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Ici, c’est Cavani !
Olé ! En inscrivant contre Montpellier son 157e but sous le maillot rouge et bleu, Edinson Cavani est devenu le meilleur buteur du Paris Saint-Germain. El Matador efface le record de Zlatan, et c’est tant mieux, parce qu'il incarne Paris passionnément.
Dans ses yeux. La gueule ouverte, les poings serrés, le maillot offert à la foule, Edinson Cavani exulte. Mais il faut lire sa passion au fond de ses yeux bruns. En reprenant l’offrande d’Adrien Rabiot, ce samedi 27 janvier 2017, à 17h11, au Parc des Princes, El Matador a gravi un sommet. C’est enfin le meilleur buteur du PSG. Dix jours qu’il ne pense qu’à ça. Neymar ne lui avait pas donné le ballon du penalty contre Dijon ? Au pied du virage Auteuil, il l’embrasse. « Un homme peut changer de tout. De visage. De maison. De famille. De copine. De religion. De Dieu, aussi. Mais il y a une chose qui ne changera jamais… il ne changera jamais de passion. » La passion du Matador, c’est de faire s’enflammer le Parc des Princes.
Rocheteau, Pauleta, Ibra et maintenant Cavani
Pendant plus de vingt ans, le meilleur buteur de l’histoire du PSG était Dominique Rocheteau. En 2007, l’Ange vert a transmis le flambeau à Pedro Miguel Pauleta. L’Aigle des Açores peut se vanter d’être le premier à avoir déployé ses ailes au-dessus de la barre des 100 réalisations. Et puis, Zlatan Ibrahimović a explosé le record : de 109 à 156 unités ! En seulement quatre ans, mais dans une équipe incomparable. Dès lors, il fallait effacer cette marque. Le Z est un personnage unique, inoubliable de par ses buts de rêve face à l’OM, déterminant bien au-delà du sportif dans la nouvelle dimension prise par le club sous l’ère qatarie, sans qui le PSG n’aurait pas gagné tant de titres, mais c’est tout sauf un joueur emblématique – de quelque club que ce soit. Edinson Cavani, oui. Edinson Cavani, c’est Paris. Parce qu’avant d’être un grand buteur, Edi, c’est d’abord un esprit.
Quoi qu’il arrive, au-delà des statistiques, il n’hésite pas à se sacrifier pour le collectif. « Comme nous sommes ceux qui doivent conclure, le point final d’une action, le dernier chaînon de l’attaque, il y a cette image de l’attaquant égoïste. Moi, je ne suis pas égoïste » , cadre l’Uruguay qui a grandi à Salto. Le week-end, El Matador fait lever le Parc des Princes. La semaine, l’homme peut observer des oiseaux pendant des heures, se faire une partie de chasse dans l’Aveyron ou déplier son tabouret, préparer ses hameçons et sortir sa canne à pêche, en compagnie de Vincent, l’intendant du club qui s’occupe des vêtements. En toute simplicité.
#PSGMHSC pic.twitter.com/pYmAvwg9Kd
— beIN Sports (@beinsports_FR) 27 janvier 2018
En vérité, Cavani est aussi généreux dans l’effort sur le terrain que dans la vie. Que ce soit lorsqu’il prend le temps de discuter avec les femmes de ménage du club, comme aucun autre joueur, où quand il célèbre ses buts face aux supporters. Avec, à chaque fois, la même rage que le 18 août 2013, lorsqu’il a ouvert son compteur sous le maillot rouge et bleu d’une frappe limpide pied gauche face à l’AC Ajaccio. On reconnaît la carrure d’un grand joueur lorsqu’il répond présent dans les moments difficiles. Quand l’équipe d’Unai Emery a sombré à Barcelone, le seul qui a résisté, le seul qui s’est battu, le seul qui ne s’est pas liquéfié s’appelle Edinson Cavani. Quand Paris était sur le point de se faire bousiller par l’OM en octobre dernier, que Neymar avait pris un carton rouge, qu’il ne restait plus qu’une ultime cartouche sur coup franc à la 93e, le Cav’ a éteint le Vélodrome.
« Nul » , « mauvais » , « minable » …
À Paris, depuis quatre ans et demi, El Matador a manqué des occasions immanquables. Vécu dans l’ombre de Zlatan. Rongé son frein sur le côté droit. S’est fait siffler par des spectateurs embourgeoisés du Parc. Railler comme un vulgaire Éverton Santos. Piétiner le dimanche soir sur Canal + ( « nul » , « mauvais » , « minable » , « usurpateur » , « incapable » … voilà les qualificatifs déblatérés par Pierre Ménès). Certes. Mais quand viendra l’heure de ses adieux, comme sur les joues de Pedro Miguel Pauleta et Raí, les larmes vont couler au pied du virage Auteuil. Ce jour-là, Edi n’aura pas besoin de poster un tweet pour partir comme une légende.
#Cavani157 pic.twitter.com/992xLmO8h8
— PSG Officiel (@PSG_inside) 27 janvier 2018
Par Florian Lefèvre
Propos de Cavani tirés du SO FOOT #139, septembre 2016