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Ibra, c’est fini ?
À la suite de sa rupture des ligaments croisés survenue jeudi contre Anderlecht, Zlatan Ibrahimović ne devrait pas rejouer cette saison. Et comme l’attaquant arrive en fin de contrat en juin prochain et qu'il a 35 ans, rien ne permet de dire qu'on le reverra un jour sur une pelouse européenne...
Elle est tombée samedi après-midi, comme ça. On s’en doutait ? Et alors ? De toute façon, même quand elles sont attendues, les mauvaises nouvelles font souffrir. Manchester United a donc officialisé la triste réalité médicale : lors du quart retour de Ligue Europa face à Anderlecht jeudi soir, les ligaments croisés du genou droit de Zlatan Ibrahimović se sont rompus. Retrouver le Suédois sur une pelouse cette saison relève donc du miracle. Bizarrement, la pilule a moins de mal à passer quand il s’agit de Marcos Rojo, victime de la même blessure et, théoriquement, du même temps d’indisponibilité. Comme si l’un avait moins mal que l’autre.
Partir sur un brancard ? C’est non
Car oui, la douleur n’est pas la même pour les deux coéquipiers. Si Rojo rejouera avec les Red Devils, personne n’est aujourd’hui en mesure de dire si oui ou non l’attaquant portera de nouveau les couleurs d’une équipe européenne. Pas même lui. Et ça, ça fout les boules. Pas forcément pour le côté sportif de la chose, même si l’avant-centre enquille les buts en Angleterre (28 toutes compétitions confondues) et a réussi à se rendre indispensable dans l’équipe de José Mourinho. Plutôt parce qu’il n’a pas pu faire d’adieux au football d’ici. Or, qu’on l’aime ou qu’on le déteste, le Z mérite un bel au revoir. Sans doute plus classe, plus discret et moins grandiloquent que lors de son départ du Paris Saint-Germain, mais un au revoir quand même. L’imaginer terminer sa fabuleuse carrière sur le continent par une grimace inhabituelle déformant son visage et par une sortie sur un brancard (qu’il a d’ailleurs refusé) est tout simplement impossible.
Les croisés pour Zlatan ? #MUFC pic.twitter.com/rVtfR1kFpv
— Home Football France (@HomeFootballFR) 20 avril 2017
Le contexte est le suivant : Zlatan connaît un pépin physique qui met normalement plusieurs mois à se réparer et son contrat avec United s’achève en juin. Dans quelques semaines, donc. Or, l’ancien Parisien ne sait pas ce qu’il veut et va faire. Si Manchester, qui pourrait avoir envie de se débarrasser d’un type de 35 ans blessé pour plusieurs mois pour laisser la place aux jeunes ou aux recrues, n’a pas forcément son mot à dire – le joueur posséderait une option de prolongation d’un an dans son bail –, le principal décisionnaire laisse planer le doute depuis déjà pas mal de temps. « Je veux en faire beaucoup pendant que je suis à Manchester United, donc nous verrons. Il reste du temps d’ici à la fin de la saison, évacuait-il encore fin mars dans les colonnes du Manchester Evening News. Je m’amuse dans un club fantastique, une des plus grandes équipes du monde, avec un grand coach que je connais bien. »
Prières et complaintes
Mourinho, justement, semble également tanguer à propos de son poulain. Non pas qu’il ne soit pas convaincu par l’utilité d’une prolongation – le Special One souhaite au contraire vivement qu’Ibra reste une année supplémentaire –, mais ses déclarations ne prêtent pas toujours à l’optimisme. En décembre 2016, le Mou assurait ainsi en conférence de presse que Zlatan serait de la partie en 2017-2018, même si rien n’était encore signé : « La prolongation est activée dans sa tête et dans mes décisions, ainsi que pour les propriétaires et les dirigeants du club, donc pas de problème.(…)Quand un gars pareil décide de venir, pour moi, il était très clair qu’il serait prêt, et il est également prêt pour la saison prochaine. Il sera toujours là l’an prochain. »
Cela avait le mérite d’être clair. Sauf qu’en février, le discours, toujours face à la presse, a un poil changé : « Je n’ai jamais supplié un joueur de signer un contrat ou de jouer pour moi. Un jour, il a décidé d’aller à Barcelone. J’étais triste, mais je n’ai rien fait pour l’en empêcher. Je ne supplie pas les joueurs, mais s’il y a besoin, je pense que les fans de United peuvent aller devant chez lui et y rester toute la nuit. S’il y a besoin, ils le feront, c’est sûr. » Signe que le cerveau d’Ibrahimović nage dans le flou et galère pour donner une réponse certaine. Allez Zlatan, dis oui. La Chine ou les États-Unis peuvent encore attendre.
Par Florian Cadu