Îles Féroé – France (0-1) : 11 Bleus naufragés ?
Au moins, ils ont gagné. 1-0. C'est déjà ça, mais c'est vraiment tout. Trois points de plus dans la course à la qualification pour le Mondial, mais vraiment rien de rassurant quant à la manière ou la direction prise par cette équipe de France.
Comme toujours, Raymond Domenech a fait dans la gestion du match à venir et seulement du match à venir. Choix de la meilleure sélection possible en fonction des évènements et des blessures, qu’elles soient diplomatiques ou non, remplissage du 4231, nouveau dogme de son EDF, et « roule ma poule ». Au niveau de la composition de son onze, Ray Charles a une nouvelle fois décidé de mener tout le monde en bateau. Certes, pas de Luyindula cette fois, mais titularisation de Gignac en pointe, d’Anelka à droite et de Julien Escudé en défense centrale. André-Pierre dans l’axe, Malouda à gauche, Domenech aligne des mecs techniques. Normal pour percer la muraille de l’île des moutons. Comme il est tout aussi normal de renouveler la fameuse association Lassana Diarra–Jérémy Toulalan, plus que nécessaire pour contrer les redoutables vagues d’offensives des locaux. Heureusement, Nicolas Anelka, toujours aussi beau à voir jouer, et Yohann Gourcuff régalent d’entrée.
D’ailleurs, il n’y a plus aucun doute maintenant, le meneur des Bleus fait partie des tout meilleurs joueurs du monde. Sous son impulsion, la France domine assez largement les débats, mais vainement. Elle n’arrive pas à se procurer de vraies occasions franches. Les blonds des Iles Féroé en profitent pour pointer leur nez à la fenêtre d’une défense française pas franchement rassurante. Tout comme l’organisation des Bleus. Gignac attend en pointe, Malouda stationne à gauche, personne n’est à droite puisqu’Anelka occupe l’axe. Est-ce lui ou la volonté de Domenech ? Qu’importe, le résultat est le même. Au milieu de tout ça, Gourcuff est esseulé et ce ne sont pas les deux défensifs qui vont venir l’aider. Résultat, les offensives françaises passent toujours par la gauche, soit dans un style pas forcément soyeux, Gourcuff ne peut rien organiser, et la construction est minimale à droite. C’est simple, le ballon n’y est jamais, hormis une fois : quand Malouda + Evra + Gourcuff + Gignac ont bien fixé sur la gauche et sont finalement parvenus à aspirer la redoutable défense adverse. Alors le ballon échoue parfois sur Bacary Sagna, malheureusement pas un magicien balle au pied. François Clerc, au secours. De l’autre côté, Malouda fait faute sur faute, se croit à Chelsea, et n’hésite pas à casser. La faute utile contre les Féroé, un vrai concept.
Heureusement (?), la France parvient à concrétiser son occupation du camp adverse. Une idée venue de la gauche, forcément, sur laquelle Malouda trouve Gignac, qui met un coup de cul à son défenseur avant de marquer en pivot. A la Nuno Gomes. Ray-spire. Le sélectionneur des Féroé, lui, prépare un coup, avec son second remplacement avant la mi-temps. Entracte. Interview de Ray Ban : « Le problème, c’est qu’il faudrait tondre la pelouse » . Surtout change rien, Man Ray. D’ailleurs, pas de remplacement pendant la mi-temps. Tout va bien. Sauf que non. La deuxième mi-temps est limite soporifique. Rien à se mettre sous la dent, tout juste une jolie remise de Gourcuff. L’équipe de France joue comme elle est pensée. Par à coups. Tout en percussion, un peu à l’arrache. Au grand désarroi des 19 supporters français qui ont fait le déplacement. Et de quelques autres devant leur télé. Comme c’est malheureusement devenu une habitude avec cette équipe, lors de ce match, outre Gignac (logique : un jeu tout en instinct primaire, une sorte de Bobo Vieri de sous-préfecture), tous les joueurs qui composent cette équipe de France sont bien moins bons en sélection qu’en club. Et ça, c’est quand même sacrément emmerdant, en plus de l’absence assez significative de fond de jeu. De quoi ?
Par