- Ligue 1
- 35e journée
- Ce qu'il faut retenir
Il faudra être patient
Alors que tout semblait fait dimanche soir après la victoire lilloise contre le PSG, la 35ème journée a remis les choses en place. Cinq points séparent Montpellier, premier, de Lille, troisième. Autrement dit, rien n'est fait et c'est tant mieux.
Montpellier, la gueule de bois
Dimanche soir, René Girard s’est ouvert une bonne bouteille de rouge qu’il a déboitée avec un bon sauciflard et des cornichons. Hier soir, René tirait un peu la gueule, par contre. Entre les deux soirées, son Montpellier a joué contre Evian. Une soirée de merde. Même si les Héraultais s’en sortent bien (2-2 avec un but sur hors-jeu pour Giroud), ils auraient pu l’emporter, avec les couilles, si Camara n’avait pas raté son penalty. Enfin, avec des si…
L’autre sale nouvelle de la soirée concerne Younès Belhanda. En effet, le Marocain s’est pris la tête avec Mongongu sur la dernière action. Un pugilat synonyme de rouge et de plusieurs matches de suspension. C’est donc sans son maître à jouer que le MHSC ira défier Rennes avant de recevoir Lille lors des deux prochaines journées. Un Belhanda qui charge même son coéquipier Giroud dans L’Equipe du jour. « Je croyais qu’Olivier Giroud allait prendre le ballon, puisque que c’était à son tour de tirer le penalty, alors je n’y suis pas allé. Et je vois que Camara s’en charge alors qu’il ne tire jamais. C’était à Giroud de prendre ses responsabilités ! » . Tiens, c’est cadeau.
Alors que tout était réglé dimanche soir, tout est relancé pour l’Hexagoal. Décidément, ils vont nous emmerder jusqu’au bout avec leur suspense.
Lille et Paris n’ont pas abdiqué
Lille s’est imposé à Nice sur un nouvel éclair de génie d’Eden Hazard (8 buts et 7 passes sur les 10 derniers matches) qui s’amuse avec les reins de Kevin Gomis sur le côté gauche avant de déposer un café crème sur la crête de De Melo. Un but qui suffit au bonheur des Lillois pour foutre la pression sur le PSG. Mine de rien, le LOSC n’est qu’à deux points du Paris-SG et se permet de rêver à tout. Même au titre. Et sans se cacher. Un peu l’inverse d’un PSG qui s’est imposé contre Saint-Etienne avec le frein à main. Sous pression, la bande à Carlo Ancelotti s’en sort plutôt bien. Nenê a claqué un dix-septième but comme un grand. Suite à un tacle tout à fait régulier de Marchal sur Ménez, le gaucher met une disquette à l’arbitre de touche pour obtenir gain de cause. Et ça marche. Même Pastore y va de son but en fin de match (son troisième en trois matches, le douzième de la saison) pour conclure une soirée stressante. A trois matches de la flamme rouge, le PSG compte trois points de retard sur le maillot jaune et deux d’avance sur Lille. Oui, c’est le bordel. Il va falloir sucer des roues.
Marseille s’arrête à 13
Trois mois de calvaire, de pleurs, de doutes, de honte, de moqueries, de n’importe quoi avant, enfin, de revoir la lumière. Marseille a de nouveau gagné un match de football dans son propre championnat. Devant un public boudeur et frondeur, les ouailles de Didier Deschamps ont assuré le strict minimum. 1-0, but de Rémy et on ferme la boutique. Une victoire acquise avec les tripes, dans une ambiance délétère, teintée de chance (la main de Loïc Rémy dans la sa surface est passée inaperçue) et qui met fin à une sale série de treize matches sans victoire. Par la même occasion, Marseille assure son maintien et peut – enfin – tourner la page de cette saison de merde. Qui sera là, l’année prochaine ? Personne ne le sait encore. Quoi qu’il en soit, on a revu des sourires sur certains visages. Le changement, c’était vraiment maintenant…
Lisandro, Licha sauvage
24 matches, 15 buts. Putain de ratio. Lisandro Lopez n’a pas le toucher de balle de Pastore, ni la technique d’Eden Hazard, par contre, l’Argentin a un sens du but aiguisé comme une lame de couteau. Si l’OL limite la casse en cette fin de championnat (quatrième, avec un match en moins et toujours l’espoir de finir sur le podium), il le doit en grande partie à son génial buteur. Contre Valenciennes, dans une promenade de santé printanière (4-1), Licha s’est fendu d’un doublé. En vrai buteur. Depuis le début de l’année, il a répondu présent. Systématiquement. Il ne s’est jamais caché. Même quand les crachats se faisaient plus persistants. A l’arrivée, l’ancien de Porto réalise sans doute sa meilleure saison en Ligue 1. On lui pardonnerait presque ses larmes de crocodile contre Quevilly. Il y a un cœur qui bat sous cette barbe Koh-Lantienne.
La Corse en beauté
Bastia a montré l’exemple en début de semaine, à quelques encablures de la commémoration des 20 ans du drame de Furiani, en validant son titre de champion de Ligue 2. Ajaccio, lui, a tenu à dignement représenter la Corse du Sud. Annoncés cramés dès le mois de janvier, les Corses respirent toujours. Dans leur duel de malades contre Sochaux, l’ACA s’est découvert des ressources morales jusque-là insoupçonnées. Même menés, les insulaires n’ont rien lâché. Ils se sont battus avec leurs armes : un gros cœur et un peu de chance. Certes, ce n’est pas le football qui fait péter les braguettes mais l’envie est là. Elle permet aux Corses d’écarter les Lionceaux de leur chemin et d’accroître un peu plus leur rêve de maintien. En Corse, on rêve déjà d’un derby Ajaccio-Bastia le dimanche soir en prime time.
Par Mathieu Faure