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Ils auraient pu, mais en fait non…
Cette saison, certaines équipes ont cru, pendant de longues semaines, qu’elles allaient réaliser quelque chose de grand. Un titre, une Ligue des Champions, un truc fou quoi. Et puis, en fait, elles sont rentrées dans le rang. Avec de gros regrets.
Sporting Braga
Porto, Porto, Benfica, Porto, Porto, Porto, Porto, Benfica, Porto. Voilà, en gros, à quoi se résume le championnat portugais depuis quelques saisons. Quand ce n’est pas l’un, c’est l’autre. Et quand ce n’est pas l’autre… Cette saison, encore, les deux monstres du championnat s’adonnent à un combat sans merci, en restant même invaincus pendant de longs mois (première défaite de Porto le 29 janvier, de Benfica le 20 février). Et pourtant, sans faire le moindre bruit, un troisième larron vient se greffer à la lutte pour le titre. De décembre à fin mars, le Sporting Braga enchaîne treize victoires consécutives, et se retrouve incroyablement leader après 24 journées. Le Brésilien Lima est en feu, et marque à tous les matches. Braga peut alors passer son examen final, en affrontant Benfica avec son statut de premier de la classe. Et là, c’est le drame. Braga s’incline à la toute dernière minute sur un but de Bruno César (2-1) et abandonne sa première place. La semaine suivante, les joueurs de Leonardo Jardim se mangent une deuxième baffe, ce coup-ci par Porto. Les deux patrons ont parlé. Depuis, Braga n’a plus gagné le moindre match, Lima n’a plus marqué le moindre but, et le Sporting Portugal, en pleine bourre, est en passe de récupérer la troisième place qualificative pour la C1. Le mental, les gars.
Lazio Rome
Cet été, la Lazio réalise un bon recrutement, avec les arrivées de Klose, Cissé, Cana, Konko et Marchetti. Au fil des semaines, l’équipe trouve ses marques, monte en puissance, et atteint rapidement le haut du classement. Klose s’adapte à merveille, et la Lazio remporte même son premier derby depuis trois ans, signe que quelque chose est en train de changer. Les autres équipes avancent au ralenti et, du coup, les Romains s’imposent comme la troisième puissance du championnat, derrière la Juventus et le Milan AC. Mais au mercato, le club se saborde. Cissé et Sculli, deux attaquants, sont vendus. Le seul Candreva, milieu de terrain, arrive en renfort. Même si l’équipe continue d’obtenir de bons résultats, on sent que cela devient compliqué. D’autant que les blessures déciment l’équipe et obligent le coach, Edy Reja, à réinventer un nouveau onze à chaque journée. Les deux derniers hommes forts de l’équipe, Hernanes et Klose, se blessent aussi, et laissent l’équipe sans leader. Les poursuivants reviennent et la Lazio finit par perdre sa troisième place au profit du Napoli et de l’Udinese. Encore plus triste : à deux journées de la fin, les Biancocelesti, talonnés par l’Inter et la Roma, n’ont même pas encore assuré leur qualification pour l’Europa League. Un beau gâchis.
Borussia Mönchengladbach
L’an dernier, le Borussia M’Gladbach a longtemps cru qu’il allait descendre en deuxième division. Finalement, l’arrivée de Lucien Favre et les buts de Marco Reus lui ont permis d’accrocher les barrages, et de se sauver lors de la confrontation directe face à Bochum. Surfant sur l’enthousiasme de ce maintien miraculeux, Gladbach débute la saison tambour battant par une victoire contre le Bayern Munich. Emmené par un trio Reus-Herrmann-Neustädter qui fait des merveilles, l’autre Borussia se positionne dans le trio de tête, et on commence à croire que l’équipe va nous refaire le même coup que Wolfsburg en 2009. Mais après la trêve, les premiers signes de faiblesse se font sentir. Le banc ne permet pas aux titulaires de souffler, et les petites blessures de Herrmann et Reus (qui s’engage entre-temps avec Dortmund pour la saison prochaine) ont de grosses conséquences sur les résultats. L’équipe enchaîne les matches nuls et la forme ahurissante de Dortmund laisse vite Gladbach sur le carreau. Les rêves de titre s’envolent définitivement au mois de mars. Il restera le tour préliminaire de la Ligue des Champions. Ce qui est déjà bien pour une équipe qui a failli être reléguée l’an passé.
Levante
En début de saison, la petite équipe de Levante, 14e de la dernière Liga, crée la sensation. La formation entraînée par Juan Ignacio réalise un départ canon, et se permet même le luxe de battre le Real Madrid lors de la troisième journée de championnat (1-0). C’est le départ d’une incroyable série de sept victoires consécutives, avec notamment des roustes 3-0 contre Malaga et Villarreal. Et si, pour une fois, le championnat espagnol ne se résumait pas à une lutte Barcelone/Real Madrid ? Mais au début du mois de novembre, le beau joujou se casse. Levante s’écroule et, comme tout le monde, va prendre sa manita au Camp Nou. Les buts d’Arouna Koné permettent au club de se maintenir longtemps dans le quatuor de tête, entretenant ce fol espoir de qualification au tour préliminaire de la Ligue des Champions. Un rêve malheureusement brisé par le retour en force de Malaga, qui devrait, selon toute vraisemblance, accrocher la quatrième place. Et les deux derniers tours vont être décisifs. Levante va affronter Majorque, 7e, et l’Athletic, 8e. Avec deux défaites, Levante pourrait ne même pas se qualifier pour l’Europa League. Il va falloir être costaud.
AZ Alkmaar
C’est la sensation du début de saison aux Pays-Bas. Pendant que l’Ajax, le PSV et Twente peinent à engranger des points, le surprenant AZ se balade. Onze victoires lors des treize premières journées de championnat, et voilà Alkmaar qui caracole en tête du classement, loin devant ses poursuivants. L’équipe ne contient pas des cracks, mais s’appuie sur un collectif cohérent et des jeunes joueurs capables de tout et n’importe quoi, comme le défenseur Viergever, le doublette d’attaque Gudmundsson-Altidore, et surtout la nouvelle pépite du football hollandais, le tout jeune Adam Maher, 18 ans. Mais le 5 décembre, l’AZ sombre sur la pelouse de Heerenveen (5-1). C’est le début de la chute. L’équipe reste en tête, mais ne parvient plus à enchaîner plus de deux victoires de rang. Le mois d’avril est décisif, dans le mauvais sens du terme. Alkmaar se fait dérouiller par Valence en quart de finale retour de l’Europa League (4-0) et ne s’en remettra pas. Battu par le PSV, puis par Feyenoord, ses concurrents directs, l’équipe perd son leadership au profit de l’Ajax, et dégringole à la cinquième place du classement. Il lui reste une journée pour rattraper Heerenveen et éviter le sale tour préliminaire de l’Europa League, à la fin du mois de juillet. Le truc qui te flingue ton été.
Eric Maggiori