- Euro 2020
- Quarts
- Tchéquie-Danemark (1-2)
Højbjerg, solide cmme un roc
Victorieux de la Tchéquie à Bakou (1-2), le Danemark poursuit un peu plus son rêve en ralliant les demi-finales de l’Euro. Un succès que les Rød-hvide doivent en grand partie à Pierre-Emile Højbjerg, monstrueux tout au long de la partie, comme il l’est finalement depuis le début du tournoi.
L’image est saisissante. À la 94e minute de ce stressant Tchéquie-Danemark, Pierre-Emile Højbjerg, les bras en l’air, harangue la tribune où sont amassés des milliers de supporters danois au bord de l’extase. Des cris d’encouragement venus d’un milieu de terrain au maillot imbibé de sueur et aux jambes percluses d’acide lactique. Voilà en somme ce qu’est ce joueur, moteur et tête pensante d’une sélection imprévisible.
Un match de bonhomme
Associé à son comparse Thomas Delaney, Pierre-Emile Højbjerg a été un bâton incassable dans les roues de l’entrejeu tchèque. En coupant court au circuit de passe reliant Holeš et Souček, le milieu relayeur a libéré ses deux défenseurs centraux. Andreas Christensen et Jannik Vestergaard ont ainsi pu monter leur bloc d’un cran pour amener le danger, et c’est d’ailleurs de ce dernier que viendra l’avant-dernière passe sur le but de Kasper Dolberg. Car voilà ce qu’est finalement Højbjerg : un homme de l’ombre. Derrière cette expression souvent galvaudée dans le champ lexical footballistique se cache une implacable réalité le concernant. Face aux Tchèques, le joueur de Tottenham n’aura ainsi perdu que deux ballons sur plus de 90 minutes à haute intensité.
Une constance maintenue avec brio, malgré la sortie de Delaney. En effet, mise sous pression par le réveil de son adversaire, la sélection danoise a pu compter sur la solidité de Pierre-Emile. Pas vraiment aidé par l’entrée manquée de Mathias Jensen, il a dû tenir la baraque à lui seul. C’est d’ailleurs lui qui, à plusieurs reprises, a lancé en profondeur Martin Braithwaite et surtout Yussuf Poulsen, quitte à se prendre de grosses obstructions par Barák et Kalas. Résistant à tout, Højbjerg aura ainsi gagné tous ses duels de la rencontre et plus de 80% depuis le début du tournoi. Un chiffre auquel on ajoute volontiers les 85% de passes réussies (79% dans le camp adverse). Rien de surprenant, finalement, pour ce garçon qui a disputé l’intégralité des matchs de son équipe.
L’Euro de la révélation ou de la confirmation
Cet Euro sonne dès lors comme une évidence pour Højbjerg. Pourtant, tout n’aura pas été facile cette saison. Arrivé chez les Spurs en provenance de Southampton durant le mercato estival 2020, le Franco-Danois a vécu une campagne collective compliquée. Malgré son statut d’indiscutable dans les onze de José Mourinho et Ryan Mason (38 matchs joués en Premier League), la septième place du club en championnat constituait une tâche indélébile. Parfois critiqué pour son manque d’impact et de propreté dans le jeu, PEH semble enfin avoir fait taire ses quelques détracteurs et rebattu les cartes du bon côté.
Pour sa deuxième année dans le nord de Londres et sous l’égide de Nuno Espirito Santo, il pourrait donc récupérer les clés du camion afin de ramener les siens sur la voie de la C1. Il est habitué à la pression depuis ses 17 ans et son passage au Bayern Munich, et rien ne semble donc lui faire vraiment peur balle au pied. En attendant, c’est bien une demi-finale de championnat d’Europe des nations qui se profile pour lui, le catalyseur d’une Danish Dynamite plus explosive que jamais.
Par Adel Bentaha