- Angleterre
- Premier League
- 32e journée
- Manchester/Aston Villa (4-1)
Heureusement il y a Rooney
Menés d'entrée, les joueurs de David Moyes s'en sont une nouvelle fois remis à Wayne Rooney pour finalement l'emporter contre Aston Villa (4-1). Avant la réception du Bayern mardi en quart de finale de la Ligue des champions, Manchester United a fait l'essentiel sans toutefois se rassurer. Outre le doublé de Rooney, Juan Mata a inscrit son premier but sous ses nouvelles couleurs.
Manchester United – Aston Villa : 4-1Buts : Rooney (20e et 45e s.p.), Mata (57e) et Hernández (91e) pour Manchester United. Westwood (13e) pour Aston Villa.
Chahuté depuis plusieurs semaines, David Moyes a été relégué du statut de Chosen one ( « l’élu » en V.F.) à celui d’homme à abattre. C’est en tout cas l’avis d’une partie des supporters de Manchester United, notamment ceux qui ont financé le survol d’Old Trafford par un petit avion traînant dans son sillage une banderole demandant le départ du successeur de Fergie ( « Wrong One – Moyes Out » pouvait-on y lire).
Et si l’entraîneur écossais a fait la grimace d’entrée avec l’ouverture du score sur coup franc d’Aston Villa, les siens l’ont finalement emporté cet après-midi (4-1). Après avoir fait tomber Chelsea il y a deux semaines, les visiteurs du jour ont bien pensé pouvoir refaire le coup avec Manchester United. Mais c’était sans compter sur Wayne Rooney. Comme souvent, le taurillon a remis les siens sur les rails avec un doublé en première période, avant que Mata ne scelle le sort de la rencontre avec sa première réalisation sous ses nouvelles couleurs. Après deux défaites cuisantes à domicile, Manchester United s’est finalement imposé tranquillement sur sa pelouse. Mais sans vraiment se rassurer avant la réception du Bayern mardi en quart de finale de la Ligue des champions. Au classement, les Mancuniens restent calés à une triste septième place tandis qu’Aston Villa risque de glisser au-delà du douzième rang.
L’aérodrome Old Trafford
Peut-être perturbés par le bourdonnement du petit avion qui tournoie au-dessus d’Old Trafford, les Red Devils ne parviennent pas à mettre le pied sur le ballon dans cette entame de rencontre. Déjà tombeurs de Chelsea, City et Arsenal cette saison, les joueurs d’Aston Villa ne sont pas venus pour attaquer, mais ils résistent sans mal. Mieux encore, après une perte de balle des milieux mancuniens, Rafael déséquilibre Agbonlahor à l’entrée de la surface, légèrement sur la gauche. Ashley Westwood se charge du coup franc et envoie une frappe enveloppée qui passe juste au-dessus d’un mur bien friable (13e). David de Gea ne peut qu’effleurer un ballon qui finit sa course au fond des filets (1-0). Nerveux, les joueurs locaux ne semblent pas avoir les armes pour sortir la tête de l’eau et multiplient les fautes. En soutien de Rooney, le trio Young – Mata – Kagawa est sevré de ballons. Mais le Japonais finit par sortir de sa boîte. Venu de la gauche, Shinji repique dans l’axe et dépose un centre plongeant sur la tête de Wayne Rooney (20e). Étrangement seul à quelques mètres des buts, Shrek ajuste Guzan de la tête (1-1). L’égalisation a le mérite de réveiller Old Trafford. Manchester United apparaît enfin conquérant, mais toujours loin d’être brillant. À part sur quelques coups de pied arrêtés, les hommes de David Moyes restent trop brouillons pour inquiéter le gardien adverse. David de Gea n’a pas plus de boulot. Aussi sérieux que timides, les Villans passent l’essentiel de cette première période dans leur camp. Ils se font même quelques frayeurs, la faute à un alignement défensif hasardeux. Et c’est sur un de ces longs ballons dans l’intervalle que Bacuna, en retard sur Mata, fauche le petit Espagnol dans la surface. Pénalty indiscutable (45e). Wayne Rooney se présente face à Brad Guzan et ne lui laisse aucune chance (2-1). Celui qui n’avait plus marqué à domicile depuis octobre rentre aux vestiaires avec un doublé dans l’escarcelle.
Mata dépucelé
Fautif sur le but d’Aston Villa, Rafael n’effectue pas son retour sur la pelouse. Michael Carrick prend place dans la charnière centrale tandis que Phil Jones glisse à droite. Un remaniement qui est loin de solidifier le compartiment défensif des Red Devils. À la réception d’un centre venu de la gauche, Christian Benteke contrôle parfaitement de la poitrine avant de tirer dans le vide à bout portant (50e). Trois minutes plus tard, Albrighton déborde Büttner et dépose le ballon sur la tête de Benteke. L’attaquant belge saute plus haut que tout le monde, mais propulse la gonfle quelques centimètres au-dessus de la barre transversale. Une double piqûre de rappel qui produit son effet sur une équipe de Manchester United à réaction. Dans la foulée, la défense d’Aston Villa éprouve toutes les difficultés du monde à se dégager (57e). Marouane Fellaini hérite du ballon dans la surface, mais c’est Juan Mata qui déclenche du droit dans une forêt de jambes (3-1). L’ancien joueur de Valence inscrit là son premier but sous ses nouvelles couleurs. Les protégés de Paul Lambert sont sévèrement punis tant ils ont montré un visage différent en seconde période. Christian Benteke, toujours lui, aurait même pu obtenir un pénalty à une vingtaine de minutes du terme de la rencontre. Désormais résignés, les Villans manquent d’encaisser un nouveau but de Wayne Rooney. Dans une fin de match insipide, ce sera finalement chose faite dans les arrêts de jeu. Adnan Januzaj déboule côté gauche et adresse un centre tendu parfait que Javier Hernández coupe au second poteau (4-1). Sur son banc de touche, David Moyes ne fait plus la grimace, il rentre même aux vestiaires sous l’ovation d’Old Trafford.
Par Arnaud Di Stasio