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Highlander Frei

Par Régis Delanoë
5 minutes
Highlander Frei

A 32 ans bien tassés, le canonnier bâlois Alexander Frei connaît une fin de carrière heureuse dans le club qui l’a formé. Une belle récompense pour ce prolifique buteur, qui n’aura été épargné ni par les blessures ni par la critique. Il a toujours su se remettre des obstacles qui ont jalonné sa carrière grâce à une mentalité à toute épreuve.

« On m’a tout le temps dit ˝tu n’es pas grand, tu vas pas vite, t’es pas endurant˝, alors j’ai dû faire quelque chose pour marquer les buts : m’entraîner, beaucoup » . Invité les jours derniers lors d’une rencontre avec les supporters à revenir sur sa carrière et sur le style qui le caractérise, Alexander Frei le reconnaît volontiers : sur un terrain, il n’a rien d’impressionnant. Ce sont ses statistiques qui le sont. Il a inscrit 48 buts en 100 matchs de Ligue 1 sous les couleurs de Rennes, 34 buts en 64 matchs de Bundesliga avec Dortmund et 56 buts en 75 matchs de Super League depuis son retour en Suisse. En y ajoutant ses 23 buts en 38 matchs européens et ses 42 buts en 84 sélections avec la Nati, on obtient un total de 203 buts en 361 matchs, soit plus d’un but tous les deux matchs.

Opportuniste

Avant la France et la Ligue 1, c’est à Bâle qu’Alex Frei est formé. Il passe ensuite par Thoune, Lucerne et le Servette. Sur les bords du lac Léman, il se révèle, conquiert un premier trophée (la Coupe de Suisse) et tape dans l’œil des recruteurs du Stade Rennais, qui le font venir à l’hiver 2003. Barré par le tandem composé de Maoulida et de Piquionne, le Suisse vit des débuts difficiles en Bretagne. L’été suivant, l’arrivée sur le banc rennais de László Bölöni en lieu et place de Vahid Halilhodžić change la donne. Le coach roumain place Frei à la pointe de son système tactique, où son réalisme dans la surface fait des ravages. Du gauche, du droit, de la tête, du genou, du cul, l’opportuniste est capable de marquer à tout instant, grâce à une science du placement rare. Lors de la saison 2003/2004, il inscrit 20 buts en championnat, dont 4 lors d’un fameux match contre l’OM en mars 2004, face à un certain Fabien Barthez.

Vidéo

Avec encore 20 buts inscrits la saison suivante, Frei termine meilleur buteur de L1, devançant Mickaël Pagis et Pauleta. A l’époque, son pourvoyeur fétiche de ballons se nomme Olivier Monterrubio. Ce dernier se rappelle aujourd’hui d’une « entente rare » avec l’attaquant suisse, « un relationnel entre lui et moi sur le terrain comme on n’en rencontre qu’une fois dans une carrière » . En dehors du pré aussi, le feeling passe bien. « Rubio » fait la connaissance d’un garçon « qui fonctionne beaucoup à l’affection. Il a cette mentalité suisse-allemande très rigoureuse. Je me souviens par exemple qu’il ne refusait jamais un autographe, sauf si le gamin débarquait sans un bonjour ou un s’il te plaît. Là ça ne passait pas » .

Le Lama

C’est à cette époque déjà qu’Alex Frei rencontre un premier désamour avec ses compatriotes. Fer de lance de l’attaque suisse lors de l’Euro 2004, il se rend coupable d’un crachat très con sur Steven Gerrard lors de la défaite 0-3 des siens face à l’Angleterre. S’en suivent une suspension et l’opprobre de la nation. Comme si ça ne suffisait pas, lors de sa dernière saison en France en 2005/2006, il est éloigné plusieurs mois des terrains par une pubalgie. Les pépins physiques ne vont dès lors cesser de s’accumuler. Débarqué au Borussia Dortmund la saison suivante, le « lama » (tel qu’on le surnomme un temps après son geste à l’encontre de Gerrard à l’Euro), qui réussit de bons débuts, va connaître la période la plus noire de sa carrière. En 2007, il se blesse à la hanche, joue peu, revient de justesse pour participer à l’Euro chez lui, mais il se blesse de nouveau gravement, au genou cette fois, dès le début de la compétition. « Déjà quand il était à Rennes, il me parlait souvent de cet Euro en Suisse, devant sa famille, alors quand je l’ai vu à terre, j’ai vraiment eu mal pour lui » , compatit Monterrubio. Cet événement marque le début de la fin de la relation entre Frei et la Nati. Promu capitaine pour la Coupe du monde 2010, il s’égare, multipliant les erreurs de communication, à l’image de ce vilain clip de promotion où le buteur se vautre dans un mauvais rap.

Dès lors, les critiques ne cessent plus en Suisse. On l’accuse tour à tour d’égoïsme, d’arrogance et de n’être pas assez efficace lors des grands rendez-vous. Il reçoit même des menaces de mort. Comme Chapuisat en son temps, il finit par se lasser de ce rôle ingrat d’attaquant d’une sélection d’abord occupée à bien défendre. Il officialise sa retraite internationale il y a un an, préférant désormais se concentrer sur son club. Rentré au pays en 2009, il participe cette saison à l’excellent parcours du FC Bâle, sans rival en Suisse et qui ne cesse d’étonner en Europe. « C’est le renard des surfaces par définition, décrit le journaliste local Marc Fragnière. Il est capable d’être quasiment invisible durant tout un match et de planter deux pions entre la 85e et la 93e » . Son ancien coéquipier rennais ne dit pas autre chose, même s’il observe « un replacement tactique, il joue moins en pointe qu’avant » . Depuis son passage en Bundesliga, Frei a effectivement élargi sa palette et montré qu’il sait aussi délivrer quelques passes décisives. A Bâle, son association avec Marco Streller fait merveille. Expérimentés et complices, les deux « vieux » forment un duo d’attaque sinon spectaculaire, du moins très efficace. La défense du Bayern a tout intérêt à se méfier. Jamais découragé, toujours à l’affut, Frei l’increvable peut surgir à tout moment.

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