- Italie
- Serie A
- 19e journée
- Lazio/Napoli (0-1)
Higuaín dégoûte une bonne Lazio
Grâce à un but de Higuaín en début de match, le Napoli réussit le hold-up de la journée en s'imposant 1-0 à Rome face à la Lazio. Les Laziali ont tout tenté, ont frappé la barre, auraient dû bénéficier d'un penalty, mais ne sont pas parvenus à égaliser. Naples est troisième.
, Higuaín (19′) pour Naples.
Un défenseur qui cafouille, un attaquant en pleine confiance qui frappe fort, un gardien avec des gants en mousse. Voilà l’action qui décide ce Lazio-Napoli. On joue la 19e minute, le Napoli s’approche pour la première fois de la surface laziale, et Higuaín score. 1-0, contre le cours du jeu. Mais un but qui, au final, s’avèrera décisif. Car malgré tous les efforts du monde, la Lazio ne parviendra pas à égaliser. Parolo va trouver la barre, Cavanda va rater une occasion impensable, Rafael sera intraitable et l’arbitre, M. Rizzoli, niera un penalty gros comme une maison aux Romains pour une double main dans la surface napolitaine. Un succès qui permet à l’équipe de Benítez de s’emparer de la troisième place du classement, en passant devant sa victime du jour. Mais Stefano Pioli a de quoi être fier : malgré la liste affolante d’absents, son équipe a montré un très bon visage, mais a cruellement manqué de réalisme.
Goooooool Pipita
Dans ce duel des hauteurs du classement, les absents risquaient bien de jouer le rôle de l’acteur principal. Après le 4-2-3-1 osé du derby, Pioli revient au 4-3-3, forcé par un total fou de dix absents. Une attaque sans Felipe Anderson, une création sans Mauri, une salle des machines sans Lulić et enfin une défense orpheline de Braafheid, De Vrij et Marchetti. Côté napolitain, Rafa Benítez monte à la capitale avec son éternel 4-2-3-1, et se montre fidèle à son habituel turnover, match en semaine ou pas. En soutien du travailleur De Guzmán, le milieu Gargano-Lopez laisse deviner une tactique de pirates bien camouflés. Confirmation dès les premières séquences : le club romain a le ballon et les corners, sous l’impulsion de l’insistance de Candreva. Au diable les blessés, il y a une troisième place à défendre.
Les Romains ne concrétisent pas leur bon début de match, et le Napoli en profite à la 18e minute. Un long ballon envoie Gonzalo Higuaín seul à l’abordage, excentré sur la droite. Arrivé dans la surface, l’Argentin profite du laxisme de Radu, se met sur son pied droit et, sans lever la tête, déclenche une frappe puissante dans un angle complètement fermé. Berisha fait le coup des mains en mousse, et le ballon termine au fond des filets. 0-1. Pourtant, la Lazio fait tout ce qu’il faut. Pressée dans son camp, elle relance au sol et fatigue les Napolitains, qui abdiquent et reculent. C’est finalement Biglia qui réveille De Laurentiis d’une frappe puissante (28′). Deux minutes plus tard, la tête de Parolo touche la barre… Équilibrée défensivement et hiérarchisée offensivement, cette belle Lazio pousse et continue à déployer ses longues attaques. Bien installée dans le camp napolitain, qui semble à l’aise dans cette configuration, la Lazio centre et cherche la brèche. À la 37e, elle la trouve, mais Cavanda manque l’immanquable, seul à trois mètres du gardien. Un soupir avant la mi-temps, la Lazio croit voir le football lui rendre justice sur un rebond dans la surface, mais Candreva est hors jeu. Repos.
Pioli tente tout, mais la Lazio fatigue
La Lazio a besoin de folie, et Pioli prend les choses en main au retour des vestiaires : sortie de Ledesma, capitaine et milieu protecteur, entrée de Klose. L’Aguila affiche alors un quatuor d’attaque Keita-Djordjevic-Klose-Candreva, et laisse les bons pieds de la paire Biglia-Parolo gérer la manœuvre. Mais c’est Mertens qui attaque en premier dès la 47e, en cherchant ce petit filet qu’il connaît si bien. Berisha s’impose. Le temps de quelques minutes, Naples prend l’initiative, et la Lazio découvre des espaces jusqu’alors impensables. À la 50e, un centre de Keita pense légitimement obtenir un penalty sur une double main : d’abord d’Albiol, puis de Maggio, dans sa surface. Mais Rizzoli, dont la vue est cachée par le corps de l’Espagnol, laisse jouer.
Huit minutes plus tard, il est parfaitement positionné pour nier un autre penalty à Mertens. La Lazio pousse de plus en plus, malgré l’entrée d’Hamšík pour Mertens, mais ne dirait pas non au sens du but de Mauri ou à la forme de Felipe Anderson. Car seul dans la surface, Keita hésite bien trop longtemps. Et aux abords de la zone dangereuse, les initiatives de Basta sont courageuses mais prévisibles. Conditionné par sa paire de numéros 9, le jeu romain est rythmé par les centres. Naples reprend ses ronflements, mais Higuaín fatigue. À dix minutes du terme, Pioli fait entrer en scène Cataldi et Pereirinha pour Parolo et Cavanda : sa Lazio est essoufflée, mais tente sa chance jusqu’à l’ultime seconde des cinq minutes d’arrêts de jeu. Naples n’a plus besoin d’attaquer et se regroupe derrière. Pioli aura eu les idées, mais Naples aura marqué un but. Si Benítez dit qu’il « aurait mérité plus » dimanche dernier contre la Juve, il méritait clairement moins cette semaine. L’Espagnol peut remercier Higuaín, qui n’aura pas oublié de provoquer l’Olimpico d’une sortie interminable en fin de match. Les grands joueurs font gagner les grands matchs.
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Par Markus Kaufmann