- En route vers l'Euro 2016
- Top 100 Allemagne
Ils ont marqué le foot allemand, de 100 à 91
Chaque mois, jusqu'à l'Euro, Sofoot.com retracera les 100 joueurs qui ont marqué le football italien, espagnol, allemand, anglais et français. On continue avec l'Allemagne, avec les joueurs classés de la 100e à la 91e place.
100. Christian Wörns
Avant d’être un jeu vidéo, Christian, c’est une histoire de sourcils plus clairs que ses cheveux. Pour beaucoup, c’est un passage controversé au possible au PSG, bien avant Kevin Trapp. À peine arrivé, au sortir d’une bonne Coupe du monde 1998, il est victime des demandes de revalorisation salariale de Marco Simone. Pour satisfaire le bel Italien, Charles Bietry, néo-président, tente de vendre Wörns à Liverpool avant même son premier match de championnat. Le vers refuse de quitter la pomme, mais ne tient qu’une saison dans un club au top de l’instabilité (trois présidents et trois entraîneurs différents) avant de fuir au BvB. À Dortmund, le défenseur retrouve le top niveau qui était le sien lors de ses sept saisons à Leverkusen, glanant au passage un titre de champion. Mais son principal fait d’arme reste peut-être une interview à la veille de la Coupe du monde 2006. Vexé de n’être que remplaçant lors d’un amical face à l’Italie, le grognard dégomme Klinsmann et se retrouve banni de l’équipe nationale. L’Allemand n’aime pas trop qu’on se foute de sa gueule. En plus il a une super chanson. CAL
99. Bodo Illgner
Bodo Illgner n’est peut-être pas le plus charismatique des gardiens de but que l’Allemagne a connu, il en reste néanmoins l’un des plus titrés. Titulaire lors du Mondiale 1990, celui qui évoluait à l’époque au 1.FC Cologne est aujourd’hui encore le plus jeune gardien champion du monde. Un palmarès qui se limitera longtemps à cette seule ligne, « FC » finissant deux fois vice-champion d’Allemagne (1989, 1990) ainsi que finaliste de la DFB-Pokal (1991). Malgré ses quatre titres consécutifs de meilleur gardien d’Allemagne (1989-1992), personne ne semble s’intéresser à lui. Alors en attendant, Bodo multiplie les prouesses, et permet notamment aux Geißböcke de se maintenir dans l’élite au terme de la saison 95/96, n’encaissant que 35 buts (soit moins que le champion d’alors, le BvB). Et puis Fabio Capello a vent de son talent, et le fait venir au Real Madrid. Avec Illgner dans les bois, la Maison Blanche repose sur des fondations solides, et glane deux titres de champion d’Espagne, une Supercoupe d’Espagne, deux Ligues des champions et une Coupe intercontinentale. Pas pour rien qu’Illgner est considéré comme l’un des meilleurs gardiens qu’ait eu la Liga. AF
98. Olaf Marschall
Olaf Marschall n’avait rien pour être une star. Tout juste était-il ce papa allemand qu’on aurait tous aimé avoir : un look délicieusement rétro avec une belle moustache bien fournie, une dégaine sans style, un écarteur nasal mythique et un charisme charmeur. Olaf Marschall est aussi un mec formé à l’est, qui fait ses grands débuts avec le Lok Leipzig à 17 ans et qui visite l’Autriche sitôt le mur tombé. Enfin, Olaf Marschall est surtout un grand joueur capable de marquer une palanquée de buts en une saison au top de sa forme. En 1997-1998, il devient même meilleur buteur de Bundesliga avec 21 buts pour Kaiserslautern, petit promu devenu champion surprise. Par sa science du placement et de la finition, Olaf est ainsi devenu le papa spirituel d’un futur meilleur buteur de Coupe du monde : Miroslav Klose. CT
97. Hans Kalb
Souvent considéré comme un des premiers grands footballeurs allemands, Hans Kalb n’avait pas grand-chose d’un petit veau tout mignon. Du haut de son 1m85 et de ses 90kg, le Franconien ressemblait à s’y méprendre à un footballeur d’aujourd’hui. Son physique, impressionnant pour l’époque, lui a permis de marcher sur le football allemand des années 20 et de remporter cinq fois le titre de champion d’Allemagne avec Nuremberg. Outre un physique assez utile, Hans Kalb possédait un sacré caractère. Il faisait partie de ces types qui se barrent en plein milieu d’un match international lorsqu’ils ne sont pas d’accord avec l’arbitre ou qui prennent deux mois de suspension pour avoir insulter plusieurs joueurs. Dentiste de profession, il finira obèse et mourra en 1945 d’une infection au sang. Une triste fin pour un des joueurs les plus célèbres de l’entre-deux-guerres. Heureusement à Nuremberg, personne ne l’a oublié. L’avenue principale menant au Frankenstadion porte même son nom depuis 1975. SS
96. Michael Zorc
Une certaine idée de la fidélité. Né à Dortmund, recruté à 16 ans par le BvB, Zorc ne l’a jamais quitté. Le milieu défensif a tout connu lors de ses quelque 17 saisons professionnelles, de la bataille contre la relégation au triomphe européen, avec un point d’orgue la mythique rivalité avec la Juve dans les années 90. Celui qu’on surnommait « Susi » pour ses longs cheveux a ainsi accumulé la bagatelle de 463 matchs de championnat, record du club. Mais aussi 131 buts (en étant notamment un excellent tireur de penalty, 49 réalisations sur 57 tentatives), ce qui fait de lui le deuxième meilleur buteur de l’histoire du BvB et le deuxième milieu le plus prolifique. Capitaine pendant des années et des années, il a fini par tirer sa révérence, le respect éternel de la Süd en poche, pour mieux devenir directeur sportif du club, poste qu’il occupe encore aujourd’hui. CAL
95. Karl-Heinz Körbel
14 octobre 1972. Le Bayern Munich s’incline 2-1 à Francfort. Gerd Müller a certes réduit la marque en fin de match, mais le reste du temps, il s’est fait bouffer par un jeune défenseur de 17 ans, Karl-Heinz Körbel, qui effectuait alors son tout premier match pour l’Eintracht. Stoppeur génial, Körbel jouera 19 saisons pour les « Adler » , remportant quatre fois la DFB-Pokal (1974, 75, 81, 88) ainsi qu’une Coupe de l’UEFA (1980). « Charly » aurait pu entrer dans une autre dimension s’il avait fait carrière avec la Nationalmannschaft. Il en avait assurément les qualités. Seulement, Franz Beckenbauer a milité pour avoir devant lui son « garde du corps » , Hans-Georg Schwarzenbeck. Et à l’époque, il était compliqué de remettre en cause le « Kaiser » . Néanmoins, s’il est un souvenir plus amer dans la carrière de « Charly » , c’est évidemment sa dernière apparition: à Sankt-Pauli, Körbel prend un jaune qui le privera d’un ultime match à domicile qui aurait eu des airs de jubilé. Son compteur restera bloqué à 602 apparitions en Bundesliga, ce qui constitue aujourd’hui encore un record. AF
94. Stefan Kießling
Aujourd’hui, le nom du Bayer Leverkusen est irrémédiablement rattaché à son nom et à sa figure longiligne. Et vice-versa. Pourtant, Stefan Kießling a d’abord fait ses classes au FC Nuremberg. Puis en 2006, le Werkself a compris qu’il avait là un joueur de devoir idéal pour son équipe. Alors le grand blond avec ses crampons noirs a continué sa route, avec des saisons sans exploits mais à la régularité impressionnante. Mine de rien, Kießling aligne pour le moment 139 buts en Bundesliga (15e meilleur total), dont un but fantôme, pour un seul titre de meilleur buteur en 2013. Seul véritable angle mort dans sa carrière : une absence régulière en Nationalmannschaft à cause d’une bouderie avec Joachim Löw. Mais pour ce qu’il incarne sur le terrain et en cuisine, le Kieß mérite bien quelques bisous. CT
Le but fantôme à Hoffenheim
93. Michael Tarnat
C’est assez simple à n’importe quel âge et avec n’importe quel club, Tarnat a envoyé du bois grâce à sa patte gauche surpuissante. Mais il n’a pas fait que ça. Avec le Bayern notamment, il a tout de même gagné quelques titres dont quatre Bundesliga et une C1 et a même joué 30 minutes en tant que gardien de but. Seule ombre au tableau, une toute petite carrière en équipe d’Allemagne qui s’arrêtera après le mondial raté de 1998. Mais quand a 46 ans, on est encore capable d’envoyer une telle patate, on ne doit pas être trop triste. SS
92. Willi Schulz
Si Franz Beckenbauer a dû se contenter quelque temps d’évoluer au milieu avec la NM alors qu’il était déjà libéro au Bayern, c’est parce que Helmut Schön, le sélectionneur d’alors, lui préférait Willi Schulz. Willi, c’était le phare dans la nuit, le stoppeur par excellence et par essence. Monter et accompagner les actions, très peu pour lui. Son truc à lui, c’était la défense, le placement, le duel, les airs, avec un amour particulier pour les tacles glissés. Imperméable à la pression, toujours calme, Willi récupérait le ballon et le passait facilement devant lui, toujours juste, sans fioriture. On parle quand même d’un homme présent dans le XI mondial de la FIFA choisi pour affronter le terrible Brésil en 1978 à Rio. Pourtant, l’homme n’a guère goûté au succès, que ce soit avec Schalke ou Hambourg, ou alors la NM, arrivé trop tôt, toujours placé, jamais gagnant. Alors à la fin de sa carrière, Willi s’est lancé dans les machines à sous. Toujours vivant, Schulz est toujours très drôle. Comme son père. CAL
91. Thomas Hitzlsperger
Lorsqu’il débute sa carrière sous les couleurs d’Aston Villa, Thomas Hitzlsperger se fait vite connaître pour ses patates de loin, et gagne ainsi le surnom de « The Hammer » . Le terme étant exactement le même au pays, Thomas décide de rentrer et atterrit au VfB Stuttgart. Là encore, il fait parler sa patte gauche. Accompagné des Mario Gómez, Cacau et autres Sami Khedira, Hitzlsperger s’éclate, et contribue grandement au titre de 2007, avec notamment ce but venu d’ailleurs face à Cottbus lors de la dernière rencontre (décisive) de la saison face à l’Energie Cottbus. Malheureusement, ce coup de patte constitue son dernier fait d’armes. Miné par les blessures, Hitzlsperger sombre petit à petit et met fin à sa carrière en 2013, après des piges à la Lazio, West Ham (évidemment), Wolfsburg ou encore Everton. Il reviendra néanmoins sur le devant de la scène en faisant son coming-out dans les colonnes du Zeit en janvier 2014, une initiative saluée par plusieurs acteurs du ballon rond. Mais pas sûr que beaucoup fassent la même chose que le Marteau, de peur de se faire taper sur les doigts. AF
Par Ali Farhat, Charles Alf Lafon, Sophie Serbini et Côme Tessier