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« Ils nous ont volé. Une fois de plus »

Par Pierre Boisson
«<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Ils nous ont volé. Une fois de plus<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Après la défaite en finale de la Coupe du monde face à l'Allemagne, la presse argentine a salué la compétition de sa sélection, regretté les occasions manquées et mis quelques boîtes à l'arbitre italien.

L’Argentine est triste, sa presse l’est aussi. « Le rêve argentin s’est échoué en prolongation » titrait après le match Clarin, le principal quotidien du pays, alors que Pagina 12, Olé ou Cronica parlaient d’émotion en affichant respectivement « L’amour est plus fort » , « Cœur de champion » et « Ils sont tombés comme des héros » . À l’image des supporters éplorés dans les tribunes à la fin du match et de la détresse des joueurs, la totalité des journaux argentins a pleuré la défaite de sa sélection. « La douleur est très grande, écrit Olé. La désillusion, aussi. Les joueurs ont fini en pleurant au Maracanã. » Adrian de Benedictis dans Pagina 12 : « Malheureusement, le dénouement a été le même qu’il y a 24 ans. Les pleurs de Diego à Rome se sont répétés sur les visages des joueurs argentins à Rio de Janeiro. L’Allemagne a de nouveau été notre bourreau en finale. »
La presse retient néanmoins la bonne rencontre des Blanc et Bleu, considérant ce match comme le meilleur du Mondial. « L’Argentine avait réussi à annuler la puissance allemande, elle était maîtresse de sa surface et avait eu trop d’occasions claires. Sauf qu’à l’Allemagne, à n’importe quelle Allemagne, la dernière chose à faire est de lui pardonner » , souligne le Grafico. Higuaín, Messi, Palacio : l’Argentine n’a jamais été aussi proche d’inscrire une troisième étoile sur son maillot et peut nourrir des regrets. L’ensemble de la presse reprend les vidéos et dissèque les différentes actions vendangées par les attaquants argentins. Pas de reproche, mais un goût amer au bout des doigts. Olé : « L’Argentine a eu quatre occasions franches qui auraient pu changer l’histoire de la finale de la Coupe du monde. Mais Higuaín, Messi, Agüero et Palacio ont manqué de précision à la finition. Qu’est-ce qui vous est arrivé, les gars ? »

« Le temps dira la grandeur de cette campagne. »

C’est finalement la défense et le milieu argentins, largement attaqués avant le début du Mondial, qui récupèrent la majorité des louanges. Mascherano est unanimement salué comme l’un des grands hommes de cette Coupe du monde, et tous les quotidiens reprennent les déclarations d’après-match du Jefecito, les larmes aux yeux : « La douleur restera pour toute la vie. C’était notre chance. C’est le football. Il faudra relever la tête et essayer de supporter cette douleur. » Olé retient également les bonnes prestations de Zabaleta et Biglia et analyse le retournement collectif de cette équipe présentée comme une machine offensive et qui a gagné en bétonnant derrière : « Le temps dira la grandeur de cette campagne. Une équipe qui est arrivé en pensant aux fantastiques et qui a terminé en pensant aux guerriers. »
Du match en lui-même, la presse retient davantage le choc entre Neuer et Higuaín que le but allemand. À peine Marcelo Gantman, de Canchallena, le décrit-il comme « un but à l’argentine. Ce fut presque bizarre de le voir. » Alors, penalty ou pas penalty ? L’ancien arbitre Angel Sánchez donne son avis dans le même Canchallena. « Je crois que le gardien allemand arrive en premier sur le ballon et c’est une chose clé pour comprendre l’esprit de l’action. Dans la mesure où c’est clair qu’il y a ensuite contact entre les deux joueurs, mais pour moi ce n’est pas penalty car Neuer joue le ballon. » Angel Sánchez doit se sentir bien seul à Buenos Aires, dont la presse sportive et générale a été unanime : l’Argentine a été spoliée. « Ils nous ont volés. Une fois de plus, écrit Emiliano Sotomayor dans Olé. Comme il y a 24 ans. La dernière fois en leur accordant un penalty qui n’existait pas. Cette fois, en oubliant un penalty évident. L’adversaire était le même. Et non, je ne parle pas de l’Allemagne. L’adversaire, c’était l’arbitre. »

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