Concrètement, comment ça se passe un vote au Ballon d’or ?
C’est assez simple. Toutes les fédérations reçoivent une fiche avec les candidats qui ont été élus au départ. Je ne sais pas combien de joueurs de champ il y avait exactement (23 : ndlr). Ensuite, il suffit d’inscrire sur la feuille son choix numéro 1, numéro 2 et numéro 3. La même procédure est à suivre pour les entraîneurs de l’année. Une signature puis on renvoie le papier à la FIFA.
Êtes-vous aussi réquisitionnés pour voter pour le titre féminin ?
Non je ne crois pas. Ça fait déjà longtemps que j’ai voté mais je n’en ai pas le souvenir.
Existe-t-il une documentation supplémentaire qui établit les critères de l’élection ?Il n’y a aucun autre papier que celui sur lequel j’indique mon choix. Pour ce qui est des critères, il faut garder à l’esprit que c’est un titre individuel. Si on prend le joueur qui a le plus de trophées, il faudrait prendre l’ensemble de son équipe. Le classement individuel du joueur est la seule chose importante. C’est un titre de meilleur joueur donc il faut prendre celui qui a été le plus impressionnant, décisif, au cours de l’année.
En prévision du vote, avez-vous regardé plus spécifiquement les performances des favoris ?
Ça ne sert pas à grand-chose. Je crois que comme chaque entraîneur, on se renseigne toute l’année, on ne fait que regarder du football. On est déjà pas mal informés sur les performances des joueurs donc ça ne demande pas d’attention supplémentaire. On suit le football jour et nuit.
Même les sélectionneurs ou capitaines des petites nations ?
Dans le monde moderne, il y a suffisamment de retransmission de matchs pour assister aux performances des uns et des autres, je ne pense pas que ce soit un problème.
Avez-vous participé au nouveau vote qui a eu lieu le 29 novembre ?
Personnellement, je n’ai voté qu’une fois (avant le 15 novembre : ndlr) et je l’ai envoyé à la FIFA. Après je n’ai plus été recontacté. Mais j’aurais de toute façon voté pour la performance sur l’année, le match entre le Portugal et la Suède auquel vous faites sûrement référence n’aurait pas influencé mon vote. Je juge l’ensemble de l’année, pas la performance sur un match. Et même si on prend l’exemple de Ronaldo, il a fait de grosses performances toute l’année. Aucune influence là-dessus.
La FIFA vous invite-t-elle à la cérémonie ?
Non. Après, si j’avais été convié à la cérémonie, et selon mon calendrier, j’y serais sans doute allé. Si j’ai le temps, peut-être que je la regarderai. De toute façon, je me tiendrai informé du résultat. Après, je ne serai pas devant ma télé à tout prix.
Ce prix a-t-il une réelle valeur à vos yeux ?
Je pense que chaque personne intéressée par le football y attache un peu d’importance. Mais c’est surtout une distinction qui importe aux joueurs en lice.
Ribéry a surtout profité du collectif de Munich
Le vote est-il guidé par les affinités ?
Non même si chaque entraîneur ou personnage a déjà une préférence pour un type de joueurs. Mais on prend essentiellement nos décisions sur les performances de chacun.
Même si un Luxembourgeois faisait partie de la liste ?
Je voterai toujours pour le meilleur. Il faut rester correct et humble. De la même façon que s’il y avait meilleur que Ronaldo et Messi, je déciderai de le placer en tête.
À titre personnel, avez-vous été un bon pronostiqueur au cours de ces dernières années ?
Oui, j’ai été pas mal. J’ai mis pas mal de fois Messi à la première place. Je me rappelle plus exactement de tous mes votes, mais il me semble que je n’étais jamais loin du bon résultat.
Êtes-vous tenu à une obligation de confidentialité concernant votre vote avant le résultat final ?
Non, il n’y a rien de spécial à ce niveau-là.
Du coup, peut-on connaître votre vote ?
Oui, bien sûr ! En premier, j’ai mis Messi puis Ronaldo et pour compléter le podium, Iniesta.
Et Ribéry ?
Je sais qu’en France, vous en discutez beaucoup, au Bayern Munich aussi. Mais pour moi, ce vote est individuel. Le Bayern a été certainement la meilleure équipe sur toute l’année sinon il n’aurait pas tout gagné. Mais si j’en crois la performance individuelle, Ribéry n’a pas été beaucoup plus fort que les saisons précédentes. Ça fait un certain temps qu’il a ce niveau et je pense qu’il a surtout profité du collectif de Munich. Au niveau individuel, Messi et Ronaldo sont supérieurs. Actuellement c’est très difficile de détrôner ces deux-là.
Avez-vous déjà joué contre l’un de ces mastodontes ?
Avec Cristiano Ronaldo oui. Il m’a fait une grosse impression. Avec le Luxembourg, on a rencontré pas mal de bons joueurs et il en fait partie. Il est complet, il a un certain gabarit, un physique, une grosse technique, une grande puissance. Si on veut lui reprocher quelque chose, lui trouver un défaut, on peut aller très très loin et considérer que dans les petits espaces, il a un peu plus de problèmes. Maintenant, il est toujours aussi difficile de l’arrêter.
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