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Il faut sauver les soldats Kurzawa et Paredes
Titulaires contre Reims, Layvin Kurzawa et Leandro Paredes ont symbolisé l’échec de ce match complètement raté du PSG. Les deux joueurs, tous les deux internationaux, ne sont jamais vraiment rentrés dans les plans de Thomas Tuchel cet été, mais, faute d’offres intéressantes, sont restés au PSG. Aujourd’hui, ils sont physiquement là, mais mentalement absents. Comment inverser cette tendance ?
On ne saura jamais vraiment ce que Layvin Kurzawa cachait sous sa serviette. Une fois son remplacement effectué, le latéral gauche s’est assis sur le banc contre Reims. Captée par les images de Canal Plus, on y voit le gaucher se cacher la main sous une serviette. Ses phalanges tatouées « HOPE » sont visibles, pas ses yeux. Craque-t-il après une prestation individuelle ratée ? Seul l’ancien Monégasque le sait. Mais force est de constater que le gaucher n’arrive pas, n’arrive plus, à s’inscrire dans ce PSG. Dans sa détresse, le Français n’est pas seul puisque, sur la pelouse, Leandro Paredes, acheté 47 millions d’euros en janvier, n’y arrive pas non plus.
Cohérent avec l’équipe d’Argentine – où l’entrejeu est un désert, il faut le préciser -, l’ancien du Zénith peine à livrer des matchs aboutis avec le PSG. De janvier à mai, on a mis ça sur le compte de l’adaptation et d’une équipe qui n’avançait plus depuis l’élimination contre Manchester United. Là, ça devient plus compliqué à verbaliser, même si Paredes, comme Kurzawa, mérite peut-être un jugement sur plusieurs matchs avant d’être définitivement cloué au mur. Ont-ils raté leur match contre Reims ? Clairement, oui. Mais comme les autres. Sont-ils pour autant tricards jusqu’à la prochaine ouverture du mercato ? Il faut espérer pour le PSG que non.
Paredes dans les pas de Cabaye et Krychowiak ?
D’une, parce que le club de la capitale a un effectif dense, mais touché par de nombreuses blessures, de deux parce que ce duo doit représenter une solution crédible en Ligue 1. On parle de deux internationaux dont l’un, Paredes, est quand même le sixième plus gros transfert de l’histoire de la Ligue 1. Il n’est pas envisageable, pour des questions d’image et de finance, que l’arrivée de Paredes se transforme en immense fraude sportive si vite. Tuchel réclamait déjà Idrissa Gueye en janvier quand Antero Henrique avait préféré arranger l’agent de Paredes – également celui de Luciano Acosta de DC United et annoncé proche du club en janvier – en surpayant le milieu à tous les niveaux (indemnités de transfert et salaire mensuel).
Mais le milieu est au PSG avec un long contrat à la clé. Pour ne pas emprunter la route de Cabaye, Stambouli et Krychowiak, Leandro Paredes n’a plus beaucoup de solutions. Il faut être bon. Il doit être bon. Ou tout du moins, être moins mauvais. Montrer quelque chose, quoi. Mercredi, comme souvent lorsqu’il joue avec le PSG, il a manqué d’envie, de jus, de peps, d’intensité, de mouvement. Bref, il marche. Toujours. Tout le temps. Et parfois au ralenti. Et l’ennui avec ce genre d’attitude, c’est que cela se voit très vite. Surtout quand Idrissa Gueye est passé par là récemment.
Kurzawa, la croisée des chemins
Pour Layvin Kurzawa, la donne est plus compliquée. En fin de contrat en juin prochain, le gaucher était sur le marché des transferts dès cet été. Le PSG avait d’ailleurs trouvé son remplaçant en la personne de Raphaël Guerreiro. Mais faute d’offre, Kurzawa est resté. Voilà quatre ans qu’il a débarqué de l’AS Monaco et quatre ans que rien ne change. Kurz a un beau pied, un potentiel, mais le mental ne suit pas, sans parler du corps qui le trahit tous les ans avec différentes blessures. Kurzawa, c’est l’ascenseur émotionnel permanent. Un triplé en Ligue des champions et puis le néant dans la foulée. Une grave blessure au dos avant de revenir en forme au point de retrouver les Bleus pour finalement s’endormir sur ses lauriers alors qu’il arguait avoir changé à grand renfort de communication. Le natif de Fréjus entame sa cinquième saison au PSG, mais donne l’impression d’être arrivé hier. Est-il bloqué psychologiquement ? C’est possible.
Et comme Paredes, il faut trouver un déclic. Voilà donc le PSG avec deux internationaux en grande difficulté sur les bras, mais les mettre au placard d’ici janvier n’aurait aucun sens. Ils ont le droit à une nouvelle chance. La dernière ? Pas loin. Mais sans leur dire ouvertement comme ce fut un peu le cas, de manière maladroite, par Tuchel avant Reims. En gros, on fait tourner, on balance un peu le match, mais tu as intérêt à être bon. Paredes a le droit de produire autre chose, clairement. Mais tout comme Kurzawa, ils ont le droit de jouer au sein d’une équipe cohérente et pas forcément un assemblage lunaire parce qu’il fallait bien coucher onze mecs aptes sur la feuille de match comme mercredi. Maintenant, pour espérer un dernier miracle, il est possible de redonner confiance à ces deux joueurs. Comme après un accident de vélo, il faut vite remonter en selle pour effacer le traumatisme. Maintenant, si les deux soldats ne relèvent pas la tête sur le moyen terme, il faudra se rendre à l’évidence et arrêter les frais pour tout le monde.
Par Mathieu Faure