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« Il est peu probable que la majorité des clubs pro survivent »

Par Pierre Rondeau
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Une commission parlementaire, pilotée par les députés Cédric Roussel et Régis Juanico, vient d’être mise en place pour faire toute la lumière sur la crise actuelle du football français. Lors de leur première audition, le président de la DNCG, Jean-Marc Mickeler, a alerté sur le risque d’une faillite totale. Vers la fin de notre sport chéri ?

Ça a le mérite d’être clair. Interrogé par une commission parlementaire, le président de la DNCG, Jean-Marc Mickeler, n’y est pas allé de main morte. « La dette du football professionnel français est passée de 500 millions d’euros à 1 milliard en une seule saison.[…]Les dépenses se sont maintenues à plus de 2,7 milliards d’euros sans que les recettes n’augmentent.[…]Sans un apport massif des actionnaires, il est peu probable que la majorité des clubs pros survivent à la saison 2021-2022. » N’en jetez plus, on se dirigerait vers une faillite systémique !

Si rien n’est fait, bien évidemment. Et il serait peut-être temps que les dirigeants en prennent conscience et qu’ils se décident à agir vite. Pour l’instant, les seules solutions qu’ils ont trouvé sont la Ligue 1 à 18, à partir de 2023, et la pression mise sur Canal+ avec le projet de création de chaîne autonome en OTT. Rien d’autre.

Rien ne redeviendra comme avant

Et toutes les propositions faites par l’instance comptable du football, la DNCG, avant la crise économique, comme les ratios plafonnés de la dette et des salaires sur le chiffre d’affaires, ont été abandonnées sine die, sans qu’un débat ou qu’une discussion n’ait lieu. Les dirigeants espèrent toujours que tout redeviendra comme avant, qu’il suffirait simplement d’attendre, que les années folles des décennies 2000 et 2010 ne seront pas qu’une exception historique et qu’une fois la Covid-19 oubliée, tous les grands équilibres seront rétablis.

Les clubs ne dégagent pas, dans leur immense majorité, des recettes à l’équilibre, voire de la plus-value ? Pas grave, il y a les actionnaires. Les équipes n’arrivent pas à attirer des investisseurs capables de renflouer les caisses ? Pas la peine de paniquer, il y a le trading et la vente de joueurs. Les recettes n’augmentent pas, et les sponsors stagnent ? Pas la fin du monde, les dirigeants pourront toujours faire croître artificiellement les droits TV en se comparant, peut-être avec une grande prétention, à la Premier League milliardaire.

Donc on va continuer comme ça ? À écouter certains acteurs et observateurs du football français, on a l’impression que la crise n’a absolument pas bouleversé leurs préconçus. Noël Le Graët, président de FFF, répète inlassablement que si la Serie A, si la Liga ou si la Premier League sont à plus de 900 millions d’euros, la Ligue 1 peut légitimement prétendre à autant. Canal+ aurait même le devoir de soutenir et d’éponger les pertes des clubs français, parce que c’est un partenaire historique. En 2018, avec la venue de Mediapro, il n’avait pas eu le même discours à propos de la chaîne cryptée… Enfin, d’autres, comme Raymond Domenech, sont persuadés que Canal + payera quoi qu’il arrive, car il ne peut pas dévaluer son produit. À croire que même à 724 millions d’euros entre 2016 et 2020, le championnat de France était attractif et compétitif …

La France, membre du Little-All, pas du Big-Four

Mais sont-ils tous aveuglés par leur prétention et leur fierté ? À quel moment peut-on continuer à croire que la France fait partie d’un supposé Big Five et qu’elle peut se comparer aux Anglais, aux Allemands, aux Espagnols ou aux Italiens ? Alors oui, d’accord, il y a 67 millions d’habitants, donc un marché potentiel de consommateurs important qui permettrait de dégager des recettes pour les diffuseurs, donc engendrer des droits TV élevés. Mais tout n’est pas qu’une question démographique. Les Français aiment le foot, oui, mais ils aiment autant le foot français que le foot européen, ils supportent autant le PSG, l’OL ou Marseille qu’Arsenal, le Milan ou le Barça. Contrairement aux voisins continentaux, qui supportent un club, le club de leur pays. En France, la Ligue 1 est en concurrence directe avec les autres championnats, voire les autres disciplines. Sur les ondes de RMC, le président de Canal+, Maxime Saada, précisait d’ailleurs que les audiences des rencontres secondaires de Ligue 1 étaient catastrophiques, inférieures à une affiche moyenne de Top 14, en rugby.

Changeons avant qu’il ne soit trop tard

Puis, au-delà d’une supposée valeur démographique et économique, quel est le niveau sportif du championnat de France ? Peut-on vraiment continuer à se comparer aux autres gros et à se croire membre du Big Five ? Nous n’avons qu’une seule Ligue des champions à notre actif, nous ne sommes que la 8e nation à l’indice UEFA cette saison. Sans le Paris Saint-Germain et, dans une moindre mesure, Lyon, nous serions aussi performants que le Danemark ou la Hongrie. Peut-on continuer à espérer des droits TV supérieurs à 800 millions d’euros et ne pas changer notre modèle économique, ne pas bloquer les dépenses et plafonner les salaires ?

Pourquoi n’arrête-t-on pas cette gabegie absurde et irrationnelle alors que tout va mal ? Pourquoi devrions-nous continuer à nous tourner vers des actionnaires, vers un trading fantasmé ou vers des droits TV imaginaires ? Qu’est-ce qui ne tourne pas rond dans le football français ? De toute manière, l’avenir va être très simple. Soit on change et on s’impose une restructuration, un plan de rigueur et d’austérité efficace, quitte à perdre nos meilleurs éléments, et tout le monde tient. Soit on ne fait rien et on prie les dieux imaginaires du football que les diffuseurs et les actionnaires payeront. Pas certain que ce dernier scénario soit réaliste…

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