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Illarramendi, un petit tour et puis revient

Par Robin Delorme, à Madrid
Illarramendi, un petit tour et puis revient

Annoncé comme le nouveau Xabi Alonso, Asier Illarramendi s'en est allé du Real Madrid comme un vulgaire Royston Drenthe. De retour à San Sebastián depuis août dernier, il espère retrouver un plaisir perdu durant ses deux années blanches.

La Castellana et le Paseo del Prado forment l’artère névralgique de Madrid. De la gare d’Atocha jusqu’à sa jumelle du Nord de Chamartin, ce boulevard concentre, en plus de l’activité financière de l’Espagne, quatre des musées les plus visitées de la capitale. Au pied d’un podium composé du Prado, de la Reina Sofia et du Thyssen, le Tour du Bernabéu raconte la gloire plus que centenaire du fanion merengue. À la mi-juillet 2013, l’antre madridista reçoit un contingent de visiteurs basques, tous en quête de souvenirs à ramener. Parmi eux, Asier Illarramendi. Accompagné par trente de ses amis d’enfance, il avoue « être halluciné par la dimension de tout ça » . Ce « tout ça » renvoie à la grandeur d’un Real Madrid qui, contre 39 millions d’euros, vient de l’arracher de sa Real maternelle. Un saut dans l’inconnu pour l’espoir de 23 ans qui, deux étés plus tard, ressemble fortement à une chute. Après 90 apparitions de blanc vêtu et une déception tout aussi grande, le natif de Mutriku a opté pour un retour à la maison. Un choix qui réjouit les deux Real ainsi que le principal intéressé. Retour sur un échec programmé.

« Je continue à manger les croquetas de ma grand-mère »

Comprendre l’échec merengue d’Asier Illarramendi ramène inévitablement à ses racines. Né dans un village de 5000 âmes, à la frontière entre la province de Guipuscoa et de Biscaye, il baigne dès sa jeunesse dans un environnement des plus ruraux. À Mutriku, la vie s’exerce autour d’un pilier : la pêche. L’économie locale tourne autour de ce commerce, et la seule industrie présente découle des conserves des produits de la mer. Rapidement repéré par la Real Sociedad, il ne quitte son cocon que pour aller s’entraîner quotidiennement à Zubieta. « Je dis fièrement que je suis un gars de mon village, lance-t-il dès sa première interview à El Pais, en 2012. Je ne vais pas changer parce que je suis un footballeur. Je continue à manger les croquetas de ma grand-mère et à jouer avec mes amis de Mutriku. » Cet attachement lui vaut l’adoration d’Anoeta dès ses débuts professionnels, en 2010. Pivot du milieu txuri urdin, il explose, à l’instar de Griezmann, Íñigo Martínez et Carlos Vela, sous la houlette de Philippe Montanier. Tant et si bien qu’à l’été 2013, le Real Madrid n’hésite pas à se payer sa clause libératoire estimée à une quarantaine de millions d’euros.

Souhaité par un Florentino Pérez qui espère alors « espagnoliser » son effectif, Asier Illarramendi se retrouve au cœur de nombreuses rumeurs. Les plus persistantes racontent que son achat est un cadeau du président de la Casa Blanca pour que son homologue de la Real, Jokin Aperribay, octroie à sa société ACS les travaux de rénovation d’Anoeta… Toujours est-il qu’Illarra débarque à Madrid dans un univers dont il ignore tout. Sitôt sa présentation, entouré par ses amis d’enfance, il promet que « (s)a vie changera, pas (lui) » : « Le plus grand club au monde, qui lutte pour tous les titres chaque année, ne m’effraie pas, il m’attire. » Une déclaration qui, rapidement, le fait déchanter. Car du rêve à la réalité, la nébuleuse de Santiago Bernabéu sème son parcours d’embûches. « Il n’a toujours pas assimilé qu’il a signé au Real Madrid et le vit mal. Asier est encore jeune et cela lui pèse beaucoup que nous ayons dépensé une telle somme pour son transfert. Il est angoissé » , raconte alors anonymement un dirigeant merengue à Marca. Des angoisses qui vont retarder ses débuts, son stress engendrant quelques pépins musculaires.

Batman, tauromachie et come-back

Relégué au bout du banc de Carlo Ancelotti, Illarra ne défraie jamais la chronique. Ou presque. Le mal du pays le gangrène, tant et si bien qu’au printemps 2014, il se rend au carnaval d’Azpeitia. Respectueux de la tradition, il se déguise – en Batman – et part courir devant les taureaux laissés en liberté dans la commune. Une bourde qui lui vaut une remontrance de ses dirigeants et une plaisanterie de la part de Carletto : « Nous avons un règlement intérieur pour éviter les problèmes, mais je n’avais jamais vu qu’il était interdit d’éviter des taureaux. » L’Italien, patient et protecteur, ne peut pourtant faire d’Asier un rouage important de son équipe. Pis, lorsqu’à l’hiver 2015, Lucas Silva et Martin Ødegaard débarquent, il descend d’un cran dans la hiérarchie. Une situation intenable, aussi bien sportivement qu’humainement, dont il espère s’extirper. Malgré les appels du pied répétés de l’Athletic, il attend celui de sa Real – « Jamais je n’irai à l’Athletic, la Real est le club de toute ma vie » , dit-il en 2012. Enfin, le 26 août dernier, la délivrance : « Je suis heureux que tout soit fini, c’était ce que je voulais. » Autrement dit, la possibilité de toréer en famille.

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