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Il y a dix ans, Raphaël Varane disputait son premier match en pro

Par Simon Butel et Florent Caffery
15 minutes
Il y a dix ans, Raphaël Varane disputait son premier match en pro

Lundi, Raphaël Varane a retrouvé Clairefontaine, les Bleus et Olivier Giroud. Un homme qu’il a mis sous cloche le jour de ses débuts en Ligue 1 sous le maillot du Racing Club de Lens. C’était le 7 novembre 2010 au stade Bollaert, théâtre de l’une des rares victoires lensoises dans l’élite cette saison-là, face à Montpellier (2-0). Raphaël Varane avait alors 17 ans. Dix ans, un transfert au Real et une palanquée de trophées plus tard, quelques témoins privilégiés de l’explosion du phénomène racontent.

Casting :Gervais Martel : Faut-il encore présenter Tonton Gervais, emblématique président du Racing Club de Lens de 1988 à 2012 et de 2013 à 2017 ? Jean-Guy Wallemme : Auteur de 466 matchs sous le maillot Sang et Or (1986-1998 et 2001-2002) et de 106 rencontres sur le banc artésien, le mythique défenseur a été champion de France en 1998 avec Lens, club qu’il a fait remonter en 2009 dans l’élite comme entraîneur.Franck Queudrue : Défenseur formé et révélé au RC Lens entre 1995 et 2001, revenu boucler la boucle dans le 6-2 en 2010 après neuf ans et 280 matchs au pays du kick and rush. Sébastien Roudet : Milieu offensif, passé de 2008 à 2011 par le RC Lens, dont il a porté la liquette 92 fois.


Été 2010. Quelques mois après Serge Aurier, intégré au groupe pro à seize balais, l’effectif lensois voit débarquer à l’entraînement un échalas de 1,91 m âgé de 17 piges, répondant au nom de Raphaël Varane.

Franck Queudrue : Quand je suis revenu au club à l’été 2010, j’ai demandé : « Alors, y a pas de jeunes ? » Colbert Marlot (adjoint de Wallemme), Olivier Bijotat (coach de la réserve) et Eric Sikora (entraîneur des U19) m’ont dit qu’il y avait quelques jeunes pas mal, dont un qui promettait vraiment. C’était Raphaël Varane.

Jean-Guy Wallemme : C’était un garçon que j’avais déjà vu chez les jeunes. Là, il était en CFA, et je l’avais d’abord pris pour quelques entraînements avec les pros. En avance sur l’intelligence de jeu, il avait aussi continué ses études. C’est l’année où il passe le bac. J’ai eu quelques échanges avec ses parents, et il avait clairement compris, sur et en dehors du terrain, ce qu’on attendait de lui.

À 15 ans, Raphaël Varane n’était pas un bœuf, et je me demandais s’il allait pouvoir assurer plus haut.

Sébastien Roudet : Serge, c’était déjà quelque chose… C’était une bête physique ! La première fois qu’on l’a vu, on s’est dit : « Oh la la, qu’est-ce que c’est que ce joueur ? » Il dégageait une telle puissance… On entendait d’ailleurs plus parler de Serge que de Raphaël. Raph’ est arrivé sur la pointe des pieds dans le vestiaire. Mais quand vous voyez son aisance sur le terrain, vous comprenez tout de suite.

Gervais Martel : Les premières fois où je l’ai vu, il devait avoir 12-13 ans. Georges Tournay, alors à la formation du club, m’avait demandé de venir voir un match de jeunes parce qu’il y avait un joueur hors normes. Il était capable de jouer à tous les postes, que ce soit arrière droit, arrière central, milieu de terrain. Après, il était très grand, et en tant que président, j’avais toujours quelques craintes : je me méfie toujours des gens élancés dans les catégories de jeunes et qui ensuite ont du mal à confirmer. À 15 ans, Raphaël Varane n’était pas un bœuf, et je me demandais s’il allait pouvoir assurer plus haut.

SR : Il avait peut-être besoin de se renforcer un peu physiquement, oui. Il était grand, mais un peu frêle. Mais sinon, il avait tout : le jeu de tête, le placement…

FQ : Il était aussi très rapide. Ça m’avait surpris de voir un grand gaillard comme ça allonger si vite les pinceaux… Il avait déjà des qualités physiques, mais aussi des qualités de passe, une bonne mentalité et une grosse marge de progression. C’était un plaisir d’être avec lui, parce que du haut de ses dix-sept ans, il écoutait, comprenait et retranscrivait nos conseils sur le terrain. Je l’appelais l’éponge ! C’était rare qu’il fasse deux fois la même erreur.

SR : Dans ma carrière, il n’y a que deux joueurs qui m’ont vraiment marqué et à qui j’ai rapidement prédit un avenir en équipe de France : Hugo Lloris et Raphaël Varane. On sait tout de suite, à l’avance, qu’ils sont prédisposés pour le très haut niveau, sauf grosse blessure. Il n’avait aucune pression, était très à l’aise et ne commettait quasiment aucune erreur, tant dans le placement que d’un point de vue technique. C’était du grand Varane, déjà.

FQ : Il n’était pas parfait, mais il l’est vite devenu. Au début, il était un peu light dans les duels. Il avait un physique, mais était dans la demi-mesure. C’était un bon joueur de ballon, très intéressant dans son positionnement, mais il était trop propre, trop classe, il manquait d’intensité. T’as dix-sept ans, t’arrives, tu joues contre des bonshommes, un peu roublards, tu peux être le plus costaud, si t’es pas sur tes appuis, tu voles. Il fallait qu’il apprenne à se protéger dans les duels. Pour ça, il avait juste à regarder Alaeddine (Yahia) jouer ! Il a beaucoup travaillé, et sur ses quelques mois avec nous avant son premier match en pro, sa progression, c’était fulgurant. On avait déjà l’impression de voir un vrai briscard.

GM : Quand on voit sa trajectoire, finalement, on se dit que c’était naturel qu’il débute à cet âge-là sur la pelouse de Bollaert. Il avait la tête bien faite et un entourage familial qui lui a aussi permis de progresser sereinement. Il avait tout pour lui.


7 novembre 2010. En l’absence d’Alaeddine Yahia, Raphaël Varane connaît, à 17 ans, 6 mois et 14 jours, sa première titularisation en Ligue 1 avec Lens face à Montpellier. En cette veille d’interro écrite importante au lycée, le défenseur formé à la Gaillette met Bollaert et un certain Olivier Giroud dans sa poche, contribuant largement au quatrième des huit malheureux clean sheets lensois cette saison-là. La Ligue 1 vient de faire la connaissance d’un phénomène.

GM : Je souhaitais que Jean-Guy le fasse jouer plus vite, mais il voulait le protéger, car il était jeune, et c’est normal. Mais en ayant déjà bien suivi Raphaël, je savais qu’il avait sa place dans ce groupe. Et puis nous n’avions pas une grosse équipe, à un moment donné, il fallait le faire jouer.

JGW : Ça s’est fait de manière logique sur ce match face à Montpellier. En face, il y avait Giroud. Pour contrer son jeu de tête, Raphaël était une bonne alternative. C’était aussi un bon équilibre en ayant à ses côtés l’expérience d’Eric Chelle. Raphaël avait forcément la jeunesse pour lui, mais sans insouciance, parce qu’il a toujours été en avance sur son âge, toujours concentré avec un flegme étonnant. Il acceptait les évènements et passait au-dessus. Il ne donnait pas du tout le sentiment de subir les choses.

SR : Aux côtés d’Eric Chelle, il n’y a pas mieux pour commencer. Surtout avec Vedran (Runje) derrière… Il était bien encadré. Mais faire ses débuts en Ligue 1 devant 30 000 personnes…

JGW : C’est vrai que commencer à Bollaert, c’était particulier, mais il connaissait le public, l’ambiance. Sa seule envie lorsqu’il était jeune et allait voir des matchs, c’était de se retrouver un jour sur cette pelouse. Mais entre le rêver et le faire, il y a une grosse marche.

SR : Ce jour-là, c’était comme s’il jouait avec ses potes. Malgré son jeune âge, il dégageait une grande sérénité. On se demandait : « Comment il fait pour gérer ? » Rien ne lui faisait peur.

FQ : Je n’avais aucun problème avec le fait de me retrouver remplaçant. J’étais aussi revenu au club pour jouer un rôle de grand frère auprès des jeunes dans le vestiaire. Et puis sur le match, il n’y avait pas grand-chose à lui reprocher.

JGW : Il amenait une sécurité énorme à son poste et je savais qu’il n’y aurait pas de problème d’intégration émotionnelle. C’est aussi un poste que je connais, donc on avait échangé sur le sujet. J’espérais que ça se passe bien. Cela a été le cas.

À 2-0, Jean-Guy me fait entrer. Je suis ressorti immédiatement : j’ai pris un tacle de Belhanda, et ma cuisse était ouverte. J’ai dû jouer une minute… Mais je n’en garde pas un mauvais souvenir.

SR : On a gagné et on n’a pas pris de but, ça en dit long. Rendre discret Giroud sur un match, ce n’était pas donné à tout le monde à l’époque.

FQ : « À 2-0, Jean-Guy me fait entrer. Je suis ressorti immédiatement : j’ai pris un tacle de Belhanda, et ma cuisse était ouverte. J’ai dû jouer une minute… Mais je n’en garde pas un mauvais souvenir. »

GM : À la fin du match, Éric (Chelle) m’a dit : « Là, tu as un phénomène. » Il avait impressionné tout le monde et confirmait surtout tout le bien qu’on pensait de lui au club.


Hiver 2010-2011. Avant de poser un 4-6-0 avec Geoffrey Kondogbia en pointe sur la pelouse de Nancy, László Bölöni, nommé début janvier à la place de Jean-Guy Wallemme, installe définitivement Varane dans le onze lensois. Reconverti milieu défensif et parfois promu capitaine, le natif de Lille ne manque qu’un match sur la phase retour.

SR : Très vite, Raph’ a été considéré comme un joueur parmi les autres. Ce n’était plus le petit jeune qui débute. On n’avait aucune crainte pour lui, d’autant qu’il était très bien entouré en dehors du terrain.

FQ : Avec Éric et Alaeddine, on était quatre pour deux places. Du coup, Raph’ est vite passé en six. Avec Éric et Ala, on ramassait les miettes… On se régalait derrière lui. Ça lui a permis de développer son côté technique.

Il manquait parfois un peu de leadership à l’époque dans le vestiaire, mais il avait 17 ans, hein. Il ne manquait pas de caractère, juste de leadership.

JGW : Avec ses qualités de relanceur, il était aussi capable de monter d’un cran et d’évoluer au milieu de manière épisodique.

FQ : Jouer en six, ça aide : tu es obligé de voir avant, d’être dans l’urgence. Tu ne peux pas jouer dans un fauteuil : il y a toujours quelqu’un pour te presser, tu ne peux pas te retourner facilement… Ça lui a apporté un plus sur le plan technique, et donné des outils supplémentaires pour gravir un échelon.

SR : Son poste de prédilection reste défenseur central, mais même en milieu défensif il était très à l’aise. Une telle facilité, c’est déconcertant. On aurait pu le mettre dans le couloir droit, je suis sûr qu’il aurait sorti un gros match.

JGW : Ce n’était pas évident d’être dans un groupe et de s’imposer comme l’a fait Raphaël, alors que toute la saison, on jouait le maintien. Il manquait parfois un peu de leadership à l’époque dans le vestiaire, mais il avait 17 ans, hein. Au fil du temps, avec l’expérience, on a vu qu’il a su évoluer aussi sur ce plan-là. Il ne manquait pas de caractère, juste de leadership.

SR : C’est vrai qu’il était assez discret dans le vestiaire. Ce n’était pas un grand bavard. Il était encore beaucoup dans l’écoute. Mais sur le terrain, il n’hésitait pas à parler et à replacer certains joueurs.

J’ai trouvé que c’était une bonne idée de lui donner le brassard en fin de saison. C’est d’ailleurs la seule chose de bien que Bölöni ait faite à Lens…

FQ : J’ai trouvé que c’était une bonne idée de lui donner le brassard en fin de saison. C’est d’ailleurs la seule chose de bien que Bölöni ait faite à Lens…

SR : Ce brassard, ça voulait dire beaucoup. On ne le donne pas à un jeune comme lui sans raison. Cela a peut-être pu surprendre, notamment chez les plus anciens, mais pas moi : il était mature pour son jeune âge, il avait de la qualité, du crédit, il représentait la formation lensoise et c’est un gros bosseur. Et puis, quel que soit le poste où il jouait, il était bon.

FQ : Je me rappelle un match, à Monaco, où il égalise sur le dernier corner et condamne quasiment l’ASM. Il était monté au-dessus de tout le monde, facile. Après son but, il y avait bien cinq-six Monégasques qui avaient du mal à se relever… À 1-0 et avec seulement quelques secondes à jouer, on était déjà condamnés. Mais on ne voulait rien lâcher. Il fallait honorer le maillot jusqu’au bout, et c’est ce qu’il a fait.

GM : À la fin du match, je demande à Raphaël de rester avec nous pour nous aider à remonter tout de suite. Il me regarde calmement et me dit : « Écoutez, président, je pense que je vais bloquer ma progression si je fais ça, et je vais vous bloquer aussi. Si j’ai une opportunité, j’aimerais la saisir, j’ai envie de jouer au plus haut niveau. » Il m’a dit tout ça sans être vindicatif, c’était incroyable. Je n’avais jamais rencontré un jeune de 17 ans avec autant de maturité. Il avait les qualités physiques, athlétiques, mentales, franchement, il fallait être fort pour lui trouver des défauts.

FQ : Bölöni, je n’ai pas aimé et je le dis. Mais Raph’, je ne peux pas dire du mal de lui. Je savais qu’il pouvait aller loin, il l’a fait, et plus vite que je le pensais. Mais il a tenu à passer son bac avant de faire carrière. Il a bien fait, on ne sait jamais ce qui peut arriver.


Juillet 2011. Son bac ES en poche, Raphaël Varane prend enfin la peine de répondre au téléphone à Zinédine Zidane. C’est un grand oui pour le Real Madrid, où il s’engage pour six ans et la coquette somme de dix millions d’euros.

GM : Je ne pouvais pas bloquer le gamin. Il était de bonne foi, ça aurait été criminel de faire ça. Il fallait le mettre dans un lieu où il allait avoir une grosse progression, dans un gros club et que nous puissions aussi prendre de l’argent, le club en avait besoin. On a appelé Zizou. Il a envoyé des mecs pour venir voir Raphaël et au bout de deux-trois semaines, il m’a dit qu’il était clairement intéressé.

SR : Un jeune joueur formé à Lens qui sort des matchs de bon niveau chez les pros, c’est forcément un gage de qualité. Ça a été le Real, mais ça aurait pu être un autre grand cador européen.

FQ : Je me souviens qu’il y avait le Real, les deux Manchester et Dortmund sur lui. Personnellement, pour avoir joué neuf ans là-bas, je lui ai conseillé l’Angleterre. Mais quand on regardait les effectifs, sa seule chance de jouer vite à un haut niveau, c’était Dortmund. Et c’était le grand Dortmund, hein ! Je lui ai dit. Au Real, il y avait déjà quatre défenseurs centraux bien établis dans le club (Ramos, Pepe, Carvalho et Albiol, plus Nacho), mais c’est dur de dire non à Zizou. Et puis, le Real, ça reste un club mythique. Ça restera une expérience exceptionnelle, et tu vas forcément apprendre et t’épanouir au contact des plus grands joueurs, quitte à être prêté derrière. Le Real, c’était une opportunité pour lui de franchir une étape. Il n’avait pas peur, il était assez serein, il savait ce qu’il voulait.

GM : On s’est très vite mis d’accord avec le Real. Ensuite, j’ai eu des relances d’Arsène (Wenger, N.D.L.R.) à Arsenal, mais aussi de Manchester City, avec des sommes astronomiques, mais il était trop tard. Je suis quelqu’un de parole, et nous n’allions pas changer au dernier moment. Dans la même journée, Raphaël a eu Mourinho et Zidane au téléphone, c’est comme s’il avait parlé au Père Noël et à Jésus Christ dans la même journée.

Ils ne se sont pas trompés, au Real. En même temps, quand Zidane et Mourinho vous ciblent…

SR : Ils ne se sont pas trompés, au Real. En même temps, quand Zidane et Mourinho vous ciblent…

JGW : On se doutait que le club allait avoir une rentrée d’argent, que Raphaël allait avoir des opportunités de partir sous d’autres cieux… il fallait rentabiliser cette formation, mais on ne peut pas verrouiller un jeune de 17 ans qui peut aller au Real. Même si on ne présageait pas qu’il ferait un tel chemin à Madrid.

GM : Beaucoup de journalistes me disaient que c’était une connerie de l’envoyer au Real, mais j’avais prédit que six mois plus tard, il serait titulaire. Je ne me suis pas trompé de beaucoup. Il a marqué le Racing parce que tout le monde s’est attaché à lui, et après, beaucoup de nos supporters ont regardé le Real parce que Varane y était. Et puis surtout, c’est quelqu’un qui n’a jamais oublié là où il est passé. Deux semaines après le titre en Coupe du Monde en 2018, il m’appelle. Il était à la Gaillette parce qu’il avait une surprise pour moi et il m’a remis son maillot dédicacé qu’il avait porté en quarts de finale contre l’Uruguay. Au-delà d’être un très grand joueur, c’est un mec attentionné, le gendre idéal.

FQ : Il a choisi le bon club pour lui, et c’est tout à son honneur. Il a fait quelques bribes de matchs, il a persévéré, et il a quand même sorti Pepe de l’équipe, ce qui n’était pas une mince affaire. On connaît la suite.

JGW : Sa carrière fait aussi qu’il est autant dans le cœur des Lensois. C’est extraordinaire ce qu’il a fait. Mais les vrais Lensois, au fond, ont sûrement d’autres noms en tête quand on leur parle de mecs du coin. Après, quand il gagne la Ligue des champions, la Coupe du monde, c’est aussi un peu Lens qui gagne.

FQ : Tout ça, il le doit à son travail et à son entourage. Désormais, c’est tout tracé pour lui. Il y a de nombreux autres trophées qui l’attendent, peut-être même le Ballon d’or, même si malheureusement on oublie souvent les défenseurs et c’est difficile de jouer à l’époque des monstres comme Messi ou Ronaldo. En tout cas, je pense qu’il n’y a plus aucun club qui peut prendre Raph’, il va faire toute sa carrière là-bas.

GM : Je suis fier de beaucoup de joueurs qui sont sortis de la Gaillette et je n’aime pas mettre un joueur en exergue, mais c’est vrai que lui est à part. Reviendra-t-il terminer sa carrière à Lens ? Pourquoi pas, ce serait extraordinaire, mais pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour, même si je pense qu’il serait capable de le faire.

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