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Ils ont marqué le foot africain (80 à 71)
Après les tops européens et sud-américain, voici le classement des joueurs qui ont marqué le football africain. Aujourd'hui, les joueurs classés de la 80e à la 71e place.
80. Vincent Enyeama
Un grand cœur qui aurait certainement mérité une meilleure carrière. Actuellement considéré comme l’un des portiers les plus réguliers de la Ligue 1, Vincent Enyeama a notamment marqué le championnat de France en passant 1062 minutes d’affilée sans prendre un but, s’approchant très près du record de Gaëtan Huard (1176 minutes). Sinon, trop peu de considération de la part du monde du football et encore moins de titre. Reste que le gardien, co-recordman de sélections chez les Super Eagles a eu le bonheur de soulever la Coupe d’Afrique des nations avec le Nigeria en 2013. Enyeama, digne successeur de Peter Rufai. FC
79. Didier Zokora
Avec lui, rien n’était prévisible. Surnommé le Maestroalors qu’il évoluait en défense centrale ou juste devant et qu’il était davantage reconnu pour ses aptitudes athlétiques, Didier Zokora a surpris son monde plus d’une fois. Quand il se révèle et rayonne sous le maillot de Genk, puis de Saint-Étienne, par exemple. Quand il opte pour Tottenham alors qu’Arsenal, Manchester United, Chelsea, le Real et la Juve lui font les yeux doux. Quand il refuse de répondre favorablement à l’appel de la sélection ivoirienne à laquelle il a fait tant de bien. Quand il décide finalement de retourner défendre le maillot de son pays qu’il a porté à plus de 120 reprises. Même débarrassé de son statut de footballeur, Zokora étonne d’une façon ou d’une autre. Et ce n’est sûrement pas terminé. FC
78. Khalilou Fadiga
Ambassadeur itinérant du président de la République. Membre du comité de développement de la confédération africaine de football. Conseiller du président de la Fédération sénégalaise de football. Consultant pour beIN Sports, Proximus TV et la RTBF. Propriétaire de deux sociétés de trading de matières premières. Voilà toutes ses casquettes. Avant ça, Khalilou Fadiga était aussi un super footballeur, dont le smile a traîné en Angleterre, en France, en Italie, en Belgique. Et, bien sûr, dans le reste du monde avec le Sénégal. Son rôle ? « Un passeur, un meneur de jeu, un dribbleur, un bonificateur » , dit le principal intéressé. Un peu de tout ça, en fin de compte. FC
77. John Obi Mikel
Indispensable en sélection, deuxième choix en club. John Obi Mikel a certes tout gagné avec Chelsea, qu’il a rejoint il y a maintenant dix ans après un quiproquo avec Manchester United, mais il n’a jamais réussi à s’y imposer totalement dans le temps. Alors que c’est tout le contraire en sélection. C’est même peu dire que le milieu défensif, qui joue parfois numéro dix ou défenseur central avec son pays, est l’élément le plus important du Nigeria de ces dernières années. Dès 2005, il est élu deuxième meilleur joueur du Mondial des moins de vingt ans où il s’incline en finale. Huit ans plus tard, il remporte la Coupe d’Afrique des nations, avant de récupérer la médaille de bronze aux Jeux olympiques en 2016. Sûrement moins impressionnants que ses titres à Chelsea, mais sans doute plus symboliques. FC
76. Djamel Menad
L’arbitre regarde sa montre… C’est fini ! L’Algérie remporte la CAN 1990 en battant le Nigeria 1-0. La première et seule victoire des Fennecs en Coupe d’Afrique, leur Coupe d’Afrique. Grâce à ses quatre buts et son statut de meilleur buteur de la compétition, Djamel Menad est l’un des principaux instigateurs du succès, onze ans après avoir gagné la compétition en junior. Une juste récompense pour l’attaquant qui aura disputé cinq de ces tournois dans la catégorie supérieure et qui, comme un signe, aura remplacé le légendaire Rabah Madjer lors de sa première sélection. Attaquant de classe de la JS Kabylie, il remporte de nombreux trophées continentaux avant de filer à Nîmes et tenter par la suite une aventure au Portugal. Avant de revenir à la JSK, bien entendu. FB et FC
75. Carlos Kameni
Suffit d’un match, ou plutôt d’un adversaire pour comprendre le talent de Carlos Kameni. Comme s’il se sublimait lors des grandes occasions, le portier camerounais est un cauchemar pour le grand FC Barcelone. Valeur sûre de Liga depuis 2004, le gardien a souvent sorti le grand jeu face à la bande de Lionel Messi. Énorme sur sa ligne, agile comme un chat, téméraire comme personne, celui qui a remporté la médaille d’or aux JO 2000 n’a pas plus peur de la MSN que de Guillermo Ochoa venu lui chourer sa place à Málaga. Sans succès. Car Kameni est un grand. Quand il le veut. FC
74. Joseph Kibonge Mafu, dit « Seigneur »
En tournée avec Santos, le Roi Pelé ne peut pas quitter le stade Tata Raphaël de Kinshasa sans garder un souvenir de sa rencontre avec Joseph Kibonge. C’est ainsi que ce 7 juin 1967, au sortir d’un match contre la sélection congolaise, « O Rei » sollicite pour un cliché celui qui a éclaboussé la rencontre de toute sa classe. Jeu de tête phénoménal, dribbles sur tout le front de l’attaque… Seigneur doit son surnom autant à l’esthétisme de son jeu qu’à ses qualités de meneur d’hommes et son fair-play à toute épreuve.
Son adoubement par la star brésilienne marque le début d’un règne qui durera un septennat. Six mois plus tard, à Addis-Abeba, c’est avec le brassard autour du biceps, que le milieu offensif mène le Congo-Kinshasa au sommet du continent, en battant le Ghana en finale de la CAN. Rebelote six ans plus tard, au Caire. Cette fois-ci, c’est sous les couleurs des Léopards du Zaïre, que celui qu’on surnomme également « Gento » , en référence à l’ailier du Real Madrid, triomphe de la Zambie. Entre-temps, l’homme fait le bonheur de l’AS Vita club, avec qui il est champion en 1970, 1971,1972 et 1973. Mais comme pour toute une génération de footballeurs Zaïrois, ce qui devait être le sommet de sa carrière sera également son tombeau. En Allemagne, la coupe du monde des Léopards tourne au fiasco. Écarté après un 9-0 encaissé face à la Yougoslavie, Seigneur Kibonge dit adieu à la sélection et retourne glaner trois nouveaux titres de champion avec son AS Vita, avant de sombrer dans l’anonymat. En 2015, Ngimbi Kalumvueziko lui consacre une biographie intitulée Kibonge : le Seigneur du football congolais. ME
73. Benedict McCarthy
Comment oublier le meilleur buteur de l’Afrique du Sud (32 goals en 79 sélections) qui a fait le bonheur des clubs dans lesquels il est passé ? Vainqueur de la Ligue des champions avec le Porto de José Mourinho en 2004, l’attaquant n’a jamais rien regretté. « J’ai fermé les yeux, je les ai ouverts, et tout a changé, a-t-il déjà déclaré pour décrire son début de carrière. Je suis arrivé aux Pays-Bas, j’ai joué la Coupe du monde. Tout en une fois. C’était le plus beau rêve que je n’aurais jamais pu imaginer… » Et pour cause : né dans la misère et la violence, Benedict McCarthy a vu nombre de ses anciennes fréquentations mal tourner. S’il n’a rien remporté avec sa sélection, il peut se targuer d’avoir participé à deux Coupes du monde, deux éditions des Jeux olympiques et trois CAN. Victime d’une attaque à main armée à Johannesburg quand il était jeune, le mec était destiné à résister à tout. « Je suis en vie. J’ai eu des amis qui n’ont pas cette chance et qui sont morts. Ils ont pris ma montre, mes bijoux, mon argent, j’ai tout donné. La vie est plus importante. » Une bonne raison de la réussir. FC
72e minute. Marc-Vivien Foé
Ce 26 juin 2003, il est exactement 19h36 quand Marc-Vivien Foé s’écroule subitement. On joue alors la 72e minute de Cameroun-Colombie, match comptant pour la demi-finale de la Coupe des confédérations 2003 à Lyon. Personne ne comprend tout de suite. Et plus les secondes s’égrènent, plus l’angoisse s’amplifie. Le milieu est évacué sur civière, inconscient. 45 minutes plus tard, la nouvelle tombe comme le ciel sur la tête : Foé, victime d’un malaise cardiaque, est décédé. S’ensuivront des centaines d’hommages dans le monde, notamment dans les clubs où il est passé (Lens, West Ham, Lyon et Manchester City) et qui ont toujours pu faire confiance à la générosité de l’homme et du joueur. RIP. FC
71. Raymond Tshimen Bwanga
Raymond Tshimen Bwanga, le défenseur central zaïrois est un ambianceur, le port altier, la coupe afro et les rouflaquettes toujours superbement taillées. Mais sur le terrain, pas question de découper, Bwanga est surnommé le « Beckenbauer noir » pour ses qualités techniques et sa capacité à diriger une défense. Le natif de Lubumbashi a brillé avec le club de sa ville, le Tout Puissant Mazembe. Élu Ballon d’or africain en 1973, puis joueur du siècle de la République démocratique du Congo en 2000 par l’IFFHS, il fut évidemment de l’aventure des Léopards du Zaïre à la Coupe du monde 1974. RG
Par Flavien Bories, Mathias Edwards, Romuald Gadegbeku, Christophe Gleizes et Florian Cadu