- Copa Libertadores
- Finale retour
- River-Boca
« Il y a une erreur, votre bébé ne peut pas s’appeler « River » ! »
La folie du foot se répand jusqu’à la maternité. Nahuel Bejerano a eu une idée folle : le nom de son premier fils sera celui de son premier amour. Il s’appelle donc « River », porte le nom de sa mère « Plate », est né le 16 octobre 2018 à 12h12. Autant dire qu'à l'heure de la finale retour de Copa Libertadores entre River et Boca, « Agustin Enzo River Plate » a choisi son camp. Entretien avec l’heureux papa, Nahuel.
Nahuel, comment vous est venue l’idée de nommer votre fils de manière à ce qu’il s’appelle River Plate ?C’est la passion, tout simplement, quelque chose de très personnel. C’était un rêve et j’ai pu le réaliser. « Agustin » , c’est le choix de la maman. « Enzo » , c’est parce que j’ai toujours voulu un fils qui s’appelait comme Francescoli, la légende du club. Mais pour « River » , c’était déjà décidé fin février lorsqu’on a su qu’Ana Sofia était enceinte. Quand je lui ai proposé, au début, c’était compliqué, mais l’idée a fait son chemin. Et « River » , ça collait parfaitement avec « Plate » (prononcer « Platé » , N.D.L.R.). Et ceux qui me disent que c’est une folie, je m’en fiche… Toi, qu’est-ce que tu penses du prénom « Alberto » ? C’est horrible, non ? Et personne ne dit que c’est des conneries d’appeler son fils Alberto.
Et du côté de ta famille, comment ça a été perçu ?Au début, ma famille n’a pas vraiment aimé l’idée. Il y a eu des avis différents. Mais bon, quand tu vois la passion qu’un supporter peut avoir, les sentiments… Ma mère m’a crié : « Tu ne peux pas appeler ton fils River Plate ! » Elle est fan de River, ma sœur aussi, mon père qui est décédé était fan de Chacarita. J’ai juste un frère qui est de Boca. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé… Quand il était enfant, il a dû avoir un problème et a décidé d’en finir avec sa vie en supportant les autres.
Comment ça s’est fait au Registro civil, la préfecture ?Au début, sur l’acte de naissance, il manquait le prénom « River » . Alors je suis allé au Registro civil et j’ai demandé à changer le nom. On m’a dit que la maman devait se présenter. Mais ma femme n’avait qu’une blouse à la clinique, alors je suis allé dans la boutique d’en face, je lui ai acheté des vêtements décents et je lui ai dit : « Mets ces fringues, on va au Registro. » Là, Internet a planté, alors on a attendu une heure. Ensuite, on a enfin pu modifier l’acte de naissance. L’employée du Registro m’a dit : « Il y a une erreur, votre bébé ne peut pas s’appeler River ! » J’ai dit qu’elle se trompait, elle m’a regardé bizarrement, puis elle a rigolé. Elle a appelé les autres employés, et à tour de rôle, ils prenaient l’acte de naissance en photo. C’était très drôle. Et maintenant, il a sa carte de socio de River Plate…
Tu vas donc inculquer la culture River à ton fils. Comment vas-tu t’y prendre ?Quand River joue, c’est mon moment. Ma vie, c’est attendre toute la semaine le match du dimanche. Dès que je peux, je vais au Monumental. Quand mon bébé est dans le berceau, je lui passe des chansons de River Plate, celles qu’on chante au stade. Après l’été qui dure jusqu’en mars, je vais l’amener au stade pour la première fois. Chez moi, il me manque une photo avec mon fils au Monumental.
Tu es confiant avant le match retour ? J’imagine que l’aller, tu l’as regardé avec ton bébé ?Ça va être un match historique pour les deux clubs. Selon moi, l’équipe vaincue va perdre une partie de son histoire. Et samedi, je vais évidemment au Monumental. Le match aller, je ne l’ai pas vu avec mon fils, sinon je le stresse trop, il pleure. Lors des Súperclásicos, je suis super stressé. C’est trop pour moi. Les derniers jours avant le match, je ne regarde pas les réseaux sociaux, ça me fait encore plus mal. Je préfère attendre, isolé du monde. Mais le samedi, je vais profiter de la finale. Ça va être grandiose.
Propos recueillis par Diego-Tonatiuh Calmard