- Italie
- Serie A
- 17e journée
- Juventus/Inter (1-1)
Icardi coince encore la Juve
Grâce à une égalisation surprise de Mauro Icardi à l'heure de jeu, l'Inter Milan arrache un nul inespéré à Turin après une première période à sens unique (1-1). La Juve cale, mais garde un point d'avance sur la Louve.
C. Tévez (5′) pour Juventus Turin , M. Icardi (64′) pour Inter Milan.
Une talonnade folle qui fait vriller une défense, une virgule ronaldinhesque pour faire vibrer un public, des occasions à la pelle, une domination technique, tactique et psychologique, et un score favorable à la pause. Oui, ce soir, dans son antre, la Vieille Dame avait toutes les cartes en main pour disposer sereinement d’une Inter limitée et dépassée. En apparence. Malins comme des singes, les Nerazzurri ont profité de l’excès de confiance turinois pour revenir au score contre le cours du jeu. Mauro Icardi, bête noire de la Juventus, a fait parler la poudre pour la neuvième fois de la saison, répondant à l’ouverture du score éclair de Carlitos Tévez. Les plus forts auraient dû gagner, mais les plus rusés les en ont empêchés. Bien vu.
La marée noire (et blanc)
Il y a des entames de partie plutôt tranquilles et d’autres que l’on préfère carrément oublier. Celle de ce soir, l’Inter de Roberto Mancini ne la gardera pas en mémoire bien longtemps. Et pour cause, dans une citadelle noir et blanc inviolée depuis maintenant 35 matchs, les Nerazzurri se font littéralement asphyxier par les hommes d’Allegri sitôt le coup d’envoi donné. Inquiétés dès la 2e minute par une tentative de Llorente, les Interisti se font piéger 180 secondes plus tard par Tévez qui profite d’une inspiration divine de Vidal côté droit pour pousser le cuir derrière la ligne. Cinq minutes, deux frappes turinoises, un but. En un éclair, la Vieille Dame vient de donner une leçon de réalisme à un adversaire dépassé par les évènements.
Au quart d’heure de jeu, la Juve pourrait mener deux ou trois zéro que ça ne choquerait personne. L’Inter, constamment en danger, est incapable de gérer la puissance du bloc turinois qui mène la danse avec une facilité technique à la limite de l’indécence. Pogba, plutôt discret depuis le début du match, s’invite à la fête dix minutes avant la pause en claquant un amour de virgule sur Ranocchia avant de buter sur le pied droit d’Handanovič. À une godasse près, la Pioche s’offrait le but de l’année. De nouveau taquiné par Vidal (34e), puis Marchisio (39e), l’Inter file aux vestiaires presque soulagé de n’en avoir pris qu’un dans la valise.
Icardi relance la machine
Faire une première mi-temps dantesque, mener d’un but à la pause, puis se faire rejoindre bêtement en deuxième période, la Juventus sait faire. Elle l’a montré contre la Sampdoria mi-décembre et le prouve encore une fois ce soir. Heure de jeu, moment de flottement, un ballon qui file dans le dos de la défense, une frappe croisée et toc, c’est l’égalisation d’Icardi. Et derrière, on repense à toutes ces occasions vendangées qu’on aurait pu, qu’on aurait dû mettre au fond au moment opportun. Revenue au score, l’Inter se remet alors à jouer. Mancini lance Podolski sur le pré à la place de Kuzmanović et modifie légèrement son schéma tactique. Il l’a dit en préambule de la rencontre : « Je veux voir une équipe qui monte sur le terrain pour gagner. » Action, réaction.
Conscients qu’ils ont là un bon coup à jouer face à une Vieille Dame qui se liquéfie petit à petit, les hommes de Mancini se ruent aux avant-postes dans l’espoir de marquer ce second but synonyme de hold-up. À dix minutes du terme, la recrue hivernale Podolski adresse un centre parfait à Icardi qui rate d’un rien le doublé. Dans un réel temps fort, l’attaquant argentin oblige Gigi Buffon à la parade une minute plus tard sur une frappe qui filait dans la lunette. Le K.O. est proche, les esprits s’échauffent et Mateo Kovačić se fait logiquement expulser pour un tacle brutal sur Lichtsteiner à la 86e. Plus rien ne bougera par la suite. L’arbitre renvoie tout le monde aux vestiaires sur ce score de parité. La Juve n’a plus qu’un petit point d’avance sur la Roma. Et se déplace à Naples dimanche soir…
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Par Morgan Henry