’un Hambourg SV qui a régné sur l’Allemagne et l’Europe à la fin des années 70 – début des années 80 : 3 Meisterschale (1979, 82, 83), une C2 (1977) et une C1 (1983), gagnée face à la Juventus de Zoff, Gentile, Platini, Boniek et Rossi, une finale à Athènes dont il sera l’unique buteur. Si l’on ajoute à ça une victoire à l’Euro 80 et deux finales de Coupe du monde (82, 86) avec la Nationalmannschaft, on se rend compte que Felix Magath possède un très joli palmarès. Des lignes sur le CV que la plupart des joueurs qu’il a eus sous ses ordres n’ont pas. Voire n’auront jamais. AF

45. Manfred Kaltz

Remplacer Franz Beckenbauer en équipe nationale, ce n’est pas donné à grand monde. Et quand le « Kaiser » prend sa retraite internationale en 1977, c’est Manfred Kaltz qui s’y colle. C’est un échec, et l’année d’après, les champions en titre se font sortir au deuxième tour du Mondial argentin. Kaltz, alors moyen (en club tout comme en sélection), passe défenseur droit. C’est la découverte d’une nouvelle dimension : un monde tout en longueur, où le but est d’aller le plus loin possible sans passer de l’autre côté de la craie. Pour s’adapter au mieux à son nouveau milieu, Kaltz se crée une arme redoutable : le « centre-banane » (ou Bananenflanke, en VO), des paraboles qui font le bonheur de ses coéquipiers, notamment Horst Hrubesch. Grâce notamment aux centres de « Manni » , le HSV connaîtra son âge d’or, et remportera de nombreux titres. Sur le plan personnel, Manfred Kaltz, 581 apparitions en Bundesliga, est le joueur du club de la Hanse qui possède non seulement le plus gros palmarès, mais qui détient aussi quelques records, comme par exemple le plus grand nombre de penaltys convertis en Bundesliga (53) (ainsi que le plus grand nombre de buts contre son camp – 6, à égalité avec Nikolce Noveski). Dommage que le HSV, un club dont il a porté le maillot pendant 19 ans, ne lui ait jamais donné de jubilé, surtout quand on sait que c’est Kaltz qui a débloqué d’un coup franc malicieux la finale de Coupe d’Allemagne 1987. Soit le dernier titre remporté par Hambourg. AF

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44. Klaus Augenthaler

Parmi les nombreux héritiers du Kaiser, Klaus Augenthaler a un avantage de poids : il a été reconnu par le maître himself. Un soir de victoire mondiale à Rome en 1990, c’est Augenthaler qui est le libéro de la Mannschaft sélectionné par Beckenbauer. Augenthaler ressemble de toute façon beaucoup trop à son aîné pour que celui-ci l’ignore : même poste, même œil – « Auge » –, même esprit bavarois, même club auquel il reste fidèle. Pendant quinze saisons, il est tout simplement indéboulonnable au Bayern. Auge gagne ainsi sept titres de champion d’Allemagne – dont cinq comme capitaine. Par la suite, il s’essaye à une reconversion comme entraîneur-dirigeant de club, suivant toujours son modèle. En fait, il n’y a qu’un drame dans sa carrière. Si Beckenbauer lui a ouvert la possibilité de jouer à un poste mythique en Allemagne, Augenthaler n’aura jamais été que le successeur du Kaiser. Le joueur qu’on regarde avec la nostalgie du monstre d’avant. Pourtant, à tirer les coups francs, il n’y avait pas grand-chose à lui envier. CT

43. Pierre Littbarski

Lorsque le Matra Racing monte en première division en 1986, Lagardère veut faire dans le clinquant et devenir le 2e grand club parisien. Forcément, parmi les recrues visées, il devait y avoir au moins un des finalistes malheureux de 82 et 86. Le choix du Racing se porte sur Pierre Littbarski, l’ailier droit du FC Cologne. Le choix est séduisant. Littbarski est un joueur frisson comme aucun autre : petit, jambes légèrement arquées, le joueur est insaisissable pour les défenses et insiste sur les crochets pour rendre fou public et adversaires. Son jeu est aussi flamboyant qu’imprévisible. De quoi plaire au Parc des Princes. Pourtant, l’international allemand ressent vite l’Heimweh (le mal du pays) et s’arrange avec Cologne pour revenir au bout d’un an – Littbarski consent même à prêter de l’argent au club à un taux assez intéressant. Cologne, c’est la ville d’adoption de Littbarski. Il y arrive pour devenir professionnel en 78, il en fait son chez-soi immédiatement. Le Sportpark devient son jardin. Seul le Japon le fera partir du Effzeh, pour une carrière prolongée jusqu’en 1997. Encore une fois, « Litti » se démarque de la masse sans forcer. CT

Vidéo

42. Karlheinz Förster

Resté dans l’imaginaire collectif français comme l’homme qui a stoppé Michel Platini lors de la « tragédie de Séville » , Karlheinz Förster était ce mec à la gueule d’ange qui n’hésitait pas à donner des coups. Défenseur-star des 80’s, le Souabe avait cette capacité à jouer dur sans jamais faire mal, une rareté dans cette génération allemande parfois un peu violente. En 1988, une Une de France Football le surnomme « le stoppeur sans bavures » . Champion d’Allemagne avec Stuttgart, son club durant neuf ans, Karlheinz Förster a ensuite fait les beaux jours de l’OM où il redora, à sa façon, le blason allemand. « Je pense que ce que j’ai fait en France a beaucoup contribué à rendre une image positive à l’Allemagne. J’en suis convaincu. On peut toucher beaucoup de gens par le biais du foot. Je pense que j’ai bien représenté l’Allemagne » , a-t-il déclaré un jour. En tout cas, grâce à lui et ses interventions nettes et sans bavures, pas mal de joueurs allemands finiront par squatter les pelouses de D1. Il en reste à jamais l’un des plus importants. SS

41. Ernst Kuzorra

Attaquant prolifique, Ernst Kuzorra a marqué comme peu l’histoire de Schalke. Avec son beau-frère Fritz Szepan, ils ont formé un des duos les plus impressionnants de l’histoire du championnat et ont contribué à le transformer tactiquement. Grâce à ces deux-là, le « Schalker Kreisel » , système de jeu à une touche de balle, a fait rêver l’Allemagne des années 30 et 40. Avec 265 buts inscrits en 350 matchs, Kuzorra est toujours le meilleur buteur du club. Malheureusement, sa légende en a pris un coup lorsqu’au début des années 2000, de nombreux historiens mettent en évidence son passé nazi. Membre du NSDAP, Kuzorra fut un national-socialiste bien moins fervent que Fritz Szepan, mais il appela quand même de nombreuses fois à soutenir le régime en place dans les quotidiens locaux. Cet impair ne l’empêchera pas d’avoir sa rue près de la Veltins Arena, mais contribuera à minimiser sa place dans l’histoire du foot allemand. SS

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