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Hope Solo, l’espoir entre les gants

Quentin Moynet
Hope Solo, l’espoir entre les gants

L’une des principales critiques faites au football féminin concerne le niveau des gardiennes. Une critique qui ne s’adresse pas à Hope Solo. Si les États-Unis sont numéro un au classement Fifa et sont en passe de devenir championnes olympiques pour la quatrième fois en cinq éditions, c’est aussi grâce à elle. Gardienne aux mains d’or et au joli minois, celle qui a débuté sa carrière au poste de buteuse a vécu de nombreuses galères mais s'en est toujours relevée. En championne.

Bercée dans le football depuis son plus jeune âge par un père italien, Hope Solo chausse les crampons à l’âge de 15 ans, au Richland High School, au poste… d’attaquante. Des débuts très prometteurs puisqu’elle inscrit la bagatelle de 109 buts en à peine plus de deux ans, menant son équipe au titre de champion trois saisons consécutives. Ses performances lui valent d’être nommée à deux reprises dans l’équipe All America par le Parade Magazine. Mais en 1999, elle rejoint les Washington Huskies où un concours de circonstances l’amène à enfiler les gants.
Une reconversion réussie
Ce changement, Solo a d’abord eu du mal à l’accepter. « J’étais une très bonne joueuse de champ donc c’était dur pour moi de changer de poste. C’était horrible, avoue-t-elle en 2009 dans SoccerLens. J’en suis désormais très fière, mais ça a pris des années. J’ai joué au foot toute ma vie et il m’est arrivé de penser en grandissant qu’ils mettaient le gros dans les buts, ou l’enfant qui n’était pas bon balle au pied. Petite, je ne voulais jamais être gardienne, j’étais toujours la buteuse. Mais comme j’étais sportive, je suis vite devenue très forte en tant que gardienne. » Solo ne manque pas sa reconversion. Rapide sur sa ligne, à l’aise dans les airs, précise dans son jeu au pied, elle devient rapidement une référence à son poste.

Un an seulement après ses débuts dans les buts, elle est appelée en équipe nationale. En 2001, la Pacific Ten Conference, qui la sélectionne à plusieurs reprises dans ses équipes, la désigne même athlète de l’année. Une progression fulgurante qui lui fait espérer un avenir professionnel. Un rêve qui prend forme en 2003 lorsqu’elle signe aux Philadelphia Charge. Mais au mois de septembre de la même année, la Women’s United Soccer Association cesse toute activité. Contrainte de se trouver un nouveau club, Solo part en Suède, au FC Göteborg, avant de tenter sa chance à Lyon, qui est alors en pleine construction. Mais la native de Richland a le mal du pays et ne dispute que sept rencontres sous le maillot lyonnais avant de repartir aux États-Unis.
Des titres et des galères
Solo vit alors le premier moment difficile de sa carrière. Sans club, elle retrouve le sourire en 2007 lors de la Coupe du monde en Chine où les États-Unis décrochent la troisième place. Mieux encore, elle devient championne olympique l’année suivante. Ses prestations remarquées avec la sélection américaine lui permettent d’être recrutée par Saint Louis Athletica qui fait partie de la Women’s Professional Soccer, fraîchement créée. Après des débuts difficiles, elle réalise une seconde partie de saison exceptionnelle qui lui vaut d’être élue gardienne de l’année en 2009. Mais les galères ne sont pas terminées pour Amelia. Partie au Atlanta Beat après la faillite de Saint-Louis, elle se blesse gravement à l’épaule droite et craint de devoir arrêter sa carrière. Perdue pour le foot, elle fait preuve d’une grande force de caractère pour revenir au plus haut niveau.

« J’ai surmonté beaucoup d’épreuves et je pense que finalement, cela m’a appris des choses, explique-t-elle en début d’année sur le site de la Fifa. Je suis devenue plus forte, sur le plan personnel comme sur le plan professionnel. Pour être honnête, aujourd’hui, j’apprécie ces périodes difficiles à leur juste valeur. Je ne les crains plus, je les affronte tête haute et j’en ressors grandie. » Après être passée sur le billard, elle reprend la compétition avec le MagicJack. Elle retrouve son niveau au bon moment puisqu’elle réalise un Mondial 2011 quasi-parfait, emmenant son équipe jusqu’à la finale. Une finale perdue aux tirs au but face au Japon qui ne l’empêchera pas d’être élue meilleure gardienne du tournoi, et ce, malgré des douleurs récurrentes à l’épaule qui l’obligent à jouer sous traitement. « J’avais des douleurs, je prenais des médicaments qui, de jour en jour, m’aidaient pendant les entraînements » reconnaîtra plus tard celle qui évolue désormais aux Sounders Women de Seattle.
Sexy, provocatrice et… dopée ?
Femme de caractère, Solo est également une grande provocatrice. Consciente de son coefficient glamour élevé, elle n’hésite pas à mettre en avant ses avantages physiques en posant pour des magazines : dans Vogue en juin 2012, mais surtout dans l’édition « The Body Issue » d’ESPN Magazine en fin d’année dernière où elle s’affiche nue. Véritable star Outre-Atlantique, celle qui possède plus d’un million de fans sur Facebook participe également à la version américaine de « Danse avec les stars ». Il y a quelques semaines, elle se laisse même aller à certaines confidences à propos du village olympique. « Il y a beaucoup de sexe là-bas, avoue-t-elle dans ESPN Magazine. C’est 70-75% des Jeux Olympiques. On ne vit ça qu’une fois dans sa carrière. Vous voulez garder des souvenirs, que ce soit sur le plan sportif ou sexuel. J’ai vu des gens faire l’amour en plein air. Sur les pelouses, entre des bâtiments… Si vous n’êtes pas discipliné, être au village peut être très perturbant. »

Son exposition médiatique lui vaut d’être l’objet de nombreux contrôles anti-dopage. Au mois de juin, elle subit un contrôle positif à un diurétique, connu pour être un produit masquant le dopage, mais également présent dans un médicament luttant contre les troubles des règles. Après plusieurs jours d’une interminable attente, le verdict tombe : l’agence américaine antidopage considère que la joueuse de 30 ans n’avait pas une « volonté d’amélioration des performances » . Solo peut finalement participer aux JO avec les États-Unis qui disputent la finale contre le Japon ce jeudi. Une revanche de la finale de 2011 et l’occasion pour elle d’entrer un peu plus dans l’histoire de son sport.

Targhalline : « Je n’avais pas d’autre choix que de réfléchir plus vite »

Quentin Moynet

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