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Il sert vraiment à quelque chose, Allegri ?

Par Morgan Henry
Il sert vraiment à quelque chose, Allegri ?

À 20h45, ce soir, Massimiliano Allegri retrouvera San Siro et le Milan AC pour ce qui constitue LE choc de cette 3e journée de Serie A. Sauf que cette fois-ci, il sera sur le banc des visiteurs et devra répondre à la fureur des tifosi milanais. L'occasion de sortir enfin de l'ombre de Conte ?

Mardi 15 juillet dernier, coup de massue à Vinovo, le centre d’entraînement de la Juventus. Antonio Conte, homme providentiel du club depuis trois saisons et triple vainqueur du Scudetto avec la Vieille Dame, annonce son départ après le deuxième jour de stage. Panique au village. Les tifosi blêmissent et les dirigeants claquent des dents. Du côté de Turin, c’est l’incompréhension générale. Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? Et, surtout, qui pour remplacer cet homme pour qui la Juventus représente quelque quinze années de sa vie ? En coulisses, Agnelli et Marotta font grise mine. Il y a bien une short list d’entraîneurs de secours (Spalletti, Mancini…), mais rien qui ne fasse a priori rêver. Finalement, après 24 heures d’angoisse, Massimiliano Allegri, le mouton noir du Milan AC, est intronisé à la tête du triple champion d’Italie en titre. Une déception plutôt qu’une solution, un égarement plutôt qu’un soulagement. Du moins pour les tifosi.

Un entraîneur normal

Malgré son statut de meilleur entraîneur de Serie A en 2011 et le titre remporté cette année-là avec le Milan, Max Allegri traîne derrière lui un paquet de casseroles qui équivaudrait, selon certains, à une batterie de cuisine entière. Limogé en janvier dernier alors qu’il coachait les Rossoneri depuis l’été 2010, le natif de Livourne reste pour beaucoup le symbole de la déliquescence milanaise. Par ailleurs, son souhait de refourguer gratuitement Andrea Pirlo à la Vieille Dame sous prétexte qu’il n’entrait plus dans ses plans au Milan a laissé un souvenir particulièrement amer aux tifosi des deux camps (enfin, plus à ceux du Milan, évidemment). Ce soir, pour ce qui constitue le premier vrai choc de l’ère Allegri à la Juve, le néo-Turinois retrouve San Siro le temps d’une rencontre qui s’annonce d’ores et déjà épique. « Pour moi, ce ne sera pas un match comme les autres, dire le contraire ne serait pas humain. Je ne suis pas une machine, je suis un homme. J’ai passé trois ans et demi intenses au Milan, nous avons remporté un Scudetto, une Supercoupe. Ces trois années sont inoubliables, mais elles font partie du passé, de ma vie professionnelle et humaine. La soirée de demain sera donc riche en émotions pour moi et c’est tout à fait normal. »

Normal, tel semble être le qualificatif idéal pour désigner Max Allegri après le passage de l’ouragan Conte. Des passations de pouvoir entre un petit teigneux et un grand mollasson, nous en avons déjà vu et en verrons sans doute beaucoup d’autres. Sauf qu’après avoir bâti un empire avec ses méthodes de sauvage et son sens de la gagne quasi maladif, Antonio Conte a laissé derrière lui une armada de guerriers que le non-charisme d’Allegri ne semble pas en mesure de driver. Du moins, c’est l’impression que le coach donne, peut-être malgré lui. Toujours est-il qu’après deux journées de championnat et un match de Ligue des champions, certes tous remportés, l’image de la Vieille Dame a rarement paru aussi terne. Comme si, après le départ du nouveau sélectionneur italien, la Juve était soudainement redevenue une équipe normale, dotée d’un entraîneur normal, de joueurs normaux et de résultats qui le sont tout autant (1-0, 2-0, 2-0).

L’homme sans ombre

Dire le contraire serait mentir, Massimiliano Allegri n’était pas vraiment le bienvenu à son arrivée dans le Piémont. Il faut dire qu’avec un total record de 102 points décrochés l’an passé par Conte en Serie A, Allegri est presque condamné à faire moins bien. La tâche est donc ardue et le défi pas des plus rassurants. Pas de chance, c’est justement sur ce point que Massimiliano est attendu : rassurer. Parti de zéro, ou presque, l’ancien entraîneur de Cagliari sait qu’il va devoir y aller par étapes pour gagner le cœur des fidèles, si tant est que cette idée soit possible. À l’image d’un David Moyes à Manchester United, rien ne lui sera épargné et la moindre erreur sera susceptible de lui coûter sa place. S’il veut rester, Allegri n’a pas le choix, il faut gagner, gagner, encore gagner. Quand tout le monde voyait partir Vidal et Pogba, lui a réussi à les convaincre de rester. Quand on prédisait un début de saison compliqué à la Juve, Allegri a répondu par trois victoires en trois matchs sans encaisser le moindre but. Mais pour ça, en revanche, personne ne compte l’applaudir. « Encore heureux » diront les tifosi, il ne manquerait plus qu’on lui décerne une médaille.

Pour l’heure, Allegri travaille dans l’ombre de son prédécesseur. Aux pétages de câble d’Antonio, Max préfère les petites remontrances sans vagues. Et aux effusions de joie démesurées, un poing serré en guise de satisfaction. Si seul l’avenir révèlera l’efficacité de cette méthode, le présent, lui, montre une chose : à Turin, Allegri est pratiquement un fantôme. Ses valises ont beau être défaites depuis la mi-juillet, rien n’y fait, la Vieille Dame est toujours la propriété intellectuelle d’Antonio Conte. Alors que l’on annonçait un changement radical de schéma tactique afin de préparer au mieux à la Ligue des champions, Allegri n’a pas changé d’un iota le système mis en place depuis trois ans. Un 3-5-2 des plus classiques, Pirlo/Pogba/Vidal au milieu, Llorente/Tévez en attaque. Roulez jeunesse, advienne que pourra.

Bientôt l’Atlético

Contre Malmö, l’Udinese et le Chievo, la défense à trois a tenu bon, mais qu’en sera-t-il quand il s’agira d’aller chercher la qualif au Vicente-Calderón et à l’Olympiakos, où le champion d’Espagne en titre vient justement d’en ramasser trois dans la besace ? S’il souhaite s’approprier la Juventus, lui donner une nouvelle esthétique, un nouvel élan et l’emmener encore plus loin, Allegri va rapidement devoir bousculer les lignes. « À mon avis, on verra bientôt la défense à quatre. Cela dit, je ne suis pas l’entraîneur. Qu’on joue à quatre ou trois, j’ai envie de jouer, même si je dois être gardien, ce n’est pas un problème. Parce qu’ici on travaille et on travaille pour gagner » , déclarait cette semaine Patrice Évra en conférence de presse. Une question persiste alors : que signifie ce « bientôt » qui veut à la fois tout et rien dire ? Le mercredi 1er octobre, la Juventus se rendra à Madrid pour aller défier l’Atlético en Ligue des champions. Quatre jours plus tard, c’est à la Roma supersonique de Garcia qu’il faudra se frotter. Cela laisse donc onze jours à Allegri. Onze jours pour tenter, innover, essayer et, peut-être, surprendre. Si la Juve a pour l’instant tout gagné, elle a rarement impressionné. Le peuple bianconero attend des réponses, et vite. Certaines pourraient venir dès ce soir face au Milan, une équipe que Max Allegri connaît bien. Et qu’en tant que coach adverse, il n’a d’ailleurs jamais battue.

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