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Ils ont marqué le foot africain (10 à 7)

Par Flavien Bories, Mathias Edwards, Romuald Gadegbeku, Christophe Gleizes et Florian Cadu
6 minutes
Ils ont marqué le foot africain (10 à 7)

Après l'Europe et l'Amérique du Sud, voici le classement des joueurs qui ont marqué le football africain. Aujourd'hui, de la 10e à la 7e place.

10. Thomas Nkono

« À mon fils, le prénom de mon idole Nkono. Ce fils lui est dédié. Au Mondial 90, j’étais untifosoinconditionnel des Lions indomptables. Thomas Nkono me fascinait. Ma passion pour le Cameroun découle de ce fait. Le Camerounais avait une façon si exceptionnelle d’interpréter le rôle de gardien de but qu’à la fin, il ne pouvait m’être que sympathique. D’ailleurs, Nkono a changé le cours de ma carrière et forcément de ma vie. De milieu de terrain, je suis devenu portier afin de suivre les traces de mon idole. » Ces propos tirés du Corriere della Sera, ce sont ceux de Gianluigi Buffon. Et c’est sans doute le portier italien qui parle le mieux du Ballon d’or africain 1979 et 1982 : « Il était beau à voir, folklorique, kiffe-t-il sur TF1. Il dégageait une telle passion. Il portait un long pantalon et j’étais dans l’admiration. Le lendemain, j’ai décidé d’être gardien de but. » C’est que Thomas Nkono n’était pas un gardien « normal » . Énorme sur sa ligne comme dans le domaine de l’agilité et de l’anticipation, le Camerounais, l’un des premiers Africains noirs à réussir en Europe, a cassé les codes du rôle de gardien en même temps que les clichés racistes. « J’étais vraiment différent, j’avais une autre manière d’occuper le poste de gardien, dira-t-il. J’ai participé à l’évolution du poste. » Ce qui l’a amené à gagner avec les Lions indomptables (112 sélections, une Coupe d’Afrique des nations et un quart de finale en Coupe du monde), avec le Canon Yaoundé (cinq championnats, deux Coupe d’Afrique des clubs champions), avec l’Espanyol de Barcelone (finale de Coupe UEFA) et avec Bolívar La Paz (deux titres de champion de Bolivie). Partout, en fait. Et vêtu d’un pantalon, bien sûr.

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9. Les frères Hassan

Ibrahim et Hossam Hassan, c’est 46 ans de carrière au haut niveau à eux deux. C’est aussi 301 sélections et 82 buts avec les Pharaons et cinq coupes d’Afrique des nations (en cumulant leur palmarès). C’est encore vingt-sept saisons à Al Ahly (tous deux ont commencé là-bas) pour vingt-deux championnats, huit coupes nationales, deux Ligues des champions africaines, huit Coupes des coupes, deux Ligues des champions arabes, deux Coupes des coupes arabes et quatre Supercoupes arabes. C’est également deux années au PAOK Salonique, autant à Neuchâtel Xamax, huit à Zamelek pour six championnats d’Égypte, deux coupes, quatre Supercoupes, deux autres Ligues des champions continentales, arabes et Supercoupes africaines. Ibrahim et Hossam Hassan, c’est enfin une histoire politique, avec un soutien commun au dictateur Hosni Moubarak en 2011 pendant la révolution égyptienne, puis un retournage de veste refusé par les manifestants quand ils tentent de se joindre à eux. Autant dire qu’ils comptent dans l’histoire du pays. La différence entre ces jumeaux ? Le premier était défenseur, le second attaquant. Et Hossam enchaîne les postes d’entraîneur depuis sa retraite de joueur. À moins qu’ils ne se relaient sans qu’on le sache.


8. Abedi Pelé

26 mai 1993, 44e minute de jeu, Abedi Pelé s’en va botter un corner lors de la finale de Coupe des champions qui oppose l’Olympique de Marseille à l’AC Milan. Le pied gauche soyeux du Ghanéen envoie le ballon sur la tête de Basile Boli, on connaît la suite. Une dizaine d’années plus tôt, l’histoire avait déjà commencé pour Abedi, loin du stade olympique de Munich où s’est jouée cette finale de C1. Elle commence dans les faubourgs d’Accra, à Domé, où le petit Abedi Pelé, alors Abedi Ayew, commence à manier le ballon. Le joueur de poche est vite repéré par le Tamale United avec lequel il impressionne, il est donc du voyage des Black Stars en Libye. Le garçon alors âgé de dix-huit ans a le droit à quelques bribes du tournoi remporté par le Ghana face au pays hôte ; il entre notamment en finale. Ayew, désormais Pelé, en hommage au triple vainqueur de Coupe du monde, s’en va découvrir d’autres contrées. C’est loin, c’est dur, le Ghanéen s’en va en Suisse, puis revient au pays. Deux ans plus tard, en 1986, il tente de nouveau le grand saut, direction la France, les Chamois niortais et Mulhouse en guise de hors-d’œuvre peu digestes. Abedi Pelé est un joueur frisson, c’est au Vélodrome qu’il trouve un théâtre à la hauteur de son talent, il signe à l’OM, s’en va en prêt à Lille, puis revient sur la Canebière. Là où il contribuera à bâtir le plus beau palmarès d’un club de football en France. De 1990 à 1993, les titres pleuvent, Abedi Pelé remporte trois fois le championnat de France, et trois Ballons d’or africain. Le 20 mars 1991, au Vélodrome, en quarts de finale de C1, les Milanais, déjà eux, sont menés 1-0 par l’OM, et décident de quitter la pelouse en fin de match à la suite d’une panne d’éclairage. Mais qu’importe, ce soir-là, c’est le talent du Ghanéen qui illumine l’enceinte. Il fait un match de Ballon d’or – Ballon d’or tout court. Lors de la CAN 1982, Abedi n’était qu’un enfant, devenu capitaine des Black Stars au début des années 1990, il n’arrive plus à la remporter, même si son Ghana est toujours bien placé, une finale contre la Côte d’Ivoire pour laquelle il est suspendu en 1992. Ce sont encore les Éléphants qui sortent le Ghana deux ans plus tard en quarts de finale. En 1996, les Black Stars terminent quatrièmes de l’édition sud-africaine. Le grand regret de Pelé est de n’avoir jamais goûté à une Coupe du monde, mais comme son homonyme brésilien, c’est un Roi. La dynastie n’a pas fini de porter la tunique ghanéenne en Coupe du monde. André l’a fait en Afrique du Sud en 2010, Jordan l’a rejoint quatre ans plus tard au Brésil. Ils ne leur restent plus qu’à tirer les corners, sait-on jamais.


7. Lakhdar Belloumi

Certes, son palmarès n’est pas des plus reluisants. Deux championnats d’Algérie, une finale de coupe d’Afrique des nations, deux Mondiaux achevés prématurément en phases de poules, un Ballon d’or africain en 1981 et puis c’est tout. Reste que ce CV ne reflète pas, mais alors pas du tout son talent. Déjà, le football lui doit l’invention de la passe à l’aveugle, ce qui en dit long sur la créativité et la technique du monsieur. Car Lakhdar Belloumi représentait une certaine idée de la grâce ballon au pied. Plus technique que buteur, le meneur de jeu enchantait les foules par ses gestes aussi fluides qu’esthétiques. « Dès les premiers contacts, j’ai su qu’en matière de gestes techniques purs, je n’avais rien à lui apprendre. C’est plutôt le contraire qui aurait pu se produire » , dira Cheikh Sadek Lagha, son premier entraîneur. Ne restait alors plus qu’à contempler. Magicien de la sélection algérienne, qu’il fréquenta dix ans durant et dont il est le recordman de sélections (cent capes selon la FIFA, cent cinquante pour d’autres sources), Belloumi passa l’intégralité de sa carrière au pays, dont douze saisons au sein de Mascara, sa ville natale. Ce qui donne une idée de son amour pour sa nation. « Nous ne parlions pas la même langue, mais sur le terrain, nous parlions le même langage » , déclarera Sócrates à la suite d’un amical entre la dream team européenne et le reste du monde. Un mot de la fin représentatif de ce qu’était Belloumi.

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