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Il Parmigiano Gervinho
Auteur d’un doublé salvateur face à la Juve samedi, Gervinho a ajouté un nouveau fait d’arme à sa magnifique saison parmesane. Depuis son retour en Serie A cet été, l’Ivoirien prouve que son aventure chinoise n’était qu’une parenthèse pour mieux revenir.
Sourire Colgate, collier, cheveux longs et tressés cachés par une casquette à grosse visière plate fixée sur la tête, tee-shirt blanc immaculé. En apparence, lorsque Gervinho a reposé le pied en Italie il y a six mois pour signer un bail avec l’historique Parma Calcio 1913, rien n’avait changé chez le natif d’Anyama. Deux ans et demi, pourtant, que l’ancien du MUC et du LOSC avait quitté la Botte et mis les voiles loin du football occidental, attiré par les sirènes chinoises après plusieurs exercices inégaux, mais honorables à la Roma. Cette signature représentait un sacré pari, pour le club comme pour le joueur de 31 piges.
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— Gianluca Di Marzio (@DiMarzio) 17 août 2018
Cagliari et Udine laissées sur place
En fait, plus d’une demi-saison après ce retour sur la pointe des pieds, on en a désormais la certitude : il n’y a pas que dans le look que le feu follet ivoirien est resté le même. Celui capable de scotcher une équipe adverse à coups d’accélérations dévastatrices, comme face à Cagliari (2-0) en septembre (l’un « des plus beaux buts de [sa] carrière » ) et l’Udinese (2-1) en janvier. Ou celui capable de planter trois fois en deux matchs face au mammouth juventino, dont deux fois samedi (une Madjer exquise, une frappe de buffle imparable) pour porter le promu vers un match nul inespéré au Juventus Stadium.
Porter les Gialloblù, c’est d’ailleurs ce que fait très régulièrement petit Gervais cette saison, brillant souvent lorsque son corps le lui permet (deux pépins lui ont fait manquer quelques matchs en octobre puis décembre) : titularisé à 14 reprises sous les très soignées tuniques parmesanes, l’ailier gauche en est rendu à 8 caramels en Serie A, à une unité de son meilleur total dans ce championnat (2013-2014). Au-delà de ça, ses fulgurances balle au pied et sa capacité à rendre folles les défenses, jamais vraiment disparues, sont précieuses pour Parme. « Au fur et à mesure qu’on prend de l’âge, c’est vrai qu’on peut perdre certaines choses, expliquait-il pour Eurosport il y a quelques mois. Mais d’autres sont naturelles, comme la vitesse. Il y a aussi beaucoup de travail, cela demande beaucoup d’efforts, de sacrifices. »
La daronne à l’abri
Et pourtant, rien ne certifiait une telle forme aujourd’hui pour le fier représentant du serre-tête sur les carrés verts, au vu de son passage en Chinese Super League sous les couleurs de l’Hebei China Fortune. Un séjour asiatique assez quelconque, voire raté (4 pions en 29 petites apparitions) et marqué par de longues périodes d’absence, notamment pour blessure. Mais qu’importe, l’Éléphant a pris ce qu’il avait à prendre à l’autre bout du globe – et certainement mis la daronne à l’abri – et après avoir été plus ou moins mis à la porte, est revenu se faire plaisir en Émilie-Romagne. Avec à la clé, l’objectif plutôt sympa de rendre ses lettres de noblesse à une mythique formation du foot italien, qui s’est installée dans le ventre mou du championnat et avec qui il pourrait faire un petit bout de chemin.
« Je garde un bon souvenir de mon passage en Chine, a-t-il déclaré en décembre à Goal.[…]Il était temps de revenir, je pense.[…]J’aime beaucoup l’ambiance du football italien et je pense que j’avais encore des choses à faire ici.[…]C’est vraiment la notion de plaisir, pour m’amuser et jouer libéré qui était importante. » Si l’on fait le bilan début février, l’opération est un franc succès pour le numéro 27. Et dans ses galères actuelles, un certain Rudi Garcia doit certainement regretter de ne pas avoir rapatrié une énième fois son chouchou à domicile.
Par Jérémie Baron
Propos de Gervinho tirés de Goal.com et Eurosport.fr