- C3
- Quarts
- Dortmund-Liverpool (1-1)
Hummels sauve la face du Borussia
Ce devait être un sommet. La confirmation a été sévère : ce Dortmund-Liverpool n'avait rien à faire en Ligue Europa. Passionnant, ouvert et animé, le combat des cœurs entre la belle de Klopp et son ex s'est soldé sur un nul logique (1-1). Origi avait ouvert le score, Hummels lui a répondu avec autorité. En chaleur.
Dortmund 1-1 Liverpool
Buts : Hummels (48e) pour Dortmund // Origi (36e) pour les Reds
Il était sa base. Depuis le départ. Lorsqu’il était à Dortmund, Klopp avait fait de Hummels le pilier de sa construction. Un homme sur qui il aimait s’appuyer et en qui il avait une entière confiance. De retour de blessure ce jeudi soir, le grand Mats a pourtant décidé de laisser son cœur de côté. La passion n’a pas de raison. Et encore moins de compassion. Alors que Liverpool pensait avoir fait le plus dur en ouvrant le score avant la pause, Hummels a permis à Dortmund de sauver la face de son Borussia devant son ancien directeur (1-1). Le tout, dans un quart de finale ouvert, animé, spectaculaire et qui n’avait rien à faire en Ligue Europa.
Sur le divock d’Origi
Ils ne vivent que pour ça. Jürgen Klopp parle d’elle comme de « la mère du football » . L’Europe est belle, elle attire, elle fait vibrer, chanter. Il fallait voir ce soir le Signal Iduna Park dégueuler de partout et ouvrir son coffre pour offrir l’un des plus vibrants You’ll Never Walk Alone jamais entendu. Dortmund et Liverpool sont des copies. Plus que jamais, ils se connaissent par cœur. Ce Borussia, Klopp en a construit les bases et doit savoir comment le contrer. Derrière ses lunettes fines, le technicien allemand des Reds couche alors ses choix dès le coup d’envoi en relançant le onze tenu en échec par Tottenham le week-end dernier avec l’exception Origi, préféré à Daniel Sturridge. Thomas Tuchel, l’héritier, lui, doit panser les plaies de son effectif : Gündoğan touché au pied, le milieu jaune est animé par Weigl dans un 4-1-4-1 sécurisé par le retour de Hummels en défense centrale, alors que Weidenfeller retrouve son but. La tension est immense, le parfum fort. Sans grande surprise, le BvB attaque la rencontre le pied sur le ballon emmené par un Weigl très remuant et un Mkhitaryan excité. On se tamponne au milieu, Milner gratte comme un chien, on se jauge, mais ni Reus, maladroit, ni Lovren n’arrivent à faire sauter la rencontre.
La bataille est tactique entre deux hommes qui se connaissent parfaitement. L’échiquier est ouvert et ne bouge que sur des détails. Sur une déviation de la tête qui détourne un coup franc d’Aubameyang sur les oreilles de Mignolet, sur une perte de balle et une phase offensive mal négociée par PEA et Reus ou encore sur une frappe trop croisée de Mkhitaryan. Liverpool, de son côté, prend doucement le tempo et le contrôle du cœur de jeu grâce à un Milner omniprésent, compensant un Can timide et un Henderson fébrile dans la relance. Les hommes de Klopp jouent, ils osent et sur leur deuxième occasion sérieuse, lancé par Moreno, prolongé par Milner, Divock Origi va renverser le mur jaune avec un sang-froid parfait (0-1, 36e). La rencontre vient d’exploser, Klopp d’imploser sur son banc. Le coup est parfait alors que Mkhitaryan bouge de nouveau la défense rouge. Lovren est obligé de se déployer devant Aubameyang, Mignolet de se sacrifier devant Reus. Liverpool tient et, de l’autre côté, Weindenfeller sauve les siens devant Origi. La braise est chaude.
Le roi Mats et le valet Nuri
Elle est même brûlante et laisse des traces. Touché en fin de première période, Jordan Henderson est obligé de ranger son maillot et son brassard pour laisser sa place à Joe Allen. Tuchel, lui, range Durm pour lancer Şahin dans la bataille. C’est un combat d’hommes où chaque erreur est payée cash. Liverpool le sait, Sakho aussi qui rate sa première relance. Sur le corner suivant, Gonzalo Castro caresse le ballon et le dépose sur la tête de Hummels (1-1, 48e). La fièvre jaune. Le thermomètre dans la bouche, Klopp le ferait exploser. D’autant qu’à peine cinq minutes plus tard, Weidenfeller, déguisé en Stormtrooper, sort une triple parade devant Coutinho et Clyne. Face au mur jaune, le Borussia relève la tête et se rebiffe par un coup franc de Reus, capté facilement par Mignolet. Au milieu, Can monte enfin en puissance alors que le bloc anglais ne cesse de reculer malgré sa rigueur. La ligne de vie peut rompre, à tout moment. Car là où Liverpool ressortait proprement avant la pause, Lovren et Sakho dégagent désormais n’importe comment.
Le rouleau compresseur du BvB s’est lancé. L’entrée de Şahin y est pour beaucoup, baladant les Reds sur toute la largeur du terrain. Ce Liverpool aime souffrir, tente de croquer ce qu’il peut en contre, notamment grâce à un Allen mordant. La domination jaune est stérile, le Signal Iduna Park développe alors son cœur. Tuchel et Klopp, eux, bougent leurs pions. Aubameyang est sorti pour Pulisic, alors que Firmino et Sturridge entrent dans le bal. On tente les dernières cartouches, Castro allume une nouvelle fois Mignolet, et Mkhitaryan a encore des envies de douceur. Il n’en sera rien. Dortmund et Liverpool se quittent sur un nul logique et passionnant (1-1). Anfield a déjà la bave aux lèvres.
Résultats et classement de la Ligue Europa Retrouvez toute l’actualité de la Ligue EuropaPar Maxime Brigand