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Ibrahima Konaté, à point nommé
Les Bleus se sont avancés vers cette demi-finale face au Maroc amputés de deux éléments moteurs de leur parcours. Upamecano et Rabiot incapables de tenir leur place, Konaté et Fofana ont dû monter au front. Pas de quoi effrayer le défenseur de Liverpool, une nouvelle fois impeccable.
Ils auront pourtant laissé d’immenses largesses dans les derniers instants, en particulier sur cette action sauvée de manière totalement improbable par Jules Koundé, tout heureux de voir le ballon lui rebondir dessus sur sa ligne (90e+4). Cette fois, les Bleus tiennent un premier clean sheet dans cette Coupe du monde, après avoir concédé un pion à chaque sortie depuis le début du tournoi. Si le latéral formé à Bordeaux a sauvé la mise, cette performance défensive globale doit beaucoup à Ibrahima Konaté, dans la continuité de ses deux premiers matchs lors des poules.
Bleu de chauffe
Le coup dur après le forfait de Dayot Upamecano, particulièrement solide depuis le coup d’envoi de cette Coupe du monde, est finalement passé plus ou moins au second plan malgré les poussées de fièvre du Maroc. Une excellente nouvelle, si d’aventure le Bavarois ne devait pas être remis d’ici la finale, dimanche, pour se frotter à l’Argentine. Alors que le couloir gauche a une nouvelle fois souffert, à l’instar du quart de finale contre l’Angleterre, le jeune Red n’a jamais vraiment tremblé, sauvant même la patrie en coupant un centre brûlant d’Attiyat-Allah destiné à En-Nesyri en début de seconde période.
Parmi les principales interrogations – avec le milieu de terrain – avant la compétition pour les Bleus en raison du forfait de Presnel Kimpembe, le poste d’axial gauche est parfaitement géré. « Les deux censés pouvoir tenir cette place, même si d’autres peuvent le faire : Ibrahima Konaté et Dayot Upamecano », lâchait Didier Deschamps avant le lancement des hostilités. Pour finalement lancer les deux jeunes hommes côte à côte pour résister à l’Australie, laissant le temps à Raphaël Varane de se remettre sur pied. Voilà désormais ces Tricolores qualifiés pour la finale en ayant aligné trois charnières différentes, sans s’effondrer. Malgré une propension à subir pendant de longs moments de chaque rencontre.
Vivement dimanche ?
Un accomplissement pour celui qui a fait ses débuts en sélection en juin dernier pour pallier les nombreuses absences face à l’Autriche, puis à la Croatie. Avant d’attendre tout l’automne de savoir s’il serait du voyage au Qatar, la faute à plusieurs pépins physiques qui ont retardé le début de sa saison avec Liverpool. Jusqu’à la délivrance, le 9 novembre dernier, au moment de l’annonce de la liste de Didier Deschamps. « C’est le rêve de tout gamin, ça me rend heureux, se félicitait-il dans la foulée auprès du Parisien. J’étais seul chez moi à Liverpool au moment de la révélation de la liste — c’est mon seul regret —, mais on était en visio avec toute ma famille. On était comme des fous ! »
Sa septième sélection pourrait donc être une finale de Coupe du monde, dans la position même où Samuel Umtiti avait excellé voilà quatre ans en Russie. « C’est vrai qu’à mon poste, il y a beaucoup de très bons joueurs, appuie-t-il encore. Après, attention : avec moi, on ne va pas que miser sur le petit gars sympa ! Mais j’imagine que Deschamps a pris en considération la personne que je suis, tout comme l’état d’esprit que j’ai et mon niveau de performance. » Tout comme chez les Reds pour sa première saison, le gamin de la Roquette n’a donc pas tardé à s’imposer comme une valeur sûre en sélection. De celles que l’on peut sortir de sa manche pour mener à bien n’importe quelle mission, même quand celle-ci consiste à stopper Lionel Messi dans la dernière étape de son rêve doré.
Par Tom Binet