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- 23e journée
Higuain fait pleurer Seedorf, la Fiorentina redémarre
En attendant le derby romain de demain, le Napoli a frappé un grand coup en venant à bout du Milan AC (3-1), grâce notamment à un doublé de Gonzalo Higuaín. Adel Taarabt a inscrit son premier but sous les couleurs milanaises, en vain. La Fiorentina s'impose 2-0 face à l'Atalanta, et l'Udinese vient à bout du Chievo, 3-0.
Le peuple napolitain l’a appelé. Gonzalo Higuaín a répondu. Lors des trois dernières journées de championnat, le Napoli n’avait pris que deux petits points. Et le buteur argentin n’avait plus marqué le moindre but sur action (en championnat) depuis le 15 décembre dernier, face à l’Inter. Il fallait donc une réaction conjuguée. Des buts de Higuaín pour une victoire napolitaine. Et comme le destin est souvent bien fait, c’est ce qu’il s’est passé. L’ancien du Real Madrid s’est offert un doublé pour faire plier le Milan AC, après une première période de haut vol au terme de laquelle les deux équipes se sont quittées sur un score nul de 1-1. Mais en seconde période, la pression partenopea a été trop forte pour un Milan AC qui a résisté tant bien que mal, jusqu’à céder à deux reprises sous les coups de boutoir des Azzurri, ce soir en jaune. Ce succès va évidemment faire du bien au Napoli. Les joueurs de Benítez se relancent après trois matchs sans la moindre victoire, et reviennent ainsi, provisoirement, à trois longueurs de la Roma, qui disputera demain le derby face à la Lazio. Surtout, la victoire va permettre de booster tout ce petit monde en vue de la demi-finale retour de Coupe d’Italie, à disputer mercredi face à la Roma, justement. En revanche, Clarence Seedorf a encore du taf. Ce soir, on a vu de bonnes choses, côté milanais, mais c’est encore bien trop peu pour faire trembler les gros du championnat. Car oui, c’est un fait, Milan n’est plus un gros de la Serie A. Du moins, plus pour l’instant.
Pourtant, ce soir, tout a bien commencé. Malgré des premières minutes à l’avantage des Napolitains, c’est bien le Milan AC qui ouvre le score dès la huitième minute. Adel Taarabt s’offre des débuts de rêve avec le maillot rossonero. L’ancien Lensois fait tout tout seul, et fusille Reina d’une frappe sèche. Le San Paolo est glacé. Mais la réponse du Napoli est fracassante. Trois minutes s’écoulent, et Inler égalise d’un missile dévié par De Jong. Derrière, le match devient vraiment spectaculaire. Naples domine, mais Milan donne encore l’impression de pouvoir faire un coup en contre-attaque. C’est tout de même le Napoli qui se crée les plus grosses occasions, notamment une double occase ahurissante en fin de première période, avec un miracle devant la ligne et un poteau. En début de deuxième mi-temps, c’est encore Naples qui dirige les opérations. Le but est dans l’air et il arrive à la 56e. La passe d’Inler est parfaite, le coup de tête de Higuaín l’est aussi. 2-1. Le but libère le Pipita, qui manque à deux reprises le 3-1, d’abord d’une reprise de volée dingue après un contrôle de la poitrine, puis d’une déviation juste devant les cages. Mais l’Argentin n’est pas du genre à se démonter. À huit minutes du terme, il tue définitivement le match en poussant au fond des filets une offrande de Callejón. C’est tout le San Paolo qui sourit face à ce succès. Tout l’inverse de Balotelli, très en dedans ce soir, et qui, après avoir été remplacé par Pazzini, s’est assis sur le banc de touche en larmes. Papa Clarence va devoir le réconforter.
Cinq absents, mais deux buteurs motivés
La victoire face au Milan AC aurait pu permettre au Napoli de se donner un peu d’air dans la course à la qualification en Ligue des champions. Manque de bol, la Fiorentina, premier poursuivant des Napolitains, s’est imposée aussi, un peu plus tôt dans la soirée. Les Florentins ont disposé d’une vaillante équipe de l’Atalanta qui, malgré la défaite, a confirmé ses bonnes dispositions du moment (et notamment la victoire 3-0 face au Napoli la semaine dernière). La Fiorentina partait pourtant avec un sacré handicap. Déjà, moralement, les joueurs de Vincenzo Montella n’étaient pas au mieux, puisqu’ils restaient sur un nul et une triste défaite à Cagliari. De plus, le coach a dû composer sans Giuseppe Rossi, Mario Gómez, Tomović, Aquilani et Ambrosini, soit pratiquement une moitié d’équipe type. L’entraîneur a été obligé de titulariser le duo Matri-Iličić en attaque.
Le Slovène n’a pas mis longtemps à prouver à tout le monde qu’il est digne de confiance, avec un magnifique coup franc en plein dans la lucarne. 1-0 au bout d’un quart d’heure, puis on gère pendant toute la rencontre ? Tu parles. L’Atalanta a tout fait pour égaliser, mais elle est tombée sur un Neto des grands soirs, décisif, entre autres, sur une énorme occasion de Bonaventura en fin de première période. Mais à force d’attaquer, et qui plus est réduits à dix après l’expulsion de Cigarini, les Bergamaschi ont laissé des espaces en contre. C’est le jeune Polonais Wolski, entré justement à la place d’Iličić, qui en a profité, en allant inscrire tout seul comme un grand son premier but en Serie A. Celui qui permet d’asseoir définitivement le succès florentin. Un succès qui consolide la quatrième place florentine au classement. Et le Napoli est toujours dans le viseur.
Ciao, la zone dangereuse
Enfin, la fin d’après-midi a également été salutaire pour l’Udinese de Guidolin. Les Frioulans ont disposé du Chievo, 3-0, et semblent avoir enfin lancé leur saison. De fait, après une longue traversée du désert, les potes de Di Natale viennent d’enchaîner trois succès consécutifs toutes compétitions confondues, dont deux en championnat. Surtout, l’Udinese a retrouvé Toto Di Natale qui, comme Higuaín, n’avait plus marqué sur action depuis des lustres. Son retour aux affaires est brillantissime, avec un but d’une rare beauté en début de seconde période. Le pion qui ouvre la voie à la victoire des Frioulans après une première mi-temps où le Chievo n’avait pas brillé, mais avait réussi à contrôler sans trop de problèmes les assauts adverses. Mais cette ouverture du score change la donne. L’Udinese prend confiance, et la peur d’un faux pas qui aurait eu de sacrées conséquences au classement disparaît petit à petit. Bruno Fernandez met le résultat au chaud à un quart d’heure du terme, et Badu ponctue la belle soirée frioulane. Une victoire 3-0, la plus large depuis le 19 mai 2013 (et une démonstration 5-2 à San Siro contre l’Inter de Stramaccioni), qui permet à l’Udinese de quitter probablement définitivement la zone dangereuse de la Serie A. En revanche, le Chievo a toutes les chances de se retrouver relégable demain soir. Probablement la saison la plus compliquée du club veronese depuis son retour en Serie A. Et cela ne risque pas de s’arranger, puisque le Chievo se déplacera la semaine prochaine au Juventus Stadium. Pas sympa, le calendrier.
Les résultats :
Napoli – Milan 3-1Inler 11′, Higuaín 56′ et 82’/ Taarabt 8′
Fiorentina – Atalanta 2-0Iličić 16′, Wolski 86′
Udinese – Chievo 3-0Di Natale 56′, Bruno Fernandes 74′, Badu 86′
Eric Maggiori