- Euro 2020
- Quarts
- Belgique-Italie (1-2)
Il suffisait d’Insigne
Étincelant face aux Belges et élu homme du match, Lorenzo Insigne a marché sur les Diables rouges en ayant même réussi à rentrer sa spéciale de l’intérieur du pied pour le but du break. Ce n'est pas un demi-homme qui a envoyé l'Italie en demies : c'est un demi-dieu.
Comme dans tout bon film de guerre qui se respecte, il y a toujours un moment où l’un des coups de feu d’un M16 est filmé au ralenti. Afin d’observer la trajectoire de la balle, le modèle de celle-ci, et surtout, déguster cette micro-seconde où la balle touche la cible. À plusieurs reprises depuis le début de l’Euro, l’artificier avait gaspillé pas mal de munitions. Et puis est enfin arrivée cette 44e minute de ce Belgique-Italie. L’Allianz Arena de Munich n’était pas prête, au moment où le meneur de jeu napolitain a passé la ligne médiane. Elle n’était pas prête à voir Insigne crocheter si facilement Youri Tielemans, encore moins pour ce qui allait se passer derrière. Le moment figé dans le temps est arrivé, Insigne a jeté un regard et a décoché son missile. La lunette est trouvée, Thibaut Courtois est un soldat à terre, la Nazionale fait le break, et Lorenzo Insigne est aux anges.
[ VIDÉO BUT] #BELITA OHHHH LA MERVEILLE DE LORENZO INSIGNE ! Un rush solitaire suivi d’un enroulé sublime en pleine lucarne ! pic.twitter.com/RbkgeFqlDx
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) July 2, 2021
Lorenzo débarque foutre la merde
Au bout du compte, l’Italie a défait la Belgique, et Lorenzo Insigne a fort logiquement été élu homme du match. Pour son caractère décisif, forcément, mais aussi pour tout le reste. Sur son aile gauche, il a fait tourner la tête du pauvre Thomas Meunier qui n’avait rien demandé et a toujours su se montrer disponible entre la défense à trois belge et la paire Witsel-Tielemans. Il aurait pu, sans un hors-jeu de Giorgio Chiellini, être à l’origine de la (non-)ouverture du score de Leonardo Bonucci sur un coup franc qu’il avait parfaitement brossé.
Après avoir inscrit son dixième pion en sélection, le joueur de 30 ans a été le seul des trois de devant à garder le même rendement diabolique et son caviar pour Leonardo Spinazzola à l’heure de jeu aurait mérité meilleur sort. Le regard du soliste sur sa partition parfaite après la rencontre ? Altruiste, forcément : « Avoir été nommé MVP de la rencontre ? C’est une grande satisfaction, forcément, mais au-delà du prix individuel, je suis heureux de la victoire et de la demi-finale. Nous souffrons en tant qu’équipe, nous devons continuer comme ça, car nous pouvons en tirer une grande satisfaction. »
Insigne prémonitoire ?
Il y a un moment déjà que le statut en équipe nationale de Lorenzo Insigne ne fait aucun doute. Ce n’est pas Roberto Ventura qui dira le contraire, lui qui doit forcément repenser à cette soufflante de Daniele De Rossi, un soir d’Italie-Suède à Milan en 2017, qui avait reproché au sélectionneur de l’époque de l’avoir fait entrer lui aux dépens du magicien napolitain. Un soir qui a changé à jamais le destin de cette Italie au sein de laquelle « Il Magnifico » s’épanouit aujourd’hui plus que jamais. En trouant le but belge ce vendredi soir, il a par ailleurs inscrit le 90e but de l’Italie version Roberto Mancini.
En permettant aux Azzurri d’atteindre le dernier carré de l’Euro, il a offert un 32e match consécutif sans défaite à cette sélection qui commence à faire claquer des dents toute l’Europe. Et pour la suite ? « Nous faisons ensemble un grand championnat d’Europe, et je me mets à la disposition de l’équipe. Contre l’Autriche, je sais que je n’ai pas fait une grande performance, mais l’important est d’avoir montré que, tous ensemble, nous sommes capables d’aller jusqu’au bout. » Un signe prémonitoire ?
Par Andrea Chazy