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- City-Tottenham (3-0)
İlkay Gündoğan, pièce maîtresse
Brillant depuis plusieurs semaines, İlkay Gündoğan s'éclate depuis qu'il a tout le loisir d'évoluer plus haut sur le terrain dans le collectif de Manchester City. Véritable maître à jouer des Skyblues en l'absence de Kevin De Bruyne, le milieu de terrain allemand a une nouvelle fois porté son équipe pour étriller Tottenham ce samedi avec notamment un doublé. Au point d'imaginer une fin de saison en apothéose ?
Désigné ces derniers jours meilleur joueur de Premier League du mois de janvier, İlkay Gündoğan a trouvé une manière bien à lui de fêter ça. Comment ? En roulant sur Liverpool puis Tottenham en l’espace d’une semaine, tout simplement. Son penalty raté en première période face aux Reds n’est désormais qu’un lointain souvenir, tant l’Allemand s’est amusé face à deux des principaux concurrents supposés des Skyblues outre-Manche. C’est bien simple : ce samedi face aux Spurs, il était partout, a tout fait, et ce n’est pas Davinson Sánchez qui dira le contraire. Le malheureux défenseur colombien s’est en effet retrouvé le nez dans le gazon après un incroyable enchaînement de Gunny, dans une action qui n’est pas sans rappeler le crochet dévastateur de Lionel Messi sur Jérôme Boateng voilà quelques années au Camp Nou.
Tottenham restait pourtant la dernière équipe à avoir fait tomber les Citizens, le 22 novembre dernier à Londres. Depuis, Guardiola et sa troupe sont injouables, viennent d’enchaîner seize succès de rang et se demandent bien qui pourra les priver d’une troisième couronne nationale en quatre saisons. Une série impressionnante parfaitement personnifiée par Gündoğan et ses onze réalisations depuis le 15 décembre, soit un tiers de ses buts depuis son arrivée en Angleterre ! La démonstration d’un grand talent déjà aperçu dans la Ruhr. « C’est un des meilleurs joueurs que j’ai pu entraîner, il le montrait quand il était jeune avec Dortmund. C’était incroyable ce qu’il pouvait faire, il jouait d’ailleurs un peu comme il le fait en ce moment », s’émerveillait d’ailleurs Jürgen Klopp en conférence de presse, avant de retrouver son ancien protégé. Lequel n’aura donc pas fait dans les sentiments. « J’ai beaucoup de confiance, je me sens soutenu d’avoir l’occasion de jouer plus haut sur le terrain. J’essaie d’être plus souvent aux endroits les plus dangereux », détaille pour sa part sur Sky Sports le principal intéressé, dont le nouveau rôle sur le terrain lui convient parfaitement.
Faux neuf, vrai buteur
Le 20 janvier dernier, la victoire sur Aston Villa avait un goût amer pour les Mancuniens avec la nouvelle blessure de Kevin De Bruyne. Un mois plus tard, l’absence du Belge est finalement merveilleusement bien compensée par la prise de pouvoir de Gündoğan. « C’est un joueur extraordinaire, tellement intelligent. Il peut jouer milieu défensif ou près de la surface de réparation adverse, et dans cette position, il a le tempo idéal ainsi que la sérénité pour décider comment finir l’action », disait récemment de lui Pep Guardiola, face aux médias. C’est d’ailleurs cette adaptation tactique, une de celles dont le Catalan a le secret, qui permet au joueur formé à Bochum d’évoluer plus haut et de se projeter constamment dans la zone de vérité. Le positionnement hybride de Cancelo – latéral droit en phase défensive, milieu relayeur avec le cuir – lui offre une immense latitude pour plonger vers le but, et pour se procurer de nombreuses situations.
Un rôle de buteur tout neuf, qui permet de compenser l’absence très (trop) longue durée de Sergio Agüero comme les statistiques moins impressionnantes de certains joueurs offensifs. « J’ai dit plusieurs fois qu’il pouvait jouer en faux neuf, et beaucoup de gens ont rigolé. Aujourd’hui, vous avez vu comment il a obtenu ce penalty et inscrit ces deux buts. Il est très bon dans ce type d’action », a encore publiquement souri Guardiola. Avant de perdre son rictus, au moment d’évoquer sa sortie pour une douleur aux adducteurs : « C’était intelligent de sa part de me le dire, mais nous verrons. » Son forfait serait une bien mauvaise nouvelle, alors que la Ligue des champions s’apprête à pointer à nouveau le bout de son nez. Mais Pep, toujours devant les journalistes, ne veut pas y penser : « Il a été désigné joueur du mois de janvier et s’il continue comme ça, il pourrait de nouveau remporter le trophée en février. » Et pourquoi pas joueur de l’année, s’il persiste à humilier les défenses anglaises chaque week-end ? Cela éviterait au moins à son entraîneur de venir pleurer en voyant la récompense sans cesse attribuée à un voisin de Liverpool. De quoi l’apprécier encore davantage.
Par Tom Binet