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Hoffenheim change de cap

Par Sophie Serbini
Hoffenheim change de cap

Nombreux sont les clubs qui rêvent de voir un mécène débarquer avec ses millions. En ce sens, Hoffenheim vit un rêve éveillé. Seulement, comme les résultats ne suivent pas, Dietmar Hopp a décidé d'arrêter de jeter son argent par les fenêtres, et a donc changé de stratégie. Finies donc (pour le moment) les stars en devenir, place à la jeunesse qui a la dalle.

Depuis sept ans, Hoffenheim s’est certes établi en Bundesliga, mais malgré la succession des entraîneurs (Rangnick, Pezzaiuoli, Stanislawski, Babbel, Kurz, et aujourd’hui Gisdol), l’équipe du Bade-Würtemberg a pris la fâcheuse tendance de squatter le ventre mou de la Bundesliga. Il y a bien eu cette première saison dans l’élite, en 07/08, mais le TSG, champion d’automne, terminera 7e du championnat. D’ailleurs, ce sera la seule fois où il frôlera la Coupe d’Europe. Les années suivantes, rien à se mettre sous la dent. Pire encore, « Hoffe » a même failli descendre en 2e division à la fin de la saison 12/13, ne sauvant sa peau qu’au terme de barrages acharnés contre le 1. FC Kaiserslautern. Si depuis, ça va un peu mieux, ce n’est pas encore tout à fait ça. Lors du dernier exercice, le TSG a fini à la 8e place, repartant une fois de plus brocouille dans sa course à l’Europe.

Ctrl+Hopp

Mais dans son Champenois local, Dietmar Hopp ne désespère pas pour autant. Celui qui a fait fortune grâce à SAP (2e vendeur mondial de logiciels pour entreprises, derrière IBM) et qui a investi des millions dans le club où il a joué dans sa jeunesse, a compris que gouverner, c’était prévoir. Et vice-versa. Ainsi, en février dernier, grâce au soutien des membres du TSG, il a acquis 96% des parts du club, envoyant balader la règle du 50+1 si chère à l’Allemagne du football, mais sur laquelle la DFL a du mal à statuer. En effet, la ligue préconise qu’un investisseur n’a pas le droit de posséder plus de 49% des parts d’un club. Exceptions faites de Leverkusen (détenu par Bayer), de Wolfsburg (VW), de Leipzig (Redbull), et donc aujourd’hui, de Dietmar Hopp. Néanmoins, le mécène promet de ne pas faire de folies : s’il a décidé de prendre les rênes du club, c’est pour en garantir l’existence. Hoffenheim est en déficit, et Hopp ne veut plus entendre parler de chiffres rouges. Histoire de ne pas recevoir un courrier de l’UEFA avec « fair-play financier » en objet. « Je suis confiant. En 2016/17, Hoffenheim aura des comptes équilibrés. » En ce sens, la vente de Roberto Firmino pour 41 millions cet été (la plus grosse somme jamais perçue par un club de Bundesliga) a été une véritable bouffée d’oxygène pour le club. Elle indique surtout une tendance : Hopp ne souhaite pas garder ses stars à tout prix. Du moins, pas pour le moment. Dietmar Hopp, qui pèse 6 milliards d’euros (16e fortune d’Allemagne), a déjà investi plus de 350 millions dans son club de cœur, entre la construction d’un stade, recrutement, salaires, etc. Bien que sa famille ne soit pas dans le besoin, celui qui a aujourd’hui 73 ans ne souhaite pas laisser un club en galère à son fils Daniel.

Place à la jeunesse

Pour ce nouvel exercice, Hoffenheim décide donc de changer de tactique. Finis les recrutements pompeux – et ce, malgré l’argent récolté à la suite du transfert de Firmino pour Liverpool -, place à l’intelligence et à la débrouille. Jonathan Schmid et Kevin Kurányi (entre autres) sont venus étoffer le groupe pré-existant pour pas grand-chose (Schmid pour 3,7 millions, Kurányi gratuit). Avec ses trois saisons au sein du club, Kevin Volland, lui, est considéré de facto comme un des nouveaux leaders de l’équipe, en compagnie de Pirmin Schwegler, Eugen Polanski et le jeune – mais déjà solide – Niklas Süle. Autour, un jardin d’enfants. Avec 24,2 ans de moyenne d’âge, l’effectif d’Hoffenheim est le 3e plus jeune de toute la Bundesliga. Et ce n’est pas pour déplaire au coach Markus Gisdol, en place depuis 2013, et qui veut de jeunes joueurs « qui ont faim et qui font preuve de fantaisie » . Volland, lui, insiste sur la recherche de la stabilité. « Cette saison, nous voulons être plus constants et enchaîner les bons matchs, ce qui ne nous arrive quasiment jamais. C’est seulement grâce à ça que nous pourrons prétendre à l’Europe. » Cette recherche de stabilité s’accompagne étroitement d’une nouvelle politique de formation. Le but étant de faire grandir avec le club une génération de joueurs qui porteront un jour la griffe « Hoffenheim » . Après sept saisons sans résultats probants, Hopp aura au moins eu le mérite (avec l’aide de son directeur sportif Alexander Rosen) de bouger les lignes et de s’adapter. En revanche, pour voir la cote de popularité du club grimper, il faudra repasser. En proposant des places à 50 euros aux supporters de Dortmund, le club s’est mis un peu plus à dos une bonne partie des supporters du pays. Mais qu’Hoffenheim se rassure, avec l’arrivée prochaine du RB Leipzig en Bundesliga, le rôle du grand méchant loup ne lui appartiendra plus.

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