- CAN 2012
- Gr.D
- Mali/Guinée (1-0)
Honni soit qui Mali panse…
Le Mali d’Alain Giresse, clinique et chanceux, a pris une option sur la qualification en disposant d’une Guinée aussi fringante que poissarde (1-0).
Derby d’Afrique de l’Ouest. Deux coachs français face à face : Alain Giresse, le dresseur d’aigles maliens et Michel Dussuyer, le cornac du Sily National. Pas de vuvuzelas mais des talkin’ drums et des trompettes qui strient la moiteur du ciel ombrageux du stade de Franceville. Beaucoup d’homonymes de part et d’autres : trois Diakité, deux Baldé, deux Bah, deux Bangoura, trois Traoré, deux Yattara… La Guinée et le Mali sont les deux dernières équipes à être rentrées dans cette CAN et un Mali, chanceux jusque dans l’unique but du match (une frappe détournée) a pris une option sur la qualif’. Il a porté le fer dans un des rares moments creux du Sily National, comme pour mieux le foudroyer et panser ses plaies.
Le match débute lentement, sous la chaleur les esprits s’échauffent peu à peu. Un carton pour Mamadou Bah (14è). Ibrahima Traoré s’échappe sur la droite et adresse un centre repris de la tête par Bangoura, Soumbeyla Diakité repousse difficilement (18è). Superbe mouvement collectif du Sily, conclu par Bangoura, le ballon passe légèrement à droite (27è). Presque à rebours du jeu, Samba Diakité déborde sur la droite, son centre est repoussé par la défense jusqu’à Maïga à l’entrée de la surface légèrement sur la droite, sa lourde diagonale est légèrement contrée par un défenseur et elle trompe Yattara, le gardien guinéen. Si le Sily encaisse le coup, Ahlassane, le youngster du Rayo Vallecano, cette fois, ne s’en laisse pas conter ; il s’échappe côté gauche, revient au centre et Diakité repousse encore (34è). Diallo prend un jaune pour simulation. Bangoura expédie une tête au-dessus après un corner (41è). Sur un coup-franc, Feindouno expédie la balle sur le crâne de Baldé : au-dessus. Frustration guinéenne.
Un Mali chirurgical au diable
Le show des Bangoura continue après les citrons. Ismael frappe des vingt mètres, Diakité bloque, encore et toujours. Le Sily national monopolise le ballon. En vain pour l’instant. Bobo Baldé, le baobab guinéen s’occupe des reins de Diabaté, l’attaquant bordelais des Aigles. Temps mort. Le niveau monte, ça joue de mieux en mieux. A. Bangoura cède sa place à Camara, suivi de près par l’autre Bangoura pour Ousmane Barry Pato. Dussuyer a sorti ses deux meilleurs joueurs. Superbe mouvement d’école guinéen, néanmoins : Traoré joue décale Diallo sur la gauche, centre fuyant qui rate d’un cheveu la tête de Pato (66è). Too bad. La rencontre devient haletante. Samba Diakité et N’Diaye prennent chacun un jaune à deux minutes d’intervalles. Deux jaunes partout. Le Mali desserre l’emprise guinéenne par des contre-attaques rapides. Souvent peu dangereuses, parfois surprenantes comme sur ce centre-tir de Garra Dembélé que Naby-Moussa Yattara doit claquer au-dessus de son but. Les deux Bah combinent ensemble : trop vite, trop fort. Le Sily se démultiplie. Bobo Baldé se retrouve dans une improbable position d’ailier gauche. Son centre prend Soumbeyla Diakité en défaut mais Zayatte repousse la balle au loin. Un coup-franc de Feindouno est encore repoussé par le rempart malien.
C’est encore pire que le hold-up tunisien d’hier soir. La Tunisie, elle, avait eu les meilleures occases. La Guinée a nettement dominé et s’est procurée les meilleures opportunités. Ousmane Barry, sur un magnifique jeu en triangle, rate d’un cheveu l’égalisation (88è). Quatre minutes d’arrêts de jeu n’y changent rien. Au coup de sifflet, les Guinéens s’effondrent au sol. Le Mali, chirurgical en diable, remet le couteau dans le play et panse les coupures de ses adversaires. Trop triste…
Par Rico Rizzitelli