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Ilombe Mboyo : « Le championnat belge est très sous-estimé »

Propos recueillis par Julien Duez et Arthur Lejeune
7 minutes
Ilombe Mboyo : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Le championnat belge est très sous-estimé<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

En 2013, Ilombe « Pelé » Mboyo quitte Gand pour Genk et devient le transfert le plus cher de l’histoire entre deux clubs belges. À Gand, il était le grand espoir national, sélectionné deux fois avec les Diables rouges. À Genk, une série de blessures va ternir sa carrière. Pour ce duel belgo-belge en Ligue Europa, Mboyo raconte ses passages dans les deux clubs, sa relation avec Hein Vanhaezebrouck et revient sur sa carrière, qu'il poursuit cette saison au Cercle de Bruges, en D2 belge. Sans jamais regarder derrière lui.

Salut Pelé, comment est-ce qu’on se sent quand deux équipes pour lesquelles on a joué s’affrontent en Coupe d’Europe ?Déjà, c’est exceptionnel pour le football belge d’avoir deux clubs qui s’affrontent à un tel niveau. Et le fait que je sois passé par les deux rend la chose encore plus spéciale. Sur le terrain, il y aura pas mal de gars avec qui j’ai évolué à l’époque, donc j’attends vraiment le match avec impatience.

Quel club a le plus de chances de se qualifier ?Je pense que Gand est favori. Ils ont une équipe beaucoup plus expérimentée, plus régulière. L’an dernier déjà, ils étaient en Ligue des champions, ça peut faire la différence.

Vous allez supporter qui ?Honnêtement, je vais supporter Gand. Je n’ai rien contre Genk, mais c’est à Gand que j’ai les meilleurs souvenirs et surtout, j’ai plus d’affinités avec le coach Hein Vanhaezebrouck.

À part deux noms qui se ressemblent vaguement, qu’est-ce qu’il y a en commun entre Gand et Genk ?Pas grand-chose. Gand, c’est une grande ville universitaire, assez jeune et dynamique. Genk, c’est presque un village, tout le monde se connaît et se retrouve au stade. Mais il existe une vraie mentalité genkoise, très passionnée. Pour un jeune, je trouve que la vie est plus agréable à Gand, où on trouve plus de restos, d’endroits où sortir… Et puis c’est seulement à une demi-heure de Bruxelles, tandis que Genk, c’est quand même vachement reculé.

Et sportivement, là encore, il y a pas mal de différences entre les deux.

On ne le sait pas toujours hors de Belgique, mais c’est Genk qui a sorti De Bruyne, Benteke, Courtois, Carrasco…

Oui, Genk est historiquement meilleur que La Gantoise. Là-bas, j’ai passé de super moments, les infrastructures sont incroyables. Et on ne le sait pas toujours hors de Belgique, mais c’est Genk qui a sorti De Bruyne, Benteke, Courtois, Carrasco… Récemment, Ndidi est parti à Leicester, Bailey à Leverkusen, leurs formateurs sont incroyables. Mais Gand rattrape son retard depuis quelques saisons, je dirais même qu’ils sont devenus meilleurs aujourd’hui.

Pensez-vous que les trois équipes en huitièmes de finale de Ligue Europa (Anderlecht affronte l’APOEL Nicosie) prouvent que le championnat belge est devenu un grand d’Europe ?Pour moi, cela fait longtemps que c’est le cas. Il y a même des joueurs de Ligue 1 qui viennent ici et qui s’y cassent les dents. J’ai joué des matchs européens contre des équipes étrangères et je peux vous dire que le championnat belge est très sous-estimé. Quand on voit les joueurs qui sortent de chez nous, on se rend compte qu’il y a beaucoup de talents et je pense que tout doucement, les gens commencent à s’en rendre compte. Si on enlève le top 4, PSG, Monaco, Lyon etc., le championnat belge ne vaut pas beaucoup moins que le championnat français. Prenez Bordeaux en Ligue Europa : ça vaut une équipe belge normale. L’année passée, Anderlecht a même gagné contre Monaco. Et si on compare la D1 belge avec l’Eredivisie, je pense même qu’à l’heure actuelle, les Pays-Bas sont en dessous.

En 2013, vous avez vingt-six ans et quittez Gand, où vous étiez capitaine, pour Genk, qui vous achète 4 millions d’euros. Le transfert le plus cher de l’histoire entre deux clubs belges…C’était surtout beaucoup de pression. Je n’avais pas pris de recul par rapport au prix, mais en arrivant en conférence de presse, j’ai compris que tout le monde m’attendait au tournant. Les supporters pensaient qu’on allait être champion grâce à moi, du coup l’équipe avait la pression et m’a tout de suite titularisé. Moi, je n’avais presque aucune préparation dans les jambes et je me suis rapidement blessé. Mais même sur le banc, on continuait de m’observer, d’écrire des articles sur moi. On perdait, c’était à cause de moi. Mais quand on gagnait, c’était aussi grâce à moi !

C’est pendant vos années gantoises que vous avez été sélectionné deux fois avec les Diables. Cela ne vous a pas donné envie d’aller voir plus haut, à l’étranger par exemple ?J’ai eu des offres de l’étranger, notamment Hull City qui venait de monter en Premier League, ou des clubs de Bundesliga qui jouaient le maintien. Mais j’avais signé un pré-contrat avec Anderlecht. C’était un an avant la Coupe du monde au Brésil et pour être appelé, je me disais qu’il valait mieux jouer la Ligue des champions avec Anderlecht, le meilleur club belge, plutôt que de quitter la Belgique. Finalement, les négociations sont tombées à l’eau et Genk a immédiatement sauté sur l’opportunité. Ils sortaient d’une bonne saison et à l’époque, signer là-bas, c’était un pas en avant par rapport à Gand.

Lorsque vous étiez à Courtrai, vous avez évolué sous les ordres de Hein Vanhaezebrouck, le coach actuel de La Gantoise. Quel souvenir vous en gardez ?

Pour moi, Hein Vanhaezebrouck est l’un des meilleurs entraîneurs au monde. Vous imaginiez un club comme La Gantoise sortir Tottenham ?

Franchement, pour moi, Hein Vanhaezebrouck est l’un des meilleurs entraîneurs au monde. Vous imaginiez un club comme La Gantoise sortir Tottenham ? Et le parcours qu’ils ont fait la saison dernière en Ligue des champions ? Personne n’y croyait et pourtant, lui a réussi à le faire. Il est très respecté en Belgique, mais n’est pas encore reconnu à sa juste valeur au niveau international. C’est un grand tacticien, très pointilleux dans son analyse de l’adversaire, quel qu’il soit. De la façon dont relance le gardien, jusqu’au centre de l’attaquant, tout ça il le connaît par cœur. Du coup, il prédit qu’au prochain match, il va se passer ceci ou cela, on le travaille à l’entraînement et ça se produit effectivement sur le terrain, c’est un truc de fou. Il a une connaissance incroyable du football.

C’est quoi son truc ?C’est un gars qui a su exactement me montrer les qualités que j’avais et le style de jeu que je devais adopter. Sa plus grande force, c’est de faire comprendre à un joueur qu’il ne doit pas essayer de jouer comme son idole, mais selon ses propres capacités.

Et humainement parlant, c’est quelqu’un de marquant ?Je lui dois beaucoup, car c’est lui qui a lancé ma carrière en 2010, alors que je vivais des moments difficiles à Charleroi. C’est comme un papa dans le milieu du football, d’ailleurs il a une vraie tête de papa. Psychologiquement, c’est quelqu’un qui sait tenir son groupe, mais pour tenir le coup, il faut être aussi passionné que lui. Quelque part, il me fait un peu penser à Marcelo Bielsa, parce qu’il organise aussi beaucoup de séances vidéo et d’entraînements tactiques. Et quand un joueur est mis de côté, il sait pourquoi.

Vous appartenez actuellement au FC Sion, qui vous a prêté au Cercle de Bruges (D2). Êtes-vous déçu de la tournure que prend votre carrière ?Pour moi, ce sont les blessures qui ont coupé ma carrière. Malheureusement, on ne peut rien y faire, mais je pense que j’aurais pu faire beaucoup plus sans elles. D’un point de vue personnel, je ne suis pas déçu. En Belgique, j’ai fait un beau parcours. C’est vrai que j’aurais voulu faire plus au niveau international, mais je n’en ai pas eu l’opportunité, c’est comme ça, c’est le football, rien n’est jamais certain. Mais dans mon pays, j’ai la reconnaissance que je mérite, donc je ne regrette rien. Financièrement, il ne faut pas se voiler la face, j’ai bien gagné ma vie, donc ça joue aussi dans le sentiment que j’ai aujourd’hui.

Un message à faire passer à vos anciens coéquipiers qui s’affrontent ce jeudi ?Je souhaite bonne chance aux deux équipes. Quoi qu’il arrive, il y aura un club belge en quarts de finale, donc c’est une bonne nouvelle pour notre football. Que le meilleur gagne, moi j’ai mon favori : je pense que Gand va l’emporter, mais si Genk passe, tant mieux pour eux. Le football belge est gagnant dans tous les cas.

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Propos recueillis par Julien Duez et Arthur Lejeune

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