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Ibrahimović en C1, une histoire de stats
On cite régulièrement Zlatan Ibrahimović parmi les meilleurs joueurs du monde aux côtés de Lionel Messi, Cristiano Ronaldo ou même Neymar. Mais au révélateur des matchs à élimination directe de la Ligue des champions, les statistiques du géant suédois tendent à le faire rentrer dans le rang.
À l’été 2012, quand les dirigeants du PSG ont recruté Zlatan Ibrahimović, ils voulaient tout autant une personnalité pour incarner leur projet qu’un champion capable de les faire briller en Ligue des champions. Bientôt quatre ans plus tard, le premier pari est réussi, comme l’a si modestement rappelé le Suédois en expliquant « avoir placé le PSG sur la carte du football » . En revanche, Paris court toujours derrière un premier sacre continental, et son attaquant star ne l’a pas vraiment aidé à passer le cap des quarts de finale, seuil de blocage depuis trois ans maintenant. Une chose surprenante au vu de l’aura médiatique de l’avant-centre de 34 ans, régulièrement cité parmi les meilleurs joueurs du monde comme un quasi-égal de Messi ou Ronaldo. Mais à la lumière des statistiques – celles de la phase à élimination directe de la C1 – il semble presque logique que le Scandinave n’ait pas été en mesure de porter le PSG plus haut. Car en Ligue des champions, il ne tient pas forcément la comparaison avec les plus grands. Explication chiffrée.
Une grosse expérience, mais peu de succès
Depuis 2004, et la première édition de la Champions dans son format actuel, Zlatan Ibrahimović a disputé onze fois la phase à élimination directe de la compétition. Ce qui en fait à cet égard l’une des références chez les attaquants, à égalité avec Cristiano Ronaldo et Arjen Robben (11), et légèrement devant Lionel Messi (10) ou Karim Benzema (9), autres habitués. À titre de comparaison, Edinson Cavani, autre recrue phrase du projet QSI, n’a connu que trois fois ce stade de la compétition, alors qu’il était aussi censé permettre à Paris d’y briller.
Mais si Zlatan Ibrahimović a une grosse expérience en matière de participations à la seconde phase de la C1, son palmarès reste très modeste : une seule demi-finale – avec le Barça en 2010 -, 6 quarts de finale et 4 huitièmes. Un nain comparé à Messi (3 titres, 4 demi-finales), Ronaldo (2 titres, 1 finale, 5 demi-finales) ou encore Robben (1 victoire, 2 finales, 3 demi-finales), Benzema (1 titre, 4 demi-finales) et Thomas Müller (1 victoire, 2 finales, 2 demi-finales). Et si ses supporters veulent avancer l’argument des équipes trop faibles du Suédois, il suffit de lire son CV pour constater qu’il ne tient pas (Juventus, Inter, Barça, Milan, PSG). Le Scandinave a un palmarès incroyable sur les scènes nationales, mais particulièrement léger à l’échelle continentale.
Une faible efficacité offensive
Durant la phase de poules cette saison, Ibrahimović a planté 2 buts et délivré 2 passes décisives. Un ratio respectable qui le place dans les eaux d’un Messi (3 buts, 1 passe), mais à des années-lumière d’un Ronaldo en feu (11 buts, 3 passes). Robert Lewandowski (7), Suárez (6), Müller et Giroud (5) ou encore Benzema et Griezmann (4) ont fait mieux. Mais c’est surtout en matière de buts inscrits en phase à élimination directe que le bât blesse. En 11 participations et 35 matchs, le Suédois n’a trouvé le chemin des filets qu’à 7 reprises. Les chiffres des joueurs de référence ? Ronaldo a planté 39 fois, Messi 33. Ibrahimović se situe même derrière Benzema (12 buts), ou Lewandowski, qui a planté 12 fois en seulement 3 apparitions au-delà de la phase de poules, avec un quadruplé mémorable en demi-finale 2013 contre le Real Madrid avec le Borussia Dortmund.
Une donnée qui pourrait expliquer que le PSG soit tenté par le Polonais pour succéder au Z à partir de la saison prochaine. D’autant qu’au classement des buteurs en seconde phase de la Ligue des champions, il fait moins bien que Müller (15), mais aussi Robben (13), dont le rôle premier n’est pas forcément de marquer, ou encore Neymar, qui a planté 8 fois en seulement deux présences à ce niveau de la compétition. Sa statistique la plus flatteuse concerne finalement les passes décisives : avec ses 6 offrandes, Zlatan Ibrahimović n’est pas excessivement loin derrière Ronaldo et Ribéry (10), Messi (9) ou Müller (7) parmi les attaquants. Mais il reste encore une chance au Suédois pour tenter de faire mentir les statistiques. À condition de ne pas se planter mardi contre Chelsea.
Par Nicolas Jucha