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Il est 5 heures, Lille s’éveille

Par Félix Barbé et Florent Caffery, à Angers, Lesquin et Lille
Il est 5 heures, Lille s’éveille

C’est le genre de nuit à marquer d’une bière blanche. Celle où s’embrasser est revenu à la mode, où plonger dans les fontaines était une obligation, où tout était comme avant. D’Angers à Lille en passant par l’aéroport de Lesquin, les supporters nordistes ont cumulé les délires pour atteindre le septième ciel footballistique. Vertige de l’amour, plongée dans une folie furieuse qui n’en finissait plus.

4h30 du mat’. Depuis presque trois heures, Éric a pris sa voiture pour rejoindre l’aéroport de Lille Lesquin, à dix bornes d’une Grand-Place dont les coutures viennent de sauter les unes après les autres. « Putain, il est là, dans le ciel », lance le trentenaire, maillot ING Direct des Dogues sur les épaules. Thomas Pesquet rentre déjà de l’ISS ? Non, il s’agit plutôt de l’avion de la clique à Galtier enfin posé sur le tarmac. « Allez les gars, c’est maintenant », gueule l’un des 500 furieux à avoir poireauté des plombes sur un rond-point au milieu de nulle part. Sous sa casquette trempée, Sylvain a les poils qui se dressent. « Bordel, ça se mérite de voir les champions de France. Même si ça avait été à 7h, on aurait passé toute la nuit ici. »

Le quadra pense encore à sa femme avec qui, le matin du titre, il a connu « l’une des pires crises en quinze ans de couple. Elle n’en pouvait plus de me voir comme un dingue en pensant à ce dernier match. Il fallait qu’elle aille faire les courses avec les gosses, je ne tenais plus en place. Lille champion quoi, devant le PSG ! Avant de partir, je lui ai dit : « C’est le foot, c’est les potes, je ne peux pas passer à côté de ça. » Après cette année de merde du coronavirus, c’est une éruption. » Le rabibochage attendra. Car pour l’instant, ce sont les torches qui s’embrasent. Les bombes agricoles et pétards suivent, on se gare à l’arrache dans la boue, ça pisse en plein champ, le cordon de gendarmes mobiles s’écarte enfin, le bus du LOSC apparaît. Envie de le toucher, de monter dedans pour filer une binouze à Benjamin André ou Burak Yılmaz, de serrer Galtier d’amour, de vibrer une énième fois dans cette journée de tous les possibles. Mais avant de se prendre un dernier rail de folie furieuse, il a d’abord été question de scalper Angers.

Un vent venu de l’Ouest

Il est 17h30 ce dimanche, dans les Mauges. La petite place François Mitterrand, habituellement très tranquille, commence tout doucement à rougir. Plusieurs dizaines d’aficionados du LOSC sont là, répondant présents à l’appel des Dogues de l’Ouest, pour soutenir leurs protégés avant leur dernier combat. « Je pensais qu’on serait une trentaine à la base, mais les demandes s’accumulent ces derniers jours, explique le président Jean-Luc David, venu du Poitou à près de 2h30 de route. C’est super ! Finalement, on risque d’être une bonne cinquantaine. » Les drapeaux et les écharpes sont de sortie. Les premiers pétards de la soirée aussi, faisant frissonner la timide clientèle assise sur la terrasse du Delirium Café, située sur le trottoir d’en face. Les présentations sont brèves, le premier chant lancé permet de fédérer toute la clique. Certains n’ont pas hésité à débarquer de Bretagne pour vivre ce moment. « Je ne connais personne », lance Calix, étudiant lillois à Angers. Cinq minutes plus tard, le jeune homme de 20 piges s’est fabriqué de solides amitiés.

« Nous, on vient de Tours à 150 kilomètres de là, déroule Éric, accompagné de son fils Thierry. Ce rassemblement était immanquable ! On ne sait même pas où on regarde le match, mais on va vivre ça ensemble, on sera bien mieux que tout seul chacun de son côté sur son écran. » « Les supporters étaient nombreux samedi, à l’aéroport de Lille, embraye Arnaud. On veut montrer que même ici dans l’Ouest, il y a du monde avec les joueurs. » Le match face au SCO démarre dans un peu plus de trois heures, et tous y croient dur comme fer. « Ce soir, c’est pour nous ! » répète-t-on en boucle. Pour Calix, la rencontre revêt une importance d’autant plus importante : « J’ai un pote qui s’appelle Alexis et qui est décédé en voiture, il y a deux jours. Il était membre des DVE (Dogues Virage Est). C’était un choc pour nous tous. Ce match lui est dédié et si on gagne, c’est aussi pour lui. » Une banderole en l’honneur du garçon sera d’ailleurs apposée au niveau du parcage visiteurs de Kopa, quelques heures plus tard. Alors que l’ambiance monte, un téméraire supporter parisien vient titiller la bande, smartphone en main : « Ce soir, Paris champion ! Allez Paris ! » La réponse collective rouge est immédiate et bruyante : « Paris, Paris, on t’en**** ! »

On était dans un bar, on a lancé un dé, et on s’est dit que si ça tombait sur 6, on allait à Angers… C’est tombé sur 6. On avait tout ce qu’il nous fallait, c’est-à-dire de la bière et de l’essence.

« Allez, il va être l’heure d’y aller ! » s’exclame Jean-Luc. Direction l’hôtel des joueurs, situé sur la rocade à quelques kilomètres. Là-bas, une forte communauté turque, drapeaux en main, est déjà présente devant les grilles : « À la base, on n’est pas supporters de Lille. Mais depuis que les Turcs sont là, on l’est devenus, souffle Nezvat. Ce matin, on est déjà venus juste après l’entraînement. On a vu les joueurs, les trois Turcs sont descendus : Burak, Zeki et Yusuf. On a pris des photos avec eux, ils nous ont donné leurs maillots. On est revenus ce soir, pour se donner une deuxième chance de les voir. »

Juste à côté, Maximilien, fût en main, fait couler de la Pelforth dans les bouches de ceux qui le souhaitent en attendant la sortie des joueurs. À dix-neuf ans, il a improvisé cette soirée avec ses copains alors que tous étaient encore dans le Nord vingt-quatre heures plus tôt : « On était dans un bar, on a lancé un dé, et on s’est dit que si ça tombait sur 6, on allait à Angers… Et évidemment, c’est tombé sur 6. On avait tout ce qu’il nous fallait, c’est-à-dire de la bière et de l’essence. On est partis sur les coups de 22-23h, et on est arrivés à 3h du mat’. » Peu après 19h, les premières silhouettes des joueurs apparaissent au loin et grimpent dans le bus, non sans un geste vers leurs fans qui enchaînent les craquages de fumi et les pétards. La grille de l’hôtel s’ouvre, le car fend la grosse cinquantaine de supporters. Au milieu des chants qui résonnent, certains tapent sur le véhicule, d’autres se mettent un peu plus en retrait. Les plus vifs empoignent leur voiture pour suivre leurs héros jusqu’au stade. Pour les autres, il faudra patienter de longues heures avant de retrouver leurs poulains.

Une Galette au champagne

À Raymond-Kopa, l’ambiance est tout de suite plus calme, huis clos oblige. Un homme fait pourtant plus de bruit que les autres : José Fonte. Suspendu, le défenseur portugais harangue ses partenaires dès le début de match depuis les tribunes, alternant entre le français, le portugais et l’anglais : « Pression ! » « Attaque ! » « Sortez ! » « Stay up ! » Assis au-dessus des remplaçants (eux aussi en tribunes, à Angers), l’habituel capitaine des Dogues est aux premières loges pour voir Jonathan David et Burak Yılmaz marquer deux pions en première mi-temps, occasionnant chacun quelques explosions de pétards et coups de klaxon à l’extérieur de l’enceinte. À cinq minutes du coup de sifflet final, Renato Sanches est le premier à montrer la voie à ses copains, les invitant tous à se rapprocher du banc de touche, sentant l’exploit quasiment acquis. Les T-shirts conçus pour l’occasion sont de sortie, Yılmaz file au vestiaire chercher un drapeau turc, et si la réduction du score de Fulgini dans le temps additionnel fait parcourir un léger frisson dans le dos des Nordistes, Benoît Bastien met rapidement un terme au suspense en sifflant la fin du bal. Pour la quatrième fois de son histoire, le LOSC est champion de France.

Sur la pelouse, les scènes de liesse se multiplient au refrain de « Campeone ! Campeone ! Oé, oé, oé ! » Les longues accolades entre joueurs et staff n’en finissent plus, et tandis qu’une haie d’honneur fair-play des Angevins félicite les néo-champions, une fumée rouge se dessine dans le ciel des Mauges. Elle provient d’un tout petit coin du stade caché par une épaisse grille, derrière laquelle on devine quelques visages heureux : « C’est fantastique ! Il faut dire aux joueurs de venir ici, maintenant ! Et qu’ils prennent dix minutes, aussi, pour s’arrêter faire des photos à côté du bus en sortant ! » Le bonhomme ne sera pas entendu. Une grosse demi-heure après le coup de sifflet final, c’est un Christophe Galtier étonnamment calme qui se présente en conférence de presse : « Je ne réalise pas », concède-t-il. Le discours est posé et ne manque pas de remercier tout le monde, y compris Gérard Lopez et Luis Campos. Après un dernier hommage destiné à son épouse, le meilleur coach de la saison quitte la salle de presse ému… Avant d’être rattrapé par ses hommes – Timothy Weah en tête –, bouteilles de bulles en main. Accompagné de Botman, Bradarić ou encore Yılmaz, l’Américain offre à Galtier la traditionnelle « champagne shower » du champion, se faisant vider deux quilles sur la tête pendant que la ferveur à l’extérieur se fait de plus en plus forte.

« On a regardé le match à l’Appart’City ! C’est fabuleux ce qui arrive ! » s’écrie Jean-Luc à travers la grille la plus proche du bus des joueurs, au milieu des quelques fidèles toujours présents après minuit entre fumigènes et drapeaux. Zeki Çelik et Yusuf Yazıcı sont les premiers à venir communier avec eux, rapidement rejoints par Renato Sanches. Tous les trois immortalisent ces longues scènes de joie avec leur portable. Quelques minutes plus tard, c’est au tour du Kral de sentir la ferveur des fans et de lancer un tee-shirt vers les plus véhéments d’entre eux dans la fumée grise. Le Turc sera le dernier à approcher, au désarroi de la cinquantaine de supporters. « Respectez-nous ! » lancent certains, déçus de ne pas voir la totalité de l’effectif. Les ultimes résistants du vestiaire en sortent plus de deux heures après la fin de la rencontre. Il s’agit de Bamba, Ikoné et David, accompagnés par Mike Maignan et son enceinte XXL dans laquelle résonne « Intro » de Ninho. La fine équipe s’enjaille à grands coups de chorégraphie maîtrisée sous les regards amusés de Fonte et Botman, puis grimpe dans le bus qui démarre et s’en va… Bière à la main, un membre du staff lillois lui court après et tambourine au carreau pour qu’on ne l’oublie pas. Le voilà à son tour au chaud. Il est 1h12, direction l’aéroport, escorté par une camionnette de police pendant qu’à Lille, on est passé en mode « No limit ».

Des hommes fontaine

Perché sur son vélo rue Faidherbe, à une canette d’Heineken de la Grand-Place – la nouvelle unité de mesure en vigueur ce dimanche, dans la capitale des Flandres –, Karim capitule. Le burger qu’il a dans son sac Deliveroo peut refroidir, le coursier jubile : « Comment pédaler, avec toute cette foule dans le centre ? Je savoure, je kiffe, ce n’est pas tous les jours qu’on vit une chose pareille. » Une fête ne sera pas une fête sans les lacrymos des policiers. Les ardeurs pour rallier la Grand-Place sont rabrouées, on ne sait plus si ça pleure de joie ou à cause du gaz.

La foule compense devant la gare Lille Flandres, avant que les portes du cœur battant de la ville ne s’ouvrent. Ça déboule de partout, les ombres tournoient sur les façades flamandes, la Protection civile déploie à la va-vite des chapiteaux et Philippe, 58 balais, cherche sa progéniture. « J’espère que je vais retrouver mon fils, il n’a que 17 ans. Il m’a dit qu’il voulait aller à Lesquin pour le retour des joueurs, ose l’enfant d’Henri-Jooris, l’ancien bastion du LOSC. Mais qu’il profite. Il y a dix ans, pour le doublé, la ferveur n’était pas à ce niveau. J’ai l’impression d’être un soir de braderie. Je me doutais que les gens allaient sortir, mais à ce point… C’est sublime. À 23 heures, tout le monde est sorti de chez soi comme un seul homme. »

Ils sont probablement 10 000, sûrement plus, à rugir. Un Américain qui passe par-là, avec son maillot du Bayern, assure bosser dans l’aérospatial à Metz et être venu « pour faire la fête ». Du haut des cimes de la fontaine, la déesse en est quitte pour quelques culs noyés. Le jogging d’Adam n’a pas résisté longtemps. L’ado jure vivre « le plus beau jour de (sa) vie », s’allonge pour la dixième fois dans la flotte et prévoit une belle lessive pour rattraper tout ça : « On n’en a rien à foutre, c’est le genre de moment qu’il faut vivre à fond. »

On nous parle toujours de Lens, mais ici aussi on sait fêter un titre. Je vois bien qu’il y a une nouvelle génération, des gamins qui ont grandi avec les Hazard et compagnie et qui s’y retrouvent dans ce club.

Le jour où tout a basculé

Retrouver une aiguille dans une botte de foin est plus simple que de remettre la main sur un pote, le toit de l’hôtel Bellevue devient le spot à la mode, des sonos crachent du gros rap. Une retraitée sort son yorkshire comme si de rien n’était, Yılmaz est idolâtré et Julien met sa casquette de philosophe après avoir purgé avec ses collègues une quinzaine de bouteilles d’un breuvage made in Nord Pas-de-Calais : « La bière a coulé à flots, je ne préfère plus compter. Tu peux changer de meuf, de religion, mais pas de club. On a vécu toute la saison sur IPTV, Téléfoot, dans le canapé, ça commençait à bien nous saouler. Là au moins, on est là, on vit le titre. » Le supporter replonge dans sa DeLorean avec Marty Mc Fly : « Ma première au LOSC, c’était un Lille-Sedan en Coupe de France. Ma mère m’y avait emmené avec une vieille Renault 5. En sortant du stade, un gars nous rentre dedans. Il propose de venir le lendemain avec son père pour réparer. Je collectionnais les vignettes Panini, et le conducteur me rappelle quelqu’un. Quand il vient à la maison, je me rends compte que c’est Jean-Louis Valois (ailier du LOSC entre 1998 et 2001, NDLR). Je me retrouve à faire un foot avec lui pendant que son père répare la bagnole de ma mère, c’était surréaliste. » Un vestige « qui débloque tout chez moi. J’ai compris, à ce moment-là, que le LOSC ne me quitterait plus. Et une vingtaine d’années plus tard, on fête un nouveau titre de champion de France. Que veux-tu de plus ? » L’opportunité de stopper le maître du temps, peut-être.

« J’aimerais que cette fête ne s’arrête jamais, rappliquent Thomas et son écharpe nouée à l’arrache sur sa tête. À 6h, j’étais debout, c’était interminable d’attendre le match. Je n’arrivais pas à manger, c’était pire que le stress du bac. J’avais tellement peur que l’on foire tout… La déception aurait été énorme si on n’avait pas battu Angers. » De mémoire de Lillois, le doublé de 2011 n’avait pas rameuté autant. « Comme quoi, la ferveur lilloise existe aussi, reprend Philippe, qui galère toujours autant avec le réseau pour retrouver son fiston. On nous parle toujours de Lens, mais ici aussi on sait fêter un titre. Je vois bien qu’il y a une nouvelle génération, des gamins qui ont grandi avec les Hazard et compagnie et qui s’y retrouvent dans ce club. »

À coups de « Oh lé lé, oh la la, qui ne saute pas n’est pas un Lillois », les pavés de la Grand’Place serrent les dents. L’horloge du beffroi a depuis bien longtemps sonné minuit, et Alex, qui tient bien fort la main de Tom, haut comme trois pommes et un maillot d’Obraniak deux fois trop grand, pose le terme adéquat en parlant de « libération. Depuis un an, les gens sont privés de rassemblements, on leur met dans la figure des confinements, des interdictions d’aller à dix kilomètres de chez eux, ils portent le masque… Ce soir, tout n’est pas oublié, mais il y a un besoin de vider toute cette tension. »

Il nous a fallu deux heures pour trouver un taxi. Certains voulaient nous faire payer 150 balles, ils sont cinglés.

Décollage imminent

La quatrième vague serait donc celle de l’insouciance, dont les secousses raniment l’aéroport de Lesquin vers 2h. Le couvre-feu n’existe plus, l’autoroute A1 devient un corridor en direction des héros sur fond de klaxons, cornes de brume et pétarades de motards venus brûler dix litres d’essence sur un kilomètre d’accélération. Vu l’heure, le seul avion dans les radars sera forcément celui attendu.

Pour le moment, c’est surtout la paire d’Adidas de Rémi qui vole dans les airs. Le loustic a cru bien faire en grimpant sur un panneau de signalisation, des roublards en ont profité pour lui chourer ses pompes. « Olé, olé » : le peuple en redemande, la moindre connerie deviendra anecdote dans un futur pas si lointain. « J’étais déjà prêt à rentrer à chaussettes, se marre le principal intéressé, après avoir refait ses lacets. C’est bon enfant. Enfin, heureusement que j’ai récupéré mes godasses. Ça aurait été compliqué pour repartir et aller bosser. »

Quoi, ce n’est pas férié ce lundi ? « Pas pour moi, je suis dans le commerce. » Il est 3h du mat’, et dans deux heures, le Lillois reprend le taf : « Je m’en fous, je ne serai pas très frais. Mais je travaille avec des Parisiens, des Marseillais et ils vont en entendre parler pendant des semaines de ce titre. » Plaisir ultime d’une nuit blanche où le porte-monnaie peut sauver la mise, Sez déboule au dépose-minute de l’aéroport, une Rince-Cochon à la main. À l’avant du taxi, le chauffeur tire un peu la tronche. « On a pas mal chanté, ça a dû le faire chier, s’emballe le trentenaire, dont les acolytes Max et Riton sont les seuls rescapés de la Grand-Place. Il nous a fallu deux heures pour trouver un taxi. Certains voulaient nous faire payer 150 balles, ils sont cinglés. »

Un compromis à 100 euros met tout le monde d’accord. « Enfin, seulement nous trois. (Rires.) La vingtaine d’autres potes n’ont pas suivi. J’étais à Grimonprez-Jooris quand on remonte de D2 en 2000, je n’allais vraiment pas rater un titre de champion de France. » La journée du lundi est posée, les potes de Sez se soulagent tranquillement devant l’entrée du terminal et les chariots prévus pour les bagages se muent en porte-bière. « On ne sait même pas comment on va rentrer à Lille, peut-être à pied », prédit Sez, en mode Yolo.

Galtier versus Al Pacino

Twitter annonce que ça s’éternise à Angers, l’atterrissage prévu à 3h prend une heure et demie dans la tronche et une partie de la foule se disperse. « D’la merde, j’irai dans le centre pour la parade lundi », gueule un vieux de la vieille sous son bob. Les plus valeureux restent. Ils sont récompensés vers 4h30.

Même si le passage du bus a des airs de défilé express des Bleus sur les Champs-Élysées en 2018, Julien pose sa cinéphilie sur la table et pense à sa copine : « C’était comme dansL’Enfer du dimancheoù Al Pacino joue le rôle de Tony D’Amato. Galtier a dit à ses gars : « On gagne en tant qu’équipe ou on meurt en tant qu’individu. » Là, on a tous gagné ensemble. Enfin, j’espère surtout que je n’ai pas chopé la Covid à faire le con comme ça.(Rires.) Je dois partir en vacances en Grèce mercredi. Même si je m’en branle que mon test soit positif parce qu’au moins, j’aurai fêté le titre à fond, ma copine ne l’entendra peut-être pas de cette oreille. » Il est 5h, Lille s’éveille. Les premiers voyageurs se frayent un chemin dans la cohue. « J’ai un avion, je n’ai pas le temps de faire la fête », glisse une femme. C’était pourtant si bon.

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Par Félix Barbé et Florent Caffery, à Angers, Lesquin et Lille

Photos à Lille, Manon Cruz.

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