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- 31e journée
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Ibra à 100 à l’heure
122 matchs, 99 buts. Qu'on le veuille ou non, Zlatan Ibrahimović aura marqué l'histoire du PSG. Face à l'OM, le Suédois peut planter son centième but pour le club de la capitale moins de trois ans après son arrivée, rejoignant ainsi Dominique Rocheteau dans le livre des records. Actuellement, Ibra n'est qu'à dix buts du record de Pauleta. Rien d'insurmontable pour un mec qui vient d'en planter cinq en deux matchs.
Une chose est sûre, c’est au PSG que Zlatan Ibrahimović aura fait le plus trembler les ficelles dans sa carrière. En moins d’un an, le numéro 10 parisien aura dépassé Safet Sušić (96 buts), François M’Pelé (97) et Mustapha Dahleb (98), trois figures du club. Sauf que le Suédois avance à une moyenne gargantuesque de 0,8 but par match depuis qu’il a ramené son long nez dans la capitale. Cette saison, alors qu’il a été sur le flanc pendant deux mois et très maladroit pendant la plupart du temps, Ibra affiche 23 buts en 30 matchs toutes compétitions confondues. Sans surprise, c’est l’attaquant numéro 1 de Paname. Bien entendu, le Suédois prend de la place. Il gueule, râle, insulte, invective, harangue et parfois dérape. D’ailleurs, il passera devant la commission de discipline la semaine prochaine pour sa sortie verbale de Bordeaux.
Et comme c’est Ibra, l’addition sera salée. En attendant, Ibrahimović va se focaliser sur un objectif clair et précis : gagner au Vélodrome avec un but au passage. Car l’ancien de l’Ajax est du genre à connaître ses statistiques par cœur. On parle d’un mec de 33 ans qui réclame le ballon de son triplé à l’arbitre du match face à Lorient. Un gamin dans un corps de catcheur. Donc Zlatan sait parfaitement qu’il en est à 99 pions sous la liquette parisienne. Entre son premier face à Lorient, en août 2012, et le dernier face à… Lorient il y a dix jours, Ibrahimović a fait trembler les ficelles 97 fois. Il y a eu des bijoux : l’aile de pigeon de Bastia, la fusée d’Anderlecht, le missile de Leverkusen, le kung-fu de Caen, mais il y a surtout eu trois buts au Vélodrome. Un doublé en 2012 (deux caresses) et un penalty victorieux l’an dernier. C’est simple, Ibra marque toujours à Marseille. Jamais deux sans trois ? Et pourquoi pas. Surtout pour atteindre un chiffre rond.
Le record de Pauleta et puis quoi ?
100 buts dans un club, ce n’est pas rien. À l’heure où les débats s’organisent pour savoir si le Suédois est le plus grand joueur de l’histoire du PSG, une chose semble de plus en plus logique. À bientôt 34 ans (en octobre), Ibra n’est pas immortel. Au PSG, les deux meilleurs matchs de la saison ont d’ailleurs été réalisés sans lui : Barcelone et Chelsea. Blessé face aux Catalans, le Z n’a joué qu’une demi-heure à Stamford Bridge au retour à la suite d’un carton rouge. Hasard ou pas, le PSG a été énorme sans lui. Comme décomplexé. Et ça, Ibra le sait. Alors, avant de lui dire adieu (cet été ou à la fin de son contrat en juin 2016), Ibrahimović est en mission : ringardiser Pauleta et ses 109 buts le plus vite possible. Surtout que les matchs vont commencer à manquer.
Pour l’instant, le numéro 10 est certain d’aller jusqu’à la finale de la Coupe de la Ligue face à Bastia, le 11 avril. D’ici là, il aura été jugé et sanctionné pour son one man show de Bordeaux. Deux matchs de suspension ? Trois ? Quatre ? Cinq ? Tout est possible. Et comme le garçon est aussi tricard pour le match aller du quart de finale de Ligue des champions contre Barcelone, ses fenêtres de tir se réduisent comme peau de chagrin. Ibra en a bien conscience. S’il doit tutoyer le record de l’Aigle des Açores, il doit continuer sur sa lancée actuelle : marquer. Encore. Et toujours. Oui, ce monsieur est casse-couilles, arrogant, ingérable, personnel, compliqué, chiant. Mais ce monsieur a trouvé le chemin des filets 99 fois en 122 matchs au PSG. 99 fois. En 122 matchs, bordel ! Oui, ce monsieur est un monstre. Mais ce monsieur ne partira qu’au sommet de son art. C’est une évidence. Alors profitons de lui, car c’est peut-être son dernier Classique.
Par Mathieu Faure