Que faut-il retenir des performances de la Belgique lors de ce premier tour de Coupe du monde ?
Elles sont de toute façon progressives. Mais on peut se permettre de débuter un Mondial de cette façon-là. La Belgique ne joue pas très bien, mais le plus important, c’est qu’il y ait la victoire au bout. Je pense que c’est de cette façon que Marc Wilmots essaye de bien diriger ses garçons, en se disant qu’ils n’ont pas encore démontré le meilleur football qu’ils sont capables de pratiquer.
C’est le reproche principal qui est fait à cette équipe : malgré les victoires, la manière ne semble pas être au rendez-vous… Est-elle capable de mieux ?
Je suis persuadé que l’on fera mieux. Maintenant, le problème, c’est qu’il va falloir être présent directement, la qualification ne se joue plus sur trois matchs, mais sur un seul. Après, je suis quelqu’un d’optimiste de nature, le meilleur est à venir.
Cette Belgique est-elle meilleure sur le papier que celle de 1986, qui avait atteint les demi-finales du Mondial mexicain ?
Je pense que notre effectif n’a jamais été aussi riche qu’aujourd’hui. Mais on peut avoir une équipe comme celle de l’Italie ou de l’Espagne et quitter la compétition prématurément. La Coupe du monde, c’est quelque chose que tout le monde veut réussir. Chaque adversaire que l’on va rencontrer sera à 200%. L’effectif ne fera pas tout.
Un mot sur les performances d’Eden Hazard, un peu en dedans. La rencontre de ce soir n’est-elle pas « un match pour lui » ?
Il a tout intérêt à démontrer qu’il a cette vraie valeur que tout le monde veut lui donner. Jusqu’à preuve du contraire, il a été quelqu’un d’important dans la finalisation des buts que l’on a marqués. Mais je vois trop peu le garçon que j’ai connu quand il était au LOSC. À Lille, il était beaucoup plus entreprenant, il avait envie de démontrer lors de chaque match qui il était vraiment. J’ai l’impression qu’il reste bloqué sur cet acquis, alors qu’il est capable de beaucoup mieux. Eden est un garçon hors du commun, mais je voudrais le voir en jambes au moins pendant une heure à chaque match. Je ne lui demande pas d’être au même niveau pendant 90 minutes, mais je vois trop peu d’actions pouvant me convaincre qu’il est l’un des trois meilleurs joueurs du monde aujourd’hui.
À l’inverse, on voit un très bon Kevin De Bruyne, un bon Dries Mertens… Ils ont pris le relais de Hazard ?
À leur propos, mon avis est simple : ils ont faim ! Faim d’être dans la notoriété du foot international ! Et ça, c’est quelque chose qui caractérise souvent les Flamands. Ils ont envie de montrer qu’ils sont les meilleurs. Sans animosité envers d’autres gens hein, c’est juste comme ça chez eux. Eden doit avoir ce caractère de gagneur. J’aimerais qu’il ait ce caractère ! Si je pouvais lui donner ce que moi j’avais, peut-être un peu en trop quand j’étais joueur, je le ferais aujourd’hui.
Quelles sont vos attentes pour ce soir, et la suite éventuelle de la compétition ?
Je dirais que je suis assez confiant pour ce soir, même si les Américains ne se laissent jamais vaincre sans avoir combattu. Il faudra faire attention à ça. Si ce tour est passé, on arrive aux quarts et ça sera déjà extraordinaire comme récompense.
C’était l’objectif depuis le début du Mondial, d’atteindre les quarts de finale ?
Oui, c’était ce qu’on pouvait espérer dans notre esprit. Mais entre ça et le démontrer sur le terrain, il faut d’abord jouer nonante minutes…
Vous avez pu voir un peu cette équipe des USA dans cette Coupe du monde ?
Oui un peu, c’est une équipe qui n’a pas de grandes qualités techniques, mais qui a envie de démontrer que les USA deviennent une nation où le football n’est plus « la 5e jambe du corps humain » (sic). Quand ils ont envie de faire les choses, ils les font à fond. C’est ça qu’il faut craindre.
Mais rassurez-nous, la Belgique va passer ?
La Belgique doit faire le match qu’on est en droit d’attendre d’elle : c’est-à-dire qu’on doit mettre le niveau au-dessus. Quand on voit jouer Origi, on se dit qu’il a déjà ce niveau-là. Il est imprégné de cette mentalité : il doit démontrer à son entraîneur et ses copains qu’il est un bon. Cette ambition, il faut l’avoir. Si vous ne l’avez pas, vous ne pouvez pas réussir.
Un mot sur Lukaku aussi, un peu décevant à la pointe de l’attaque pour l’instant…
Je ne peux pas dire que je suis déçu, non. Pour bien jouer, il faut aussi recevoir des ballons. Et quelque part, Lukaku est un joueur de contre. Quand son équipe est sous pression, il devient performant car il a des espaces, c’est sa spécificité. Pour l’instant, on n’a pas été dominés par les pays qu’on a rencontrés, il n’a pas pu montrer sa valeur. Parce que s’il réussit en Angleterre, on ne peut pas me dire qu’il est mauvais… Il y a deux mois, on disait que c’était notre meilleur attaquant. À lui de le prouver.
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