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Holy Mountain : « Regarder la Serie A, ça ne veut pas dire s’emmerder »

Par Matthieu Rostac
5 minutes
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Pete Fleet, batteur des Holy Mountain, est la preuve vivante que l'on peut être écossais, jouer dans un groupe de rock psyché qui emprunte son nom à la folie filmée d'Alejandro Jodorowsky et porter aux nues la rigueur tactique du championnat italien. Car pour Pete, le ballon rond se prononce avant tout calcio. Avec des pointes de Roberto Baggio et de Javier Zanetti dedans.

Tu es de Glasgow. Celtic ou Rangers ?

Ha ha ! La sempiternelle question qu’on nous pose. Mais parfois, il y a d’autres possibilités. Personnellement, je ne suis pour aucun des deux. Je ne suis pas forcément fan de cette grosse rivalité qui, désormais, se situe plus dans les tribunes que sur le terrain. Si je devais choisir une équipe de Glasgow, du coup, je dirais Partick Thistle. Un de mes amis est un très gros fan de ce club et il m’a un peu conditionné, je crois. Donc dès qu’on me pose la question du club de Glasgow, je réponds : « PARTICK THISTLE ! » Cette année, je suis allé les voir contre St Mirren, St Johnstone. À chaque fois, c’est des matchs nuls, des 1-0. C’est pas la joie sur le terrain, on est toujours très près de la zone de relégation, mais ça devrait le faire. De toute façon, je vais surtout au stade pour profiter de l’ambiance, pour sauter partout avec mes potes.

Pourquoi tu n’aimes pas la rivalité entre les Rangers et le Celtic ?

C’est toujours très compliqué de s’exprimer sur ce sujet parce qu’il y a plein de facteurs qui entrent en jeu. Mais je pense que je ne m’engage pas trop si je te dis que des deux côtés, il y a de nombreux fans qui ne sont pas de vrais fans de football, qui ne s’impliquent pas pour les bonnes raisons. Ils mélangent un peu tout. Après, c’est vrai qu’à Glasgow, c’est quelque chose de très important, cette rivalité Celtic-Rangers et, donc, catholique-protestant. Ça va beaucoup plus loin que le simple aspect footballistique. Mais on devrait s’en tenir au foot uniquement. Je suis pas contre toutes les rivalités, mais je crois que celle entre les Rangers et le Celtic n’est pas saine du tout.

La descente des Rangers, ça a fait baisser le niveau du championnat, tu crois ?

En Premier League, sans doute. Mais il y a quelque chose de bien dans le fait d’avoir vu les Rangers descendre en Third Division : le niveau actuel des ligues inférieures est bien meilleur qu’il y a quelques années parce que les équipes se confrontent aux Rangers. Et financièrement, aussi, c’est beaucoup mieux parce que les Rangers remplissent les stades. Et ça va continuer. Donc c’est une bonne chose, le football des basses divisions va tirer bénéfice de cette descente.

Ton meilleur souvenir de foot ?

Je ne saurais pas te dire s’il s’agit du « meilleur » , mais c’est celui dont je me rappelle le mieux, en tout cas. C’est Roberto Baggio qui manque son penalty en finale de la Coupe du monde 94. À l’époque, je ne soutenais pas l’Italie ni aucune autre équipe en particulier. Mais je me suis senti véritablement mal pour lui parce que je n’ai jamais ressenti un truc aussi difficile à encaisser de toute ma vie. Avoir une telle responsabilité, un tel enjeu qui repose sur tes épaules et t’effondrer complètement. Le mec était une grande star, on le voyait à la télévision dans des pubs, il avait été étincelant pendant la Coupe du monde et là, il se transforme en loser total. Et de la façon la plus dramatique qui soit. C’est encore plus dur pour lui si tu considères qu’il n’a jamais vraiment été un joueur de club. Il s’en foutait du club pour qui il jouait parce que son vrai club, c’était l’Italie. Après ce penalty raté, mes parents sont venus me voir en me demandant si j’allais bien parce que ça faisait cinq minutes que je ne bougeais plus. Ça m’a juste fait très mal, je crois. C’est bizarre, je sais. Mais bon, le fait est que sa carrière parle pour lui, qu’il a relevé la tête après ce penalty raté. Et puis, il a quand même gagné le Ballon d’or qui reste le Trophée suprême pour un joueur.

Puisque tu as l’air de beaucoup « connecter » avec les joueurs, y en a-t-il d’autres dont tu te sentes proche ?

Non, pas vraiment. Par exemple, il n’y a pas un seul joueur écossais qui me parle. Dans les années 90, on avait bien une petite équipe avec Ally McCoist, Gary McAllister et John Collins. Ils n’étaient pas les meilleurs joueurs, ils méritaient juste d’être là. De toute façon, l’équipe d’Écosse s’est fait une spécialité d’obtenir des résultats médiocres. Ça en devient parodique. Levein n’était pas un si mauvais manager que ça, mais je pense qu’il ne pouvait pas beaucoup faire mieux que ce qu’il a fait à la tête de l’équipe. Il y a bien ce joueur, Steven Fletcher, attaquant à Sunderland. Il est complètement sous-estimé. D’ailleurs, le mec n’a pas été retenu en équipe nationale pendant longtemps parce qu’il avait des soucis avec le sélectionneur. Mais là, il revient bien et il va nous être très précieux pour la suite.

Il y a bien un joueur que tu apprécies, quand même ?

Oui. Et c’est le même depuis que je suis tout gamin. Depuis 1995, précisément : Javier Zanetti. À l’époque, il y avait une émission de télé en Écosse qui s’appelait Gazzetta Football Italia, un résumé hebdomadaire des matchs de Serie A. Je me rappelle avoir allumé la télé un matin, être tombé sur un match de l’Inter et avoir été complètement soufflé par le niveau de jeu développé par ce club et précisément par Javier Zanetti. L’engagement dont il fait preuve est incroyable. Le mec a joué plus de 800 matchs pour le club, il continue à 40 ans et malgré ça, même s’il n’entre que pour dix minutes de match, tu peux être sûr qu’il va les jouer à fond.

Un Écossais qui aime la Serie A et le foot italien, c’est plutôt rare.

Tu vois, on salue le championnat écossais pour son engagement, sa détermination, son mouvement, mais dans le championnat italien, les mecs ont tellement de capacités, d’intelligence, de stratégie que ça en devient un jeu d’échecs. Pour moi, ça ne veut pas dire s’emmerder devant un match où ça joue lentement. Simplement apprécier les qualités défensives de certaines équipes, par exemple. D’ailleurs, j’adore les défenseurs italiens historiques. Ceux du Milan AC, notamment : Maldini, Costacurta, Baresi… J’aime cette dimension psychologique propre au football italien.

L’album Ancient Astronautsde Holy Mountain est sorti le 28 avril dernier chez Chemikal Underground Le Facebook de Holy Mountain

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