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Ilan, l’aventurier corsé
Ils ne sont pas beaucoup à avoir arpenté le chemin menant d'Ajaccio à Bastia. Le Brésilien Ilan a décidé de poursuivre sa carrière par un simple aller traversant la Corse. L'ancien joueur de Saint-Étienne, qui possède un CV long comme le bras, a signé un contrat de deux ans avec le Sporting. Et le globe trotter auriverde a bien l'intention de faire vibrer les supporters bastiais.
« Ibrahimović ? On verra comment il se comportera devant nos supporters et la pression qui y règne. » Pas de doute, Ilan Araújo Dall’Igna sait parler à ses supporters. Le Brésilien est bien connu des terrains de Ligue 1, lui qui entame sa huitième saison dans le championnat français. Le choix d’atterrir à Bastia peut surprendre, l’ancien joueur de São Paulo évoluant l’an dernier à l’AC Ajaccio. Une saison ponctuée par 6 pions en 26 matches mais également entachée d’une blessure à la hanche qui l’a tenu éloigné des terrains pendant 2 mois. Les pépins physiques ont toujours été le talon d’Achille d’Ilan, un footballeur réputé pour se péter les adducteurs tous les quatre matins.
Le Sud-Américain n’aime pas l’hiver, ses statistiques tendent à plonger au moment de la baisse du mercure. La décision de rester en Corse est donc mûrement réfléchie. Ilan s’y sent bien, le climat plaide en sa faveur et l’attaquant adore plus que tout les ambiances bouillantes du samedi soir. A bientôt 32 ans, le Brésilien l’affirme, il « n’est pas venu à Bastia en vacances » . Ça tombe bien, le kop d’Armand-Cesari ne lui pardonnera pas une pré-retraite dorée.
L’amour fou avec Lacombe
Coach Hantz, lui, a son idée pour utiliser sa nouvelle attraction. « Il est dans un rôle et possède les qualités qu’on n’avait pas dans le groupe jusque-là, expliquait l’ex-coach du Mans au moment de la présentation du joueur. On va s’inscrire dans le schéma de jeu de la saison passée et il évoluera au poste qui était celui de Diallo, en neuf et demi. » Une position qu’il a découvert en 2004, un an après son explosion au haut niveau. Ilan enchaîne les banderilles en 2003 avec l’Atlético Paranáense. De triplés en doublés, il est alors sélectionné avec la Seleção par Carlos Alberto Parreira qui le convoque pour la Coupe des confédérations en France, en compagnie de Kléberson et d’Adriano en attaque.
Trois sélections plus tard, il devient meilleur buteur de son championnat avec notamment un bijou de bicyclette, la marque de fabrique du sosie de Garou. Ilan trace l’année suivante à Sochaux où il va vivre une première belle saison avec Guy Lacombe. L’entraîneur à moustache n’est pas avare en louanges. Il affirme que « l’homme est particulièrement censé et brillant dans la vie. On ne met pas longtemps pour voir que c’est un garçon très intelligent. » Son retourné au Parc des Princes en février 2007 devient un chef-d’œuvre, il est d’ailleurs encore dans toutes les mémoires. Son association avec Boubacar Sanogo est un peu moins brillante, Ilan plonge et devient un type à problèmes.
Neuf clubs en douze ans
Un mec qui n’hésite pas à mettre en avants ses intérêts personnels. Des exemples ? Le Brésilien laisse tomber Sochaux dans des circonstances douteuses après avoir vu les meilleurs joueurs de l’époque (Santos, Oruma, Monsoreau, Mathieu) quitter le navire avant lui. Quelques années plus tard, Ilan n’arrête pas de critiquer la direction de Saint-Étienne, lui reprochant un manque d’ambition et un flou artistique général dans son projet. En réalité, il n’entrait plus dans les plans de Christophe Galtier. Le couperet tombe : il résilie son contrat et se barre à West Ham. Arrive alors une traversée du désert qui le verra également casser son bail avec l’Internacional Porto Alegre en décembre 2010.
Neuf clubs en douze ans de carrière : Bruno Rodriguez et Xavier Graveleine peuvent trembler. Au rythme d’une équipe par saison, Ilan pourrait bien se taper sa douzaine. Mais avant d’atteindre ce chiffre symbolique, le Brésilien désire d’abord réussir son pari bastiais et maintenir les protégés de Pierre-Marie Geronimi en Ligue 1. Avant de peut-être de boucler la boucle au Gazélec Football Club Ajaccio en deuxième division et d’acquérir la nationalité corse.
Par Romain Poujaud