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Icardi-Simeone, les opposés s’attirent
À nouveau convoqués en sélection argentine afin d’affronter l’Irak (11 octobre) et le Brésil (16 octobre), Mauro Icardi et Giovanni Simeone sont en concurrence pour une place de titulaire à la pointe de l’Albiceleste. Et si, dans le fond, ces deux-là étaient faits pour s’entendre à merveille ?
L’un est considéré depuis le début de sa carrière comme le vilain petit canard au talent fou, celui dont il ne faudrait pas prononcer le nom en Argentine. L’autre est issu d’une famille connue et reconnue grâce à l’image du paternel, symbole de dévotion, sacrifice, fidélité et travail. L’un subissait un démarrage compliqué en championnat d’Italie avant de déboucher le champagne en C1 avec l’Inter, à l’aide d’une reprise de volée majuscule contre Tottenham à San Siro. L’autre poursuivait sur sa lancée d’une saison prolifique avec la Fiorentina malgré un intérêt appuyé de l’Atlético de Madrid, le club entraîné par son père Diego, l’été dernier. Chacun de leurs côtés, Mauro Icardi et Giovanni Simeone poursuivent leurs chemins respectifs en Serie A sous le sceau de la réussite. Depuis son poste de sélectionneur national, Lionel Scaloni s’en frotte les mains.
Le nouveau souffle
Après un rendez-vous post-Mondial bien géré face au Guatemala (3-0) et la Colombie (0-0), l’ancien milieu du Deportivo La Corogne s’est décidé à renouveler sa confiance à la ligne offensive convoquée en août dernier. Dès lors, les prémices d’un vent nouveau se confirment : pas de Gonzalo Higuaín, pourtant auteur d’un début de saison tonitruant avec 6 buts en 7 matchs toutes compétitions confondues. Pas de Sergio Agüero, pourtant perçu « dans une forme incroyable » par Pep Guardiola au retour du mondial russe. Et dans le même temps, toujours pas de nouvelles de Leo Messi, qui préfère prendre le temps de réfléchir avant de donner une réponse définitive à un éventuel retour en sélection. Voici trois absences remarquées dont peuvent profiter ces deux buteurs qui, là encore, ne possèdent pas le même passif en sélection.
Si Simeone a connu sa première cape internationale puis son premier but face aux Guatémaltèques, Icardi a été soulagé de retrouver le chemin de la sélection après un été passé entre la plage et le canapé. Écarté de la liste des vingt-trois dans les derniers hectomètres de la course au Mondial 2018, le capocannoniere de la Serie A 2017-2018 (à égalité avec Ciro Immobile) a laissé Messi, Higuaín et Agüero se casser les dents contre la France. Une douleur sans doute vive pour le buteur de 25 ans dont la bisbille liée à Maxi López, ex-compagnon de son actuelle femme Wanda Nara et ancien coéquipier de La Pulga au Barça, ne s’est jamais vraiment terminée en Argentine. Mauvais garçon pour les uns, buteur hors norme pour les autres, Mauro Icardi voit une dose de calme arriver après une lourde tempête.
Simeone : « Icardi est déjà père de famille, il assume des responsabilités »
Tourner la page et donner les clés de l’attaque à Paulo Dybala, Simeone et Icardi pour s’exprimer sur le plan sportif à long terme, c’est la politique à laquelle Scaloni a décidé d’adhérer. Un trident nouveau, mais loin d’être avare en matière d’expérience. « Chacun mûrit de façon différente, explique Simeone. Si tu regardes le parcours d’Icardi, il est déjà père de famille et assume des responsabilités sur le plan personnel que je ne connais pas. De mon côté, je suis arrivé récemment en Europe, je suis célibataire et je crois que chaque chose viendra en son temps. » Pour Simeone, de deux années son cadet, le temps presse moins que pour l’Intériste, sous le joug des décisions de Scaloni. En l’occurrence, un éventuel retour aux affaires de Messi pourrait tout chambouler. Pour le meilleur et pour le pire…
Par Antoine Donnarieix
Propos de Simeone recueillis par AD