- Coupe du monde 2014
- Match de préparation
- France/Paraguay (1-1)
Il y a encore un peu de boulot pour les Bleus
Dans une rencontre pas folichonne, la France est repartie avec un match nul de l'Allianz Riviera (1-1). Face à des Paraguayens rugueux, Griezmann a cru offrir un court succès aux Bleus avant que Cáceres n'égalise en fin de match. Une bonne piqûre de rappel.
France – Paraguay (1–1) A. Griezmann (81′) pour France , V. Cáceres (85′) pour Paraguay.
Jauger, tester, préparer. À quelques encablures de l’échéance brésilienne, Didier Deschamps avait pour la dernière fois (no offense aux Jamaïcains) l’occasion de se confronter à bon morceau. Après la facile démonstration face à une Norvège bien moins sexy que ses représentantes aux cheveux dorés, c’est le Paraguay qui s’avançait ce soir pour une opposition plus rugueuse. Dans une Allianz Riviera garnie et qui a eu l’immense intelligence de ne pas siffler l’hymne sud-américain, les Bleus n’ont pas été déçus. Sans Chilavert mais avec grinta, l’Albirroja a offert un engagement de tous les instants et permis à DD de se mesurer face à une équipe compacte. Oubliés les boulevards du Stade de France, les partenaires d’Hugo Lloris ont dû batailler pour marquer avant se faire rejoindre au score par une nation qui ne fera même pas le déplacement chez son voisin. Pas aussi inquiétant que les envolées de Christian Jeanpierre, mais pas plus emballant que les interventions d’Arsène Wenger.
Jeu dur
Sur le banc, deux hommes se marrent. Toutes dents dehors, Franck Ribéry semble éclaté par la boutade finaude que vient de lui balancer Karim Benzema. Pourtant, le Kaiser n’a pas de quoi sourire. Après examen médical, le couperet est tombé : une lombalgie pourrait le priver, ou tout du moins l’handicaper, pour le Mondial. Une mauvaise nouvelle (?) qui profite à d’autres. Remplaçant buteur en début de semaine, Loïc Rémy fait la nique à Antoine Griezmann et s’installe sur le côté gauche de l’attaque française en compagnie de Giroud et Valbuena. La belle crinière de Sagna sortie de Château d’eau et réinstallée sur le côté droit de la défense, la rencontre peut enfin débuter. Et le scénario promis à l’EDF prend forme dès les premiers instants. Bousculé, le trident Pogba-Matuidi-Cabaye peine à juguler le pressing adverse. Peu serein dans le jeu court, le 11 titulaire galère et pêche à la relance, offrant à Roque Santa Cruz ou Romero l’occasion de s’illustrer. Si la baraque est bien tenue par un quator concentré, les duels sont âpres et difficilement gagnés. Pourtant, la France fait surface par intermittence. Bien emmenés par un Giroud précieux et un Rémy virevoltant, les Bleus mettent en péril l’arrière-garde rouge et blanche. Quelques coups de boules de l’attaquant d’Arsenal, une volée acrobatique de l’ancien Niçois et une frappe de Pogba sont autant d’opportunités non-converties par une équipe alternant bons mouvements et constructions faiblardes. La sortie « scabreuse » (copyright CJP) d’un Anthony Silva aussi peu fiable que son quasi-homonyme n’y change rien. La rencontre reste virginale.
Ascenseur émotionnel
Revenue des vestiaires avec plus d’intentions et Rio Mavuba, l’équipe de France continue sur les mêmes bases. Un peu moins inquiétés par le Paraguay, si ce n’est sur un coup franc bien repoussé par Lloris, les partenaires d’un excellent Mathieu Valbuena usent et abusent des ballons longs à destination de Giroud. Doté d’une détente de kangourou, ce dernier attrape tout ce qui arrive dans le paquet et permet aux Bleus de d’installer dans le camp adverse. Malgré quelques coups de casque et les déboulés de Patrice Évra, les filets ne tremblent pas et permettent seulement au portier adverse de chauffer les gants. Stéréotypé, le jeu d’attaque français se brise par vagues sur une défense valeureuse et regroupée. Doucement mais sûrement, la France s’achemine vers un triste match nul qui sonnerait le réveil de ses plus fervents détracteurs. C’était sans compter sur le talent qui sommeille sur le banc de DD. À moins d’un quart d’heure du terme, Antoine Griezmann checke Matuidi et part s’installer sur le flanc gauche. Très bon dans le jeu face à la Norvège, le joueur de la Sociedad fait la différence sur l’un de ses premiers bons ballons. Héritant du cuir suite à un corner, il enroule et trouve le petit filet droit malgré les têtes qui tentent de l’en empêcher. 1-0, la France se dirige tranquillement vers un court succès apaisant à défaut d’être flamboyant. Oui mais voilà, le Paraguay ne cède pas à la facilité et se permet de punir les insuffisances tricolores. Coup franc, déviation de Cáceres, Lloris à la pêche : 1-1. Sous la pluie niçoise, la soirée s’achève dans une ambiance maussade. Tout le monde savait que le Paraguay n’était pas la Norvège. Ce soir, les Bleus l’ont aussi compris, soulevant quelques interrogations dont ils se seraient bien passées.
Par Raphael Gaftarnik